Sur les premiers mois de la pandémie, la grippe a infecté au total environ 22 millions d'Américains et entraîné l'hospitalisation de 98.000 personnes. Les enfants ont été 8 millions à être infectés, et 36.000 à être hospitalisés.
"Nous voyons déjà un plus grand nombre de décès que nous en n'en avons vu depuis plusieurs années", a commenté le Dr Anne Schuchat, des CDC. "Je pense que le bilan des décès pédiatriques de cette pandémie sera considérable et plus important que ce que nous voyons avec la grippe saisonnière", a-t-elle ajouté.
Au cours d'une saison de grippe saisonnière, en moyenne 36.000 Américains décèdent et 200.000 sont hospitalisés. Mais 90% de ces personnes ont plus de 65 ans. Avec la grippe A(H1N1), c'est l'inverse car 90% des personnes infectées ayant une pathologie grave sont des adultes plus jeunes et des enfants.
En moyenne pour une saison de grippe saisonnière, 82 enfants décèdent aux Etats-Unis, selon des chiffres sur des cas confirmés en laboratoire. Si l'on ne se base que sur les cas confirmés en laboratoire et non des estimations générales, 129 enfants atteints de grippe A(H1N1) sont morts aux Etats-Unis sur la période avril-octobre.
Anne Schuchat a souligné que la pandémie ne s'aggravait pas mais noté qu'il fallait du temps pour réunir des données sur les cas de grippe et les décès. Le décompte de cas rendu public jeudi est une extrapolation des données détaillées de 10 Etats.
Le décompte précis des cas confirmés de décès est de 1.265.
Par ailleurs, les CDC ont déclaré que les médecins devraient traiter les cas graves de grippe rapidement avec les antiviraux Tamiflu* (oseltamivir, Roche) ou Relenza* (zanamivir, GlaxoSmithKline) ou, pour les cas sévère hospitalisés, avec le peramivir (BioCryst).
Les experts de la CDC ont indiqué que seuls 75% des patients hospitalisés ayant une grippe confirmée par des tests en laboratoire reçoivaient des antiviraux.
Les CDC ont ajouté que le virus A(H1N1) causait la pire saison épidémique de grippe depuis 1997, année de mise en place des indicateurs actuels. "Ce que nous voyons en 2009 est sans précédent", a déclaré Anne Schuchat, soulignant l'importance d'une protection vaccinale.
Mais les vaccins sont produits et distribués lentement aux Etats-Unis. Anne Schuchat a indiqué que 41,6 millions de doses étaient disponibles ou ont déjà été dispensées jusqu'ici mais que cela est très inférieur à ce qui était prévu.
La semaine dernière, les CDC tablaient sur la livraison de 8 millions de doses sur la semaine en cours, mais cette estimation, fournie par les producteurs de vaccins, ne devrait pas être atteinte, a-t-elle souligné.
Adjuvant ?
Alors qu'une polémique a éclaté aux Etats-Unis en raison d'un approvisionnement en vaccin inférieur à la demande, la commissaire de la Food and Drug Administration (FDA), Margaret Hamburg, s'est montrée rassurante jeudi, lors d'un discours au Reuters Health Summit à New York.
Certains experts ont suggéré que le gouvernement américain aurait pu accroître les livraisons de vaccin en acceptant des produits avec adjuvant, qui sont largement utilisés en Europe.
Mais Margaret Hamburg a défendu la décision de l'agence de ne pas utiliser des vaccins avec adjuvant. Elle a déclaré que ces vaccins n'avaient pas été largement testés et que la FDA n'avait pas voulu prendre de risque en les utilisant alors que des vaccins standard fonctionnent bien avec une seule dose.
"Si la forme de l'épidémie ou les caractéristiques du virus et de la maladie l'avaient exigé, nous aurions évolué vers une approche avec adjuvant", a-t-elle déclaré.
"L'Europe a pris un peu plus de risques. Oui, il y avait du recul avec un vaccin adjuvanté mais il était seulement utilisé en réalité chez les personnes âgées et il n'y avait pas de recul avec ce vaccin dans d'autres populations, dont les femmes enceintes et les enfants", a-t-elle ajouté.
Margaret Hamburg a souligné que l'approvisionnement en doses de vaccins était en augmentation. "Le décalage entre les besoins et la disponibilité est en train de se combler", a-t-elle noté.
Les Etats-Unis ont accordé des autorisations de mise sur le marché (AMM) aux vaccins de GlaxoSmithKline, AstraZeneca (par sa filiale MedImmune), Novartis, Sanofi-Aventis et CSL.
Margaret Hamburg a indiqué que la souche H1N1 progressait plus lentement que prévu dans les oeufs, ajoutant être en discussions avec les laboratoires pour aller vers des technologies plus efficaces comme la production par culture cellulaire.
Paris, 16 novembre 2009 (APM)
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