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La Ddass du Finistère a ouvert une enquête après le décès d'une septuagénaire dans le cadre de la permanence des soins

Publié le 12/08/2005

L'un des deux fils de la victime, Thierry Tanguy, a exprimé sa colère au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, dans deux lettres ouvertes envoyées mardi et jeudi dont APM Santé a eu copie, dans lesquelles il relate les faits et demande des comptes, dénonçant des "errements" et des "dysfonctionnements" ayant conduit à l'arrivée du premier médecin deux heures après le premier appel au Centre 15, pour constater le décès.

Selon Thierry Tanguy, sa mère a appelé le Centre 15 une première fois en se plaignant de douleurs gastriques, de vomissements, de faiblesse et de frissons.

Orientée sur le médecin de garde du secteur de Lesneven, injoignable car parti en vacances depuis trois semaines, elle a alors rappelé le Centre 15 qui a constaté que ce dernier ne répondait pas.

"Comme nous n'avons pas pu joindre le médecin de garde, nous avons joint l'ambulancier de garde conformément à la convention tripartite signée en mai 2005. Il doit être disponible dans un délai de 30 minutes. En l'occurrence, l'ambulancier a été appelé à 21h56 et était déjà sur place à 22h27", a rapporté à APM Santé le directeur du CHU de Brest, Louis Rolland.

"Les brancardiers, avec peu de moyens, ont tout tenté pour sauver notre mère", témoigne Thierry Tanguy, qui précise que son frère, rappelé par sa mère à plusieurs reprises depuis le premier appel au Centre 15, l'avait rejointe sur place ainsi qu'une infirmière.

Constatant l'impossibilité de joindre le médecin de garde, le Centre 15 a également fait appel exceptionnellement au médecin de garde d'un secteur voisin, qui s'est rendu au domicile de la victime "environ deux heures après le premier appel au Centre 15", selon Thierry Tanguy, et qui n'a pu que constater le décès, dû à une crise cardiaque.

"Alors qu'on s'étonnait des délais d'intervention du médecin, ce dernier nous a invités à 'relativiser' en nous expliquant que notre mère avait 79 ans", témoigne Thierry Tanguy, qui espère que "de l'ordre sera mis" dans la permanence des soins du département.

Il déplore que depuis la mise en place de la régulation de la permanence des soins dans le département, il soit notamment impossible de faire directement appel aux pompiers, précisant que la caserne de Lesneven se trouve "à 5 minutes" du domicile de sa mère.

LE CENTRE 15 HORS DE CAUSE SELON LE DIRECTEUR DU CHU DE BREST

"La responsabilité du Centre 15 n'est absolument pas en cause", considère Louis Rolland, estimant que "le dossier a été traité avec la plus grande conscience professionnelle par les permanenciers".

Dans le cadre de la permanence des soins, c'est le Conseil départemental de l'ordre des médecins qui est chargé de transmettre au Centre 15 et à la Caisse primaire d'assurance maladie la liste des médecins de garde dans les différents secteurs, accompagnée des numéros de téléphone des praticiens.

En l'occurrence, le numéro de téléphone du médecin de garde figurait bien sur la liste mais pas celui qui le remplaçait pendant la durée de ses vacances.

"Ce n'est pas au Centre 15 de vérifier que les numéros transmis par le Conseil de l'ordre correspondent bien", a indiqué Louis Rolland.

Un médecin ainsi qu'un inspecteur de la Ddass se sont rendus mercredi dans les locaux du Centre 15 au CHU de Brest, afin d'exploiter les traces écrites des conversations téléphoniques entre la victime et les permanenciers, a-t-il précisé.

De son côté, Thierry Tanguy affirme n'avoir été contacté par "aucun responsable" des services de secours et indique attendre les résultats de l'enquête. Avec sa famille, il n'exclut pas de porter plainte si "rien n'avance", tout en précisant que pour l'instant, ce n'est "pas le but recherché".

Joint jeudi par APM Santé, le Conseil départemental de l'ordre des médecins du Finistère n'était pas en mesure de s'exprimer sur le dossier./vg


Source : infirmiers.com