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Journée mondiale sans tabac : la France fume (encore) trop !

Publié le 31/05/2018
cigarette

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journée mondiale sans tabac

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C'est ce jeudi 31 mai la Journée mondiale sans tabac. Le tabac tue 7 millions de personnes chaque année dans le monde, dont près de 900 000 fumeurs passifs. Si la France connaît une baisse du tabagisme avec un million de fumeurs quotidiens en moins entre 2016 et 2017, sa population comporte malgré tout un gros tiers de fumeurs réguliers ou occasionnels, ce qui fait d'elle l'un des plus mauvais élèves parmi les pays occidentaux. Beaucoup de fumeurs cherchent néanmoins à écraser leur dernière cigarette et il existe aujourd'hui de nombreux substituts pour les y aider : patchs, chewing-gums, vapoteuses... Comme chaque année, la nouvelle campagne de l'OMS souligne les risques sanitaires associés au tabagisme, avec un thème central, "tabac et cardiopathies" et un slogan choc, "le tabac vous brise le coeur"

Le tabagisme a aussi un effet indirect. La perte relative du goût et de l'odorat liée au tabagisme favorise l'attirance du fumeur pour des aliments ayant plus de goût, souvent beaucoup plus riches en acides gras saturés ou en sel.

On le sait, le tabagisme est un important facteur de risque pour l'organisme. Première cause de mortalité évitable, avec 73 000 décès annuels en France selon l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA), le tabagisme, qu’il soit actif ou passif, est particulièrement toxique pour le système cardio-vasculaire. Il favorise notamment l'apparition de cardiopathies coronariennes, d'accidents vasculaires cérébraux et de maladies vasculaires périphériques. Sont particulièrement nocives les milliers de substances qui composent la fumée produite par la combustion du tabac, qu’elle soit émise par des cigarettes avec ou sans filtre, une pipe, un cigare, un narguilé et même du tabac à mâcher. Parmi la longue liste des substances inhalées, citons par exemple le mercure, l’arsenic, le polonium 210 ou encore le monoxyde de carbone. En France, 25% des décès liés au tabagisme sont des décès cardio-vasculaires (18 000 sur 73 000) et même plus de 30% chez les femmes (5 000/14 000). La seule tranche d’âge pour laquelle l’incidence des infarctus a augmenté entre 2002 et 2008 est d'ailleurs celle des femmes de 35 à 55 ans, un constat à rapprocher d’une augmentation de 7% de la prévalence du tabagisme dans cette même tranche d’âge entre 2005 et 2010. 

C’est la première fois depuis 2000 que la prévalence du tabagisme quotidien diminue parmi les fumeurs les plus défavorisés : de 38,8% en 2016 à 34,0% en 2017 parmi les personnes aux revenus les plus faibles, de 49,7% à 43,5% parmi les personnes au chômage.

En France, 1 million de fumeurs quotidiens en moins 

Un million de fumeurs quotidiens en moins entre 2016 et 2017 dans l'hexagone. C'est le constat de Santé Publique France dans un communiqué en date du 29 mai 2018. En 2017, 31,9% des personnes de 18-75 ans interrogées ont déclaré qu’elles fumaient au moins occasionnellement et 26,9% quotidiennement. Des prévalences en baisse par rapport à 2016. La consommation quotidienne de tabac a diminué chez les hommes de 18-24 ans (passant de 44,2% à 35,3%). Elle a également diminué parmi les hommes de 45-54 ans et les femmes de 55-64 ans. On constate les premières baisses dans ces deux tranches d’âges après des hausses continues depuis 2005. C’est la première fois depuis 2000 que la prévalence du tabagisme quotidien diminue parmi les fumeurs les plus défavorisés : de 38,8% en 2016 à 34,0% en 2017 parmi les personnes aux revenus les plus faibles, de 49,7% à 43,5% parmi les personnes au chômage.

Le contexte de la lutte antitabac, marqué par une intensification des mesures règlementaires et de prévention (augmentation du forfait de prise en charge des substituts nicotiniques prescrits, paquet neutre, opération Mois sans tabac, nouvelle application pour mobile Tabac info service) a probablement contribué à l’ampleur inédite de la baisse de la prévalence du tabagisme observée, relève Santé Publique France. Ces premiers résultats encourageants, en particulier parmi les plus jeunes adultes et les plus défavorisés, incitent à poursuivre les actions menées. Bonne nouvelle également : la part des fumeurs quotidiens chez les jeunes de 17 ans a diminué de 23% entre 2014 et 2017. Une importante étude publiée début 2018 par l’Observatoire français des drogues (OFDT) montre par ailleurs que l’image du tabac s’est dégradée chez les adolescents.

Près de 80% du milliard de fumeurs dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. (source OMS)

Le Ministère constate une baisse des ventes de tabac au premier trimestre 2018

Le ministère de la Santé a aussi dressé le bilan de la lutte contre le tabac, le 28 mai dernier, rappelant quelques mesures emblématiques du programme national de réduction du tabagisme : un travail sur l'image du tabac d'abord. "Depuis 2017, le paquet neutre et l’agrandissement des avertissements sanitaires ont déjà changé l’image du tabac dans notre société", assure le ministère, évoquant aussi "l’interdiction des arômes ajoutés pour mettre fin aux perceptions trompeuses du tabac". L'accompagnement des fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer ensuite avec la facilitation de l'accès aux traitements du sevrage tabagique dans le cadre du Plan priorité prévention . "Après des gommes à mâcher, des patchs, disponibles en officine, sont depuis peu remboursables comme tous les autres médicaments importants, et, en plus des médecins, près de 800 000 professionnels peuvent prescrire des substituts nicotiniques. Dorénavant, les français qui se verront prescrire des traitements de substituts nicotiniques par un médecin, mais aussi par exemple par une infirmière seront remboursés de manière classique comme pour tous les médicaments remboursables. Rappelons que depuis le 26 janvier 2016, les infirmiers diplômés d’état peuvent prescrire des substituts nicotiniques La hausse des prix des produits du tabac enfin, présentée comme la mesure majeure portée par le gouvernement. "Le prix est un puissant facteur dissuasif de l’entrée dans la consommation du tabac et une motivation forte pour amener les fumeurs à aller vers le sevrage. L’objectif du gouvernement est d’arriver à un prix du paquet de cigarettes à 10 euros en novembre 2020. Le ministère de la Santé précise qu'une "baisse des ventes de tabac de 9,1% a été enregistrée au cours du premier trimestre 2018, par rapport à la même période en 2017".

Dès une cigarette par jour, coeur et artères en danger ! 

Tabac : ses 5 principaux effets dangereux* 

  • Fumer réduit la quantité d’oxygène dans le sang, provoquant essoufflement et altération du fonctionnement des muscles.
  • Fumer fait souffrir les artères, provoquant des spasmes potentiellement mortels.
  • Fumer influe sur la coagulation du sang, favorisant, entre autres, la formation de caillots et donc le déclenchement potentiel d’un infarctus, d’une phlébite ou d’un accident vasculaire cérébral.
  • Fumer provoque l’inflammation des vaisseaux sanguins, phénomène qui provoque également la formation de caillots.
  • Fumer diminue le taux de bon cholestérol, ce qui est un facteur de risque à long terme pour le système cardio-vasculaire.

*Source : Fédération française de cardiologie 

Quel rapport les soignants entretiennent-ils avec la cigarette ? 

Il existe peu de données couvrant spécifiquement les comportements et habitudes de vie des professionnels de santé. Une étude intitulée Tabagisme des professionnels de Santé en France, issue de Santé Publique France et ressortie en octobre 2017 donne toutefois des informations intéressantes qui portent sur 2010, certes, mais qui expose les derniers chiffres dont nous disposons : En 2010, parmi l’ensemble des infirmiers, sages-femmes et professions assimilées, 23 % déclaraient fumer du tabac quotidiennement, ce qui est significativement inférieur à la prévalence observée parmi les autres actifs occupés. La même année, parmi l’ensemble des aides-soignants et professions assimilées, 40 % déclaraient fumer quotidiennement, ce qui est significativement supérieur à la prévalence observée parmi les autres actifs occupés. En 2015, les médecins généralistes étaient 16 % à déclarer fumer, et 14 % quotidiennement, révélant une forte baisse de la prévalence du tabagisme parmi les médecins généralistes par rapport à 2003 (29 % des médecins généralistes déclaraient alors fumer).

Une box teint-gris et dents jaunes pour sensibiliser les jeunes 

Les jeunes sont particulièrement concernés par le tabagisme. Plus de la moitié des adolescents s’essaient encore à la cigarette. Or plus cette première cigarette est fumée jeune, plus la probabilité de devenir un fumeur régulier est importante. C’est pour cette raison que la Fondation du Souffle lance une nouvelle campagne de sensibilisation aux dangers du tabac à destination des 18-25 ans. Baptisée SMOKLM, elle s’articule autour d’un dispositif original : les adolescents recevront une box sensorielle qui illustre les effets néfastes à court terme de la cigarette grâce à une crème pour avoir le teint gris, un t-shirt senteur tabac froid, une teinture jaune pour les dents et un vernis jaune pour les ongles... Pour interpeller les 18-25 ans, la fondation a choisi de mettre l’accent sur les effets immédiats du tabac et non sur les conséquences à plus long terme sur la santé (cancer, maladies cardiovasculaires), trop lointaines, pour dissuader une population jeune de fumer. Cette campagne bénéficie du soutien de plusieurs médecins spécialistes des cancers du poumon.

Pour s'arrêter de fumer, des moyens existent !

Pour arrêter de fumer, chacun doit trouver ce qui lui convient entre patchs, chewing-gums, e-cigarette ... Certains font aussi appel à l'hypnose . L'hypnose peut être un bon complément dans l'arrêt du tabac, confiait Marion Adler, médecin et tabacologue à l'hôpital Antoine Béclère de Clamart lors d'une émission de France Inter, surtout en cas de manque essentiellement psychologique ; mais souvent, le manque physique lui est associé. C'est alors que les traitements d'aide à l'arrêt du tabac vont jouer un rôle important en permettant de calmer la douleur du manque. Ce n'est pas la nicotine qui est dangereuse mais toutes les substances résultant de la fumée de cigarette, comme le monoxyde de carbone et les substances cancérigènes. Ces aides peuvent aussi être associées à la cigarette électronique

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com