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Journée Mondiale de la Lutte contre le sida : de l'importance du dépistage

Publié le 01/12/2016
journée mondiale du sida campagne

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Journée mondial du sida campagne

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campagne journée mondiale de lutte contre le sida

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ruban rouge du sida

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campagne journée mondiale de lutte contre le sida

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Alors que chaque année en France, 6 000 personnes de plus sont contaminées par le sida, la 28ème Journée mondiale dédiée à la lutte contre cette pathologie, qui se tient ce jeudi 1er décembre, est l'occasion de faire le point sur la maladie et de sensibiliser le grand public.

Sida : il est nécessaire de mieux le prévenir et de miser sur la prévention pour stopper la contamination.

Depuis 1988, le 1er décembre est une journée consacrée à la lutte contre le sida. Alors que le nombre de nouvelles contaminations en France se maintient à un 6 000 par an, un chiffre élevé, les associations et pouvoirs publics continuent de sensibiliser la population au travers de campagnes de prévention ciblées pour que cesse enfin l'épidémie.

Des campagnes pour sensibiliser la population et chasser les préjugés

Afin de sensibiliser les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), une population particulièrement touchée par l'épidémie de sida, Santé publique France a dévoilé, en novembre 2016, une campagne de prévention ciblée. Rappelons en effet que sur dix personnes qui découvrent leur séropositivité chaque année, quatre à cinq sont des HSH alors que les HSH sexuellement actif représenteraient 1,5 % de la population française. Par ailleurs, le nombre de découvertes de séropositivité ne diminue pas chez les HSH, contrairement à ce qui est observé chez les personnes hétérosexuelles. D'où l'intérêt de renforcer la prévention auprès de cette population.

La campagne d'affichage, notamment diffusée sur les abribus, a été censurée dans plusieurs communes. Le maire d'Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza (LR) a pris un arrêté interdisant la diffusion de la campagne, considérant que les affiches sont contraires aux bonnes mœurs et à la moralité et portent atteinte à la dignité au risque de heurter la sensibilité de l'enfance et de la jeunesse. À Angers, Christophe Béchu (LR) a fait retirer toutes les affiches. Ces dispositions n'ont pas manqué de faire à leur tour réagir, et la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a décidé d'attaquer les maires en justice pour la santé publique et contre l'homophobie.

De son côté, l'association AIDES entend lutter contre les préjugés au travers de sa campagne « Révélation » portant sur le TASP (traitement comme prévention de la transmission) lancée le 23 novembre 2016. Elle vise à donner au grand public une information capitale, qui n'est pas forcément connue de tous : une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Comme le précise Aurélien Beaucamp, président de AIDES, en France, 86 % des personnes dépistées et sous traitement ont une charge virale indétectable. Elles sont donc en bonne santé et ne transmettent plus. Pourtant, elles continuent d'être victimes de rejets très importants dans la sphère affective et sexuelle. Et d'ajouter que la campagne a également pour objectif de revaloriser l'image des personnes vivant avec le VIH, en donnant à voir des personnes heureuses, épanouies et talentueuses, loin du cliché misérabiliste qui entoure généralement la séropositivité.

En France, 86 % des personnes dépistées et sous traitement ont une charge virale indétectable. Elles sont donc en bonne santé et ne transmettent plus

IST : miser sur la prévention et le dépistage

Le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 29 novembre 2016 donne des indications sur l'infection à VIH et sur les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en France. En 2015, 5,4 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale, soit 3 % de plus qu'en 2013. Ainsi, la recommandation actuelle de dépistage généralisé n'a pas été largement appliquée par les professionnels de santé, notamment en raison de la difficulté de prescrire un test en population générale, en dehors d'un contexte clinique particulier ou d'une prise de risque, note Santé publique France. Les hommes représentent 70 % des découvertes de séropositivité et les HSH 43 %. Par ailleurs, en 2015, 39 % des séropositivités VIH ont été découvertes à un stade précoce, ce qui permet de débuter les traitements assez rapidement. Santé publique France révèle également qu'en 2015, le nombre de syphillis précoces, d'infections à gonocoque et de LGV rectales continue d'augmenter, particulièrement chez les HSH, par rapport à 2013. La recrudescence de ces pathologies est préoccupante et nécessite qu'on s'y intéresse de près.

Malgré les nombreuses campagnes de prévention qui sont menées pour combattre le VIH, on estime que quelques milliers de personnes en France seraient séropositives sans le savoir. La Haute Autorité de Santé réévalue actuellement la stratégie globale de dépistage de VIH afin d'émettre de nouvelles recommandations, début 2017.

En proposant l’autodépistage du VIH, on peut donner aux gens les moyens de connaître leur statut et aussi de prévenir leurs partenaires et de les encourager à se faire également dépister

L'autotest VIH pour favoriser le dépistage

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, 40 % des personnes porteuses du VIH, soit plus de 14 millions, ne savent pas qu'elles sont atteintes. En Europe, selon les résultats d'une étude du Centre européen de prévention et de contrôles des maladies, un Européen sur sept ignore être contaminé. Cependant, les populations semblent être de plus en plus conscientes de l'importance du dépistage puisque entre 2005 et 2015, la proportion de personnes connaissant leur statut pour le VIH est passée de 12 % à 60 % à l'échelle mondiale.

Pour inciter les populations à se faire dépister, l'OMS préconise la mise en œuvre de l'autodépistage. En proposant l’autodépistage du VIH, on peut donner aux gens les moyens de connaître leur statut et aussi de prévenir leurs partenaires et de les encourager à se faire également dépister, déclare le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur à l’OMS du Département VIH/sida. Cela devrait aboutir à ce que plus de personnes connaissent leur statut et puissent agir en conséquence. L’autodépistage sera particulièrement intéressant pour ceux qui éprouvent des difficultés à accéder au dépistage dans le milieu médical et sont susceptibles de choisir de préférence la méthode de l’autotest. En France, les autotests VIH sont disponibles en pharmacie depuis septembre 2015. Environ 90 000 tests ont été vendus à ce jour. Même si l'activité globale de dépistage du VIH a augmenté de 3 % par rapport à 2013, des progrès restent à faire en la matière, car le sujet reste tabou et le VIH est encore associé à de nombreux préjugés. 

VIH : faits et chiffres

  • Dans le monde
    • Environ 37 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2015.
    • 18,2 millions de personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement antirétroviral en  2016.
    • 1,1 million de personnes sont décédées d'une cause liée au VIH dans le monde en 2015.
  • En 2015 en France
    • Les hommes représentent 70% des découvertes de séropositivité.
    • Les personnes de moins de 25 ans représentent 12% des découvertes et celles de 50 ans et plus, 19%.
    • Environ 2 600 HSH ont découvert leur séropositivité VIH, représentant 43% de l’ensemble des découvertes.
    • Près de 3 200 personnes contaminées par rapports hétérosexuels ont découvert leur
      séropositivité VIH, représentant 54% de l’ensemble des découvertes. 2 300 personnes hétérosexuelles nées à l’étranger représentent la majorité des découvertes chez les hétérosexuels
    • Environ 900 personnes hétérosexuelles nées en France ont découvert leur séropositivité en 2015, dont 57 % d'hommes.

Prochainement, l'Afrique du Sud va tester un vaccin expérimental contre le sida. Pendant quatre ans, plus de 5 400 volontaires vont ainsi participer à l'étude baptisée HTVN 702 afin de tester l'efficacité du vaccin. Pour l'heure, la prévention et les traitements antirétroviraux (ARV) restent les moyens les plus efficaces de limiter la contamination et de combattre la maladie.

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com