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« Je suis là pour aider, pas pour être agressée... »

Publié le 29/01/2015
violence coup de poing

violence coup de poing

Le tribunal correctionnel de Cayenne, en Guyane, a jugé l'homme qui a blessé une infirmière des urgences de l'hôpital de Cayenne, le 1er janvier dernier. À la barre, elle a témoigné de la violence de l'agression mais n'a demandé qu'un euro symbolique. « Je veux juste qu'il comprenne », a-t-elle confié. Un article partagé du site franceguyane.fr que nous remercions ici.

Quatre mois de prison (seulement ?) avec sursis et mise à l'épreuve pour un coup de poing porté sur une infirmière...

La nuit de la Saint-Sylvestre a été tendue sur la piste Tarzan, à Cayenne. Une bagarre dans un bar a fait plusieurs blessés dont deux par arme à feu. Au petit matin, c'est aux urgences de l'hôpital de Cayenne que les esprits s'échauffent, alors que les blessés arrivent pour être soignés. Eliane, une cinquantaine d'années, est infirmière d'accueil et d'orientation. Elle est en « première ligne » . À la barre, hier, elle a raconté son agression. À 5 heures du matin, nous avons reçu M. Bruce Lee L. avec sa compagne ainsi qu'une dame qui avait été victime d'une agression. Cette dernière était grièvement blessée. Lorsqu'ils sont arrivés, c'était très calme aux urgences alors nous avons permis aux deux visiteurs de rentrer avec la victime, raconte-t-elle. Au bout de quinze minutes, nous avons eu un afflux de blessés. Nous avons donc demandé à tous les visiteurs de sortir pour pouvoir gérer les nombreux blessés. C'est le protocole de l'hôpital que nous mettons en place dans ces circonstances. Je me suis positionnée à la porte de l'accueil. J'avais pour mission de faire entrer les victimes en priorisant les soins à effectuer. Mon agresseur et sa compagne sont sortis et cette dernière a voulu entrer à nouveau en passant par la porte des pompiers. Je lui ai demandé de ressortir. Son mari est venu et il m'a donné un coup de poing au niveau de l'oreille. Le tympan est touché, Eliane a un oedème du cartilage. Pendant quatre jours, je n'entendais plus rien, indique l'infirmière. L'agresseur et son épouse sont maîtrisés par le personnel des urgences et les deux vigiles présents sur place. À la barre, la victime maintient qu'ils étaient tous les deux en état d'ivresse.

Ce n'est pas mon intention de l'envoyer en prison

Un mois après les faits, l'infirmière se dit écoeurée. Je suis venue au procès pour dire à mon agresseur que j'ai une fonction. Je suis là pour aider, secourir, protéger, mais pas pour être agressée. J'ai entendu le procureur demander six mois de prison ferme mais je ne suis pas dans cet état d'esprit. Ce n'est pas mon intention de l'envoyer en prison. J'ai demandé un euro symbolique en dédommagement car je veux juste qu'il comprenne qu'il n'avait pas à m'agresser. Selon elle, cette agression montre un grand dysfonctionnement au niveau de l'hôpital. Déjà, nous ne sommes que deux infirmières à l'accueil pour des nuits comme celle du 1er janvier où il peut y avoir beaucoup d'incidents! Ce n'est pas normal. Il n'y a que deux vigiles, ce n'est pas suffisant non plus. Des altercations des visiteurs, il y en a très fréquemment. On note les événements indésirables, qui sont enregistrés et traités sur des logiciels, mais nous n'avons pas de retour.

Les juges ont condamné Bruce Lee L. à quatre mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve. À la fin du procès, l'infirmière est allée à la rencontre de son agresseur, qui s'était copieusement excusé durant l'audience, pour lui tendre la main.

Bernard DORDONNE

Cet article a été publié le 25 janvier 2015 sur le site franceguyane.fr


Source : infirmiers.com