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AU COEUR DU METIER

IPA : une expertise et des compétences acquises non valorisées !

Publié le 09/10/2019

L’Union nationale des infirmiers en pratique avancée (UNIPA) s'exprime par communiqué après avoir pris connaissance du projet de grille indiciaire hospitalière que le ministère de la Fonction publique prévoit de mettre en place pour la rémunération des infirmiers en pratique avancée (IPA) . L’indice majoré de l’échelon 1 est fixé à 439, soit une rémunération mensuelle brute de 2057 euros ; une grille indiciaire très en deça des attentes des IPA qui considèrent, à juste titre, que l'expertise et les compétences acquises à l'issu d'une formation de deux ans conduisant à un diplôme d'Etat (grade master) ne sont pas valorisées à leur juste valeur.

L'UNIPA exhorte la Ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, d’intervenir dans ces arbitrages, au plus vite, arbitrages qui se déroulent sans aucune représentation des infirmiers en pratique avancée !

Oui, l'UNIPA le martèle, cette grille indiciaire est très en deçà des attentes des IPA. A titre d’exemple, un infirmier en soins généraux avec 10 ans d’expérience, échelon 4 gagnera 10 euros bruts de plus par mois en devenant IPA ! Comment accepter dans ces conditions de s’engager dans un parcours de formation de 2 ans et d’endosser des responsabilités élargies ? Et de rappeler que le salaire médian d’un jeune diplômé avec un niveau Master est de 29 400 euros bruts/an en France, selon l’Association Pour l’Emploi des Cadres (APEC) et que l’OCDE a déjà pointé du doigt, en 2017, les revenus des infirmiers hospitaliers français qui figurent parmi les plus faibles d’Europe . L'UNIPA souligne que dans les modèles internationaux, le salaire IPA est revalorisé à hauteur de 25 à 55 % selon les pays. La reconnaissance et la valorisation passant aussi par une rémunération adaptée à la hauteur des nouvelles responsabilités acquises.

Les IPA demandent une rémunération mensuelle brute minimale de 2624 euros soit un indice majoré au 1er échelon à 560.

Il faut le rappeler, les IPA sont des infirmiers expérimentés, ayant obtenu un Diplôme d’Etat, suite à une formation universitaire de 2 ans, reconnue grade master. Ils ont pour mission d’améliorer l’accès aux soins en assurant en autonomie le suivi clinique de patients atteints de pathologies chroniques, de cancers, de maladies rénales et de troubles psychiatriques. Ils ont l’entière responsabilité des examens qu’ils prescrivent et des médicaments qu’ils renouvellent ou adaptent

Leur expertise est recherchée puisque pour répondre à la crise des urgences, Madame la Ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, vient d’annoncer la création de l’IPA "urgences" . Pour l'UNIPA, les IPA contribuent à l’efficience du parcours de santé. Réels pivots de la coordination pluriprofessionnelle, ils participent à l’amélioration des pratiques professionnelles grâce au développement de projets de recherche, d’actions de formation et de diffusion des recommandations de bonnes pratiques. Alors que la profession infirmière vit un moment historique avec la création du CNU en sciences infirmières et l’élargissement de ses champs de compétences et d’interventions, une question s'impose :la pratique avancée aura-t-elle une chance de se développer en France ? Aujourd’hui, face à cette grille hospitalière, l’ensemble des IPA et des étudiants IPA s’interrogent sur leur possibilité à exercer réellement en pratique avancée.

Une pétition est en ligne pour une Valorisation de la rémunération des infirmiers en pratique avancée #IPALowCost  

Même constat amer du côté du secteur libéral. En effet, les IPA qui exerceront (IPAL) ont déjà refusé les rémunérations proposées par la CNAM qu’elles trouvent tout à fait insuffisantes en regard de leurs missions. Les négociations conventionnelles en vue de la signature de l'avenant 7 se poursuivent toujours à l'heure actuelle . Selon l'UNIPA, beaucoup ont d’ores et déjà exprimé qu’ils n’exerceront pas en soins primaires si ce modèle économique était retenu.
 
L'UNIPA exhorte la Ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, d’intervenir dans ces arbitrages, au plus vite, arbitrages qui se déroulent sans aucune représentation des infirmiers en pratique avancée ! Nous avons besoin de moyens pour relever le défi de la transition démographique et répondre efficacement aux besoins de nos concitoyens !

La pratique avancée aura-t-elle une chance de se développer en France ? Aujourd’hui, face à cette grille hospitalière, l’ensemble des IPA et des étudiants IPA s’interrogent sur leur possibilité à exercer réellement en pratique avancée.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com