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PARAMEDICAL

Stp, raconte-moi une histoire : une journée pour valoriser les aides-soignants

Publié le 26/11/2016
infirmière au chevet d

infirmière au chevet d

Durant une semaine, nous avons partagé les témoignages d'aides-soignants qui ont ainsi fait part de leur sensibilité et de leur fierté d'exercer leur profession. En ce samedi 26 novembre 2016, Journée internationale des aides-soignants, Fanny, une jeune diplômée raconte comment un stage a changé sa carrière avant même qu'elle ne commence...

La communication, un élément clé de la prise en soins.

L'histoire qui m'a marquée a eu lieu avant que ma carrière ne commence puisqu' à l'époque, je n'étais pas encore diplômée. J'étais encore élève aide-soignante et je m'apprêtais à entamer mon quatrième stage. Comme à chaque nouveau stage, je me dirige vers ce lieu avec beaucoup d'appréhension mais cette fois-ci avec une appréhension encore plus grande car je me dirige vers un Ehpad qui accueille un public sourd et c'est un public que je ne connais pas du tout.

Le premier jour, je fais connaissance avec les lieux, le personnel, les résidents et surtout un monde complètement inconnu pour moi," le monde des malentendants". Je me sens perdue, je vois des gens communiquer entre eux avec une aisance particulière et je me sens seule. Le personnel formé à la langue des signes ou lui même malentendant s'exprime clairement avec les résidents. Les échanges paraissent si fluides, si naturels que cela me fait me sentir encore plus seule. Dans mon monde, mon mode de vie, les sourds sont en situation de handicap, ils ne peuvent pas communiquer avec les autres personnes. Aujourd'hui, c'est moi qui suis en situation de handicap, je ne peux ni m'exprimer, ni me présenter ou leur parler.

Les deux premiers jours, j'utilise le personnel comme interprète pour les quelques mots que j'échange avec les résidents mais cela reste très limité car je ne veux pas déranger mes collègues et les échanges sont loin d'être naturels. Je décide donc de travailler leur langue afin de pouvoir accéder à leur monde. J'apprends par cœur quelques phrases types pour débuter une conversation et surtout comment leur demander de m'apprendre à signer avec eux. Les jours passent et mon aisance arrive enfin, je peux entrer en communication avec eux et prendre en soins un patient. J'ai choisi un résidant de référence pour valider une partie de mon examen et établi avec lui jour après jour une relation particulière. Lui aussi, avec les autres, m'apprenait sa langue. Chaque jour, mon vocabulaire s'élargit et une réelle communication s'établit. Mes gestes sont plus fluides, plus sûrs. Mes expressions du visage se développent. De véritables échanges se créent.

Les quatre semaines de stage se terminent très vite. Je quitte ce lieu le cœur très lourd mais grandie. Cela m'a fait beaucoup réfléchir sur le rôle de l'aide-soignante face à un public sourd. Comme tout patient, le patient sourd a droit à des réponses à ses questions, il a le droit de pouvoir s'exprimer sur ses craintes, ses attentes. Mais quand le soignant ne parle pas la même langue que le patient ? Comment faire ? Comment le soulager? Comment répondre à ses questions?

On nous apprend en formation que notre rôle ne se limite pas à une simple exécution de tâche, que l'analyse, la réflexion et la communication sont des points essentiels pour prendre en soins des personnes qui ont besoins d'aide, de soins. On ne communique pas avec une personne sourde comme avec une personne entendante. J'ai appris à communiquer autrement, en choisissant un langage que je ne connaissais pas. J'ai terminé ma formation avec la ferme intention de devenir un jour aide-soignante pour les sourds. J'ai validé les modules qui me manquaient et j'ai obtenu mon diplôme. Ma formation s'est terminée le 1er juillet, le 4 juillet j'entrais dans le monde professionnel… dans le même établissement. Ma carrière aura changé avant d'avoir commencé.

La Coordination Nationale Infirmière (CNI) souhaite une bonne fête aux aides-soignants

Dans un communiqué de presse daté du 25 novembre 2016, la Coordination Nationale Infirmière indique souhaiter une bonne fête à tous les aides-soignants et auxiliaires de puériculture et met en lumière ces professionnels, qui sont indispensables au bon fonctionnement des établissements de soins, publics ou privés, de jour comme de nuit, en semaine, le week-end et les jours fériés.

Pour en savoir plus : coordination-nationale-infirmiere.org

Fanny, une jeune diplômée qui essaie chaque jour de joindre deux mondes


Source : infirmiers.com