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Le biomed n’est pas un bricoleur !

Publié le 04/05/2011
© Bruno Benque

© Bruno Benque

Quand un appareil tombe en panne, ce sont eux qu’on appelle au secours : les techniciens biomédicaux sont volontiers qualifiés de « bidouilleurs » par les professionnels de santé, façon ironique mais plutôt affectueuse de reconnaître leurs compétences.

Les services hospitaliers regorgent d’appareils et de dispositifs en tous genres. Quelle que soit la spécialité concernée, les protocoles de soins ne peuvent plus se passer de ces machines et de ces systèmes sophistiqués.

En cas de défaillance des unes ou des autres, les soignants font appel à des personnels spécialisés : les techniciens biomédicaux.

Les compétences de ces acteurs hospitaliers sont trop peu connues. On a coutume de les considérer comme des bricoleurs ou des bidouilleurs.

Le fait qu'ils ne soient pas directement confrontés aux malades les place, selon nous, plus près des services d'entretien que de l'univers médical.

Comme ils sont souvent d'un relationnel agréable, il est alors plutôt tentant, pour les infirmiers, de les railler lorsqu'ils arrivent avec leur trousse à outils ! Mais cette appréciation n'a pas de connotation péjorative. Elle est surtout engendrée par la différence de culture professionnelle qui les sépare des soignants.

Des connaissances scientifiques variées

Car les techniciens biomédicaux sont, de par leur formation initiale, dotés de solides connaissances. Leur champ d’action est vaste, puisqu’il s’étend de la mécanique à l’électronique, en passant par la pneumatique, l’optique ou l’électricité, entre autres.

Ils sont dès lors capables d’appliquer leur savoir sur l’ensemble du parc de la structure hospitalière. On trouve ainsi dans leur atelier, au gré des pannes et des maintenances, des électrocardiographes, des saturomètres, des respirateurs, des microscopes ou des matelas de lits de réanimation.

Ils reçoivent chaque jour, de la part des constructeurs, une multitude de connecteurs, cartes électroniques, tuyaux, câbles, lentilles optiques, etc.

Ils sont en outre formés régulièrement, par ces mêmes fournisseurs, sur le fonctionnement et l’évolution des appareils dont ils assurent la maintenance préventive et corrective. Ce qui sous-entend, bien entendu, qu'ils en maîtrisent le retentissement sur la santé des patients.

Par exemple, lorsqu'ils s'occupent d'une pompe à dialyse, ils en assurent les réglages de volumes et débits de circulation, paramètrent ou vérifient les dispositifs d'alarme et contrôlent l’intégrité du circuit des fluides afin d’éviter tout risque pour le malade.

Leur mission consiste aussi à accompagner les personnels soignants pour une utilisation optimale des machines. Lorsqu'ils se rendent dans un service, qui peut donner des proportions considérables à une panne minime, ils ont tôt fait de faire redescendre la pression des professionnels en ciblant la cause du problème.

Et quand bien même ils n'ont pas réponse à tout, ils possèdent un réseau industriel important dans lequel ils puisent les informations les plus pertinentes.

Des acteurs essentiels pour la continuité des soins.

La gestion de la maintenance des dispositifs médicaux est une donnée capitale pour la continuité des soins. Les techniciens biomédicaux en assurent une planification tout au long de l’année, sous la conduite de l’ingénieur biomédical.

Ils sont aidés en cela par un outil informatique de Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO), qui répertorie la totalité des appareils utilisés et le rythme des vérifications à y apporter. Dans la plupart des établissements modernes, ce logiciel permet aussi aux services de signaler les éventuelles pannes.

Cela permet aux “biomeds” d’être informés, en temps réel, du degré d’urgence de leurs interventions à venir. Les pannes de matériels peuvent évidemment survenir à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, en semaine comme le week-end.

C’est pourquoi des systèmes d’astreintes sont mis en place afin d’assurer la continuité des soins en cas de dysfonctionnement des différents appareils.

Les techniciens biomédicaux, on l’aura compris, jouent un rôle prépondérant dans le fonctionnement de l’hôpital. Devant le nombre toujours plus important de dispositifs médicaux à la technologie souvent très évoluée, ils représentent un maillon important de la chaîne du soin.

Amis soignants, lorsque vous rencontrerez dans vos services l’un d’entre eux, pensez que ces bricoleurs-bidouilleurs possèdent, en fait, de vraies compétences au service de vos pratiques quotidiennes !

Bruno BENQUE
Rédacteur infirmiers.com
bruno.benque@gmail.com


Source : infirmiers.com