PRÉVENTION

Eviter l'effet tunnel : "L'appel à un ami peut sauver des vies"

Publié le 30/12/2024

La Haute Autorité de Santé publie un flash sécurité à propos de ce biais cognitif et formule des préconisations. 

infirmière, patient âgé, chambre d'hôpital

Crédit photo : BURGER / PHANIE

Son nom est relativement explicite : «l'effet tunnel» est un biais cognitif que la Haute Autorité de Santé (HAS) définit ainsi : «toute situation dans laquelle l'attention du professionnel est tellement focalisée sur un objectif qu'il n'entend ni ne voit des signaux d'alerte qui devraient l'amener à modifier son approche, voire à l'arrêter avant que ne survienne un événement indésirable associé aux soins». Une focalisation totale de l'attention qui peut mener à des évènements «à la fois graves et évitables», «qui peut survenir à tout moment» et «qui concerne tous les professionnels de santé». 

«Les professionnels de santé évoluent dans un environnement complexe, avec un grand nombre de données à intégrer et analyser. Pour pouvoir prendre rapidement des décisions fiables, ils utilisent au quotidien des raccourcis mentaux. Bien qu’indispensables, ces raccourcis peuvent parfois être source d’erreurs, s’ils sont utilisés dans la mauvaise situation», note la HAS.

Pour que cela ne se reproduise pas

L'agence publie ainsi un flash sécurité qui s'appuie sur l'analyse de plus de cent événements indésirables directement associés à un tel effet. À partir de trois exemples caractéristiques, elle formule des préconisations pour limiter la survenue de l'effet tunnel. 

Pour limiter la survenue et les conséquences de tels évènements, il est préconisé de : 

  • sensibiliser les professionnels au fonctionnement cognitif et à l’effet tunnel ;
  • identifier les situations à risques d’effet tunnel dans sa pratique
  • améliorer le travail en équipe, et notamment : exprimer à voix haute ses difficultés, prendre un temps de pause ou au moins ralentir brièvement pour réfléchir, solliciter l’avis d’un confrère, se permettre d’intervenir devant un collègue en difficulté (oser dire) ;
  • savoir remettre en cause un diagnostic si l’évolution n’est pas favorable ;
  • utiliser des alarmes, check-lists, protocoles, etc. ;
  • se former à la métacognition3 ;
  • accompagner les professionnels impliqués dans un effet tunnel (survenue possible d’un phénomène de culpabilisation).

3. La métacognition est la capacité à savoir évaluer avec précision la qualité de sa perception, de son raisonnement et de ses prises de décision. Par exemple, avoir conscience d’avoir décidé plus vite que d’habitude peut conduire un professionnel à réfléchir à nouveau plus longuement à un diagnostic, ou à demander de l’aide à un collègue, et ainsi éviter de rentrer dans un effet tunnel.

Retrouvez ici le flash sécurité de la HAS à propos de l'effet tunnel

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com