Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

AS

Comment un aide-soignant se met à l’écriture

Publié le 17/11/2010
couverture, livre

couverture, livre

André Crépet a écrit quatre livres sur sa vie d’aide-soignant, parce qu’il n’a jamais voulu succomber à la routine et parce qu’il a toujours voulu réfléchir sur ce qui est pour lui une dimension essentielle des soins : l’accompagnement des malades. Il n’a pas hésité à s’attaquer de front aux tabous entourant la fin de vie.

Aide-soignant durant plus de 20 ans dans un CHG (Centre hospitalier général), en service de gériatrie, j’ai refusé d’agir comme certaines de mes collègues, blasées, travaillant avec une routine rassurante, en attendant patiemment que l’heure de la retraite sonne. Des formations m’ont aidé à sortir de l’ombre, à me motiver au service des personnes âgées en institution.

Avec ma femme, également aide-soignante en maison de retraite, j’ai essayé de porter aux autres l’étincelle qui brillait en moi, par le témoignage de mon travail quotidien au service des personnes âgées en maison de retraite et par l’écriture lors de recherches personnelles ou universitaires. L’aspect relationnel de la profession d’aide-soignant, une vocation pour moi, je l’ai privilégié, car il est tout aussi important pour moi que les soins. Cependant, la charge de travail des soignants augmente avec la progression de la dépendance de la personne âgée.

Arrivant dans une unité médicalisée, j’ai constaté que l’accompagnement en fin de vie ne se pratiquait pas. J’ai suivi une formation de 2 ans à l’université pour l’obtention du DUGS (diplôme universitaire de gérontologie sociale). Pour mon mémoire de fin d’études, j’ai choisi le sujet de l’accompagnement des mourants, avec pour titre « Aider à mieux vivre la mort ». Pour cette recherche j’ai interrogé les soignants de nombreuses équipes du centre hospitalier : gériatrie, médecine, chirurgie,…  sur leur vécu avec le mourant.

Mon analyse de leurs réponses anonymes s’est révélée un réel outil de travail. J’ai remarqué de leur part une certaine pudeur, un manque de motivation personnelle pour accompagner jusqu’au bout, qu’ils justifient en invoquant le manque de disponibilité. Pourtant, l’accompagnement fait partie intégrante des soins.
En 1988, ce mémoire, remanié, a été éditée avec le même titre : « Aider à mieux vivre la mort ». Il a remporté un trophée d’or au premier concours du service infirmier à Paris. Nous avons fait des conférences et tables-rondes, même hors de France sur le sujet de l’accompagnement. Moi-même et ma femme avons apporté aux auditeurs le témoignage de notre vécu avec l’accompagnement des mourants.

J’ai continué les recherches gérontologiques. De 1989 à 1991, me voilà de nouveau à l’université pour préparer le DHEPS (Diplôme des Hautes Etudes des Pratiques Sociales). J’ai intitulé mon mémoire de fin d’études « La relation au malade dans les conduites thérapeutiques ». De nouveau, une enquête lui a servi de support. Je l’ai menée auprès de 50 équipes soignantes, dans différents services du département : médecine, chirurgie, gériatrie, réanimation… L’objectif de cette recherche sur le terrain était de faire naître un état d’esprit favorisant la meilleure relation possible, la plus bénéfique pour le malade. Ce mémoire est resté en sommeil.

Bien avant de prendre ma retraite, j’ai voulu  laisser une trace de ma carrière de soignant. Cela s’est concrétisé par un écrit réalisé avec ma femme. Nous avons passé en revue le travail, les attitudes de l’aide-soignant en structure gériatrique, pour en dégager des conduites adaptées à la personne âgée. Nous avons écrit des chapitres bien ciblés : accueil, relation à la personne âgée, écoute, animation, manutention…
Édité en 1998, ce texte a été suivi de plusieurs tables-rondes que nous avons animées sur les sujets du travail des soignants et de la relation à la personne âgée.

En 2000-2001, vu l’actualité chargée sur les diverses thérapeutiques, j’ai remanié mon mémoire du DHEPS (diplôme des Hautes études des pratiques sociales) sur la relation soignant-soigné, ce qui a abouti  à la parution, à Paris, de mon troisième livre  intitulé « Améliorer les relations soignant-soigné ».  Avec lui, j’ai voulu amener le soignant à lutter contre la routine, la passivité, à réfléchir sur son et ses attitudes envers le malade. Il veut être un réconfort pour le malade et un encouragement au soignant à privilégier la relation soignant-soigné dans les soins.

Depuis 2006, j’ai complété mes recherches gérontologiques précédentes, en me remettant à l’écriture durant plus de deux ans. Je ne me contente pas de dépeindre la vieillesse et ses dégradations expliquant certains comportements. J’aborde largement le vécu en institution gériatrique. Cela débouche logiquement sur des conseils pratiques, des actions à entreprendre par les soignants.

J’ai eu le courage d’aborder certains sujets encore tabous dans notre société, comme la mort, la maladie d’Alzheimer, la souffrance des soignants, les maltraitances faites aux personnes âgées, leur affectivité et leur sexualité. A partir de la théorie, je propose des réflexions, des conseils, des actions… Le tout est parsemé d’exemples vécus sur le terrain. Je propose un projet de vie adapté à chaque personne âgée. Cela, doit lui procurer une meilleure qualité de vie et non une simple survie en attendant la fin, la mort.

Cette recherche a été éditée en septembre 2010, sous le titre : « Soignants en gériatrie ou donner la vie aux années ». Mon 4ème livre propose un véritable projet de vie aux personnes âgées. Il est à destination des familles, des proches, des soignants actuels et futurs, des acteurs du service médical et paramédical. Je propose que malgré la maladie, le handicap, le soignant peut toujours aider la personne âgée à mieux vivre plutôt qu’à survivre.

Références de mes 4 livres

  • « Aider à mieux vivre la mort », éditions La Chronique Sociale à Lyon, 1988, 141 pages, 15€
  • « Aides-soignants en gériatrie », éditions La Chronique Sociale à Lyon, 1998, 195 pages, 15€
  • « Améliorer les relations soignant- soigné », éditions Thélès  à Paris, 2002, 283 pages, 19,90€
  • « Soignants en gériatrie », éditions La Chronique Sociale à Lyon, septembre 2010, 288 pages, 14,90€

Mon 4ème livre est disponible

  • chez l’éditeur : La Chronique sociale, 7, rue du Plat, 69288 LYON  cedex 02
  • dans chaque librairie
  • Chez l’auteur avec une dédicace personnalisée et envoi postal.

Mr André Crépet, à Maroilles, 42540 SAINT JUST LA PENDUE, tél : 04 77 63 53 25, adresse mail : andrecrepet@orange.fr    
Prix : 20 euros avec port compris             

A noter : André CREPET, tout comme sa femme également aide-soignante en maison de retraite acceptent de participer à des tables-rondes sur le sujet du dernier livre : "Soignants en gériatrie", comme ils l'ont fait pour des livres précedents où ils ont apporté le témoignage de leur vécu auprès des personnes âgées en maison de retraite.

André CREPETAide-soignant (en retraite)andrecrepet@orange.fr


Source : infirmiers.com