En 2017, l'AP-HP a dépensé pas moins de 6,7 M€ en missions d'intérim pour des postes d'infirmiers anesthésistes (Iade) et de bloc opératoire (Ibode). Pour en réduire le montant et optimiser ainsi ses blocs opératoires, le CHU francilien mise notamment sur le déplafonnement des heures supplémentaires, le développement de la bi/tri-compétence, le bloquage des demandes de disponibilités…
En 2017, l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a dépensé pas moins de 6,7 millions d'euros (M€) pour des missions d'intérim sur des postes d'infirmiers anesthésistes ou de bloc opératoire diplômés d'État . Cela représente 40% du total des dépenses d'intérim du CHU francilien. Ce constat, il est dressé par François Crémieux, directeur général adjoint de l'AP-HP, dans sa présentation faite le 9 octobre 2018 devant la commission médicale d'établissement (CME). Il y détaille le plan d'optimisation des plateaux médico-techniques, notamment des blocs opératoires*.
"Des freins culturels importants"
De ces deux métiers infirmiers en tension, comme l'est tout autant celui d'anesthésiste-réanimateur, dépend en effet une meilleure efficience des salles opératoires. Et pour faire en sorte du coup que ces dépenses d'intérim n'interviennent qu'en ultime recours, l'AP-HP évoque plusieurs axes de travail :
- augmenter significativement le cadrage budgétaire en 2018-2019, avec 67 Iade et 43 Ibode, ainsi qu'un financement de tous les candidats du CHU admis au concours d'entrée;
- bloquer les demandes de disponibilités pour convenance personnelle si l'infirmier est contractuellement "lié par un engagement à servir";
- flécher les affectations en sortie d'école sur les postes ciblés comme prioritaires par les groupes hospitaliers...
Le tout s'accompagne d'un déplafonnement des heures supplémentaires pour les Ibode et infirmiers diplômés d'État faisant fonction : une décision transitoire a d'ailleurs été publiée début septembre au Journal officiel pour une période courant du 1er septembre au 31 décembre 2018. Autre piste pour réduire les dépenses d'intérim et de remplacement : développer la bi/tri-compétence des Iade et Ibode, une mesure qui suscite toutefois des freins culturels importants
, ne cache pas François Crémieux.
Économiser 6,5 M€ en écarts de charges
Par ailleurs, l'optimisation de ses 50 blocs opératoires (pour 316 salles d'activité opératoire programmé et d'urgences) passe, pour l'AP-HP, par une réduction des écarts de charges par rapport à la moyenne pour huit de ses hôpitaux. L'objectif est ici d'économiser 6,5 M€ grâce à l'adaptation du nombre de vacations à l'activité chirurgicale et à la fermeture de certaines salles
. Le CHU milite également pour une relance de l'activité chirurgicale entre autres en traumatologie-orthopédie, chirurgie cardiaque, chirurgie ORL… S'ajoutent à cela :
- la poursuite du déploiement du logiciel dédié Orbis-blocs, avec une bascule prochaine de l'hôpital Bicêtre et de la Pitié-Salpêtrière;
- la mise en place de formations-actions aux cadres de blocs, présidents de conseil de blocs et directeurs en charge de ce secteur d'activité;
la reconduction de l'enquête blocs opératoires un jour donné, dont la dernière menée début 2017 a permis de révéler que l'AP-HP avait réussi à ramener de 38 à 25% son taux de démarrages tardifs sur 2015-2017.
Une extrême hétérogénéité entre les hôpitaux
S'agissant du taux d'utilisation des blocs opératoires, il a progressé de 1,7 point entre 2013 et 2017 pour s'établir l'an dernier à 80%, mais avec un taux d'ouverture qui demeure perfectible
à 67% (+2,7 points depuis 2013). Parmi les moins bien classés, six hôpitaux : Paul-Brousse, Jean-Verdier, Béclère, Trousseau, Raymond-Poincaré et Louis-Mourier.
Concernant la programmation d'une intervention chirurgicale, le délai moyen estimé est de 46 jours entre la date de planification par le chirurgien (en per ou post-consultation) de l'intervention dans le logiciel et celle à laquelle elle a finalement été réalisée. Pour les adultes, cet écart descend à 37 jours mais grimpe à 76 jours en pédiatrie. Les sept points noirs sont ici : Trousseau (47), Henri-Mondor (47), Ambroise-Paré (64), Raymond-Poincaré (66), Lariboisière (68), Robert-Debré (73) et Necker-Enfants malades (104).
* La présentation ciblait également deux autres secteurs d'activité : les laboratoires de biologie meÌdicale et l'anatomo-cytopathologie; la tomographie par eÌmission de positons (Tep) et l'imagerie par reÌsonance magneÌtique (IRM).
Thomas Quéguiner @thomaqu
Cet article a été publié par nos confrères d'Hospimedia le 12 octobre 2018. Nous les remercions de ce partage.
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