Des psychiatres et infirmiers de secteurs psychiatriques du centre hospitalier Sud francilien (CHSF) à Corbeil-Essonnes (Essonne) s'inquiètent pour la qualité des soins et la sécurité des personnels, alors que les gardes seront restreintes à partir du 1er novembre.
"A partir du 1er novembre, les gardes médicales de deux unités d'hospitalisation en psychiatrie implantées sur les secteurs G11 et G10 de Yerres et Vigneux seront remplacées par une demi-garde jusqu'à minuit assortie d'une astreinte médicale à domicile jusqu'à 8h30", a indiqué mercredi à l'APM une déléguée CGT du CHSF, Laurence Tinière.
Cette infirmière en psychiatrie estime "inadmissible aussi bien pour les personnels que pour les patients suivis et hospitalisés de rester sans présence médicale une partie de la nuit. Que faire si un patient décompense et a besoin d'une injection? Un infirmier ou un aide-soignant ne peut se substituer à un psychiatre".
"La CGT n'hésitera pas à faire appel à la justice si un accident survenait sur les patients ou les infirmiers du fait des restrictions budgétaires imposées par l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) à l'établissement", ajoute la déléguée syndicale, précisant que ces unités sont habilitées à recevoir des "hospitalisation d'office de patients dangereux ou tout patient en phase aiguë".
Dans une lettre adressée à la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, le 28 septembre, des psychiatres travaillant sur ces unités, éloignées d'une quinzaine de kilomètres du CHSF dont elles dépendent, s'inquiétaient également des conséquences de cette mesure.
"Il nous paraît effectivement dangereux de diminuer le dispositif des gardes tant que ces unités ne sont pas réunies géographiquement, comme il est prévu à l'échéance 2011, au sein du nouveau CHSF", a indiqué à l'APM mercredi l'un des psychiatres signataires de ce courrier, qui n'a pas souhaité être cité nommément.
Le futur CHSF, aujourd'hui plus grand chantier hospitalier de France, qui doit ouvrir en 2011 à la jonction de Corbeil et d'Evry, sera structuré autour de cinq pôles clairement identifiés, dont la psychiatrie, rappelle-t-on. (cf dépêche SNKGA002)
"Les 35 patients de ces deux unités sont peu nombreux, mais encore hospitalisés et psychiatriquement très malades. Au-delà de la sécurité, nous nous inquiétons pour la continuité des soins. Une structure où l'équipe pluridisciplinaire n'est pas au complet, on ne peut plus appeler cela un hôpital", souligne le médecin psychiatre.
Dans un communiqué à l'APM mercredi, la direction générale du CHSF indique avoir "bien pris connaissance des inquiétudes exprimées par la délégation CGT" et apporte des précisions sur les modalités des gardes au sein de l'établissement.
Elle confirme la décision de créer des "demi-gardes dans les secteurs de Vigneux-sur-Seine (secteur de psychiatrie G10) et de Yerres (secteur de psychiatrie G11) pour le nord, ainsi qu'à l'hôpital Evry pour le sud", alors que "les urgences sont principalement concentrées dans la première partie de la nuit".
S'agissant des "mesures de restriction imposées par l'ARH" évoquées par la CGT, la direction précise que le contrat d'objectif conclu avec l'agence, approuvé par le conseil d'administration, a donné lieu à l'ouverture en 2006 d'une unité psychiatrique de liaison intersectorielle (Upli) à Corbeil prenant en charge 24h/24 l'ensemble des urgences des cinq secteurs de psychiatrie de l'établissement.
La direction assure que la "psychiatrie reste au coeur des priorités" du CHSF et que "cette nouvelle organisation de l'accueil des urgences n'affecte pas la permanence des soins en psychiatrie sur le territoire de santé du centre hospitalier".
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