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Injection mortelle : Prison avec sursis

Publié le 16/09/2008

Un patient âgé de 64 ans, pris en charge dans le service oncologie de l'hôpital de Montbéliard, était décédé d'un arrêt cardiaque le 15 septembre 2007 peu après avoir reçu une injection de chlorure de potassium, effectuée par erreur par cette infirmière qui pensait avoir utilisé du chlorure de sodium.

L'infirmière, qui effectuait sa tournée en fin de journée auprès d'une dizaine de patients, avait été sollicitée par la victime et devait lui injecter du sérum physiologique.

Elle aurait confondu les flacons de sérum en plastique avec des ampoules de verre, destinées à une autre patiente, contenant du chlorure de potassium, a expliqué à l'APM son avocat, Me Vincent Braillard.

"Elle n'a pas pu expliquer son erreur", tout en l'ayant reconnue immédiatement, a précisé Me Braillard.

La mort du patient, suivi pour une chimiothérapie et qui devait quitter l'hôpital le soir même, a été quasiment immédiate, et l'infirmière s'est aussitôt rendue compte de sa méprise, souligne Me Braillard.

A l'audience, le tribunal a pointé certaines incongruités, comme le retard dans le signalement du décès à la direction, intervenu près de quatre à cinq heures plus tard, le nettoyage de la chambre comme si le décès avait été naturel, ainsi que le certificat de décès rédigé par un médecin de l'hôpital, qui se bornait à mentionner l'arrêt cardiaque sans que soit précisée sa cause.

L'ordonnance de renvoi qualifiait de "faux" ce certificat de décès, a précisé Me Braillard, soulignant qu'aucune charge n'avait toutefois été relevée contre le médecin.

Les charges de "dissimulation de preuve" retenues contre l'infirmière dans le cadre de l'instruction avaient également été abandonnées devant le tribunal correctionnel.

Le procureur, qui s'était montré "compréhensif" vis-à-vis de l'infirmière à l'audience vendredi, avait requis un mois de prison avec sursis. Aucune partie civile n'était partie à l'instance, la victime n'ayant pas de famille proche.

L'infirmière ne devrait pas faire appel de sa condamnation à six mois de prison avec sursis, qui constitue selon Me Braillard une "peine habituelle" dans le cadre de la jurisprudence en matière d'homicide involontaire en milieu médical.


Source : infirmiers.com