La Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux (Geres) lancent une enquête en ligne sur les accidents d'exposition au sang (AES) chez les infirmiers libéraux, a fait savoir la FNI le 15 octobre 2013 dans un communiqué.
Intitulée "Evaluation de la réalité des AES par piqûre chez les infirmiers libéraux", cette enquête est accessible sur le site du syndicat d'infirmiers libéraux. Il rappelle dans son communiqué que les blessures par piqûre d'aiguille comptent parmi les risques professionnels les plus graves pour le personnel soignant
. Alors qu'à l'hôpital, leur surveillance est bien instituée et leur prévention facilitée par la mise à disposition de matériels sécurisés, les infirmières libérales apparaissent pourtant surexposées à ces risques
, regrette-t-il. Il cite une étude conduite par l'Ecole nationale de santé publique (ENSP, devenue EHESP) en 2003, qui montrait une moyenne d'AES par infirmier et par an de 0,96 en libéral contre 0,08 à l'hôpital. Un infirmier libéral sur deux a déjà été victime d'un AES déclaré ou non, indiquait en octobre 2012 un sondage réalisé par Celtipharm pour Avenir et santé, le magazine de la FNI. Le syndicat note que l'arrêté transposant en droit français la directive européenne relative à la prévention des AES par piqûre, paru le 31 août, ne couvre pas les professionnels de santé exerçant en secteur libéral
.
Le questionnaire en ligne du FNI et du Geres, anonyme, invite les infirmiers libéraux à décrire au mieux la réalité des risques auxquels ils sont confrontés et les mesures de précaution qui leur sont accessibles
. Les résultats de cette enquête permettront de préciser les éventuelles mesures de prévention à organiser pour accompagner les infirmières libérales dans leur pratique quotidienne
, assure le syndicat. Il entend bien alerter les pouvoirs publics
sur la surexposition des infirmières libérales aux AES
, qui devrait selon lui être considérée comme une priorité de santé publique
. L'amélioration de la sécurité des infirmiers passera massivement par la diffusion de dispositifs sécurisés qui est elle-même désignée, par les infirmières libérales, comme le premier levier qui permettra de réduire ces accidents
, estime-t-il.
Outre les actions d'information et de formation qui devraient s'imposer, plusieurs voies restent à explorer pour les infirmières libérales, notamment se regrouper pour acheter à tarifs négociés du matériel sécurisé, renforcer les normes de qualité imposées aux laboratoires de biologie médicale, dont la responsabilité sera de plus en plus de fournir aux [infirmiers libéraux] du matériel sécurisé
. La FNI observe également que les industriels associent dans leurs technologies la réduction conjointe des risques d'exposition au sang et des infections associées aux soins (IAS)
. C'est probablement une voie qui permettra d'améliorer la sécurité des professionnels libéraux
, conclut-il.
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