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Infirmiers anesthésistes : la réponse de Roselyne Bachelot ne rassure pas le SNIA

Publié le 10/05/2010

Le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) a dénoncé jeudi une "maladresse" de communication du ministère de la santé après avoir reçu un courrier de Roselyne Bachelot à la suite de la mobilisation des infirmiers anesthésistes sur la revalorisation de la profession dans le cadre de la réforme LMD (licence-master-doctorat).

Un peu plus d'un millier d'infirmiers anesthésistes ont manifesté mardi dans les rues de Paris pour réclamer la reconnaissance du grade master pour leur spécialité et une revalorisation indemnitaire, dans un climat tendu marqué par quelques échauffourées, avant que les organisations syndicales n'obtiennent du ministère l'envoi d'un courrier et l'ouverture de discussions avec les membres du cabinet de la ministre de la santé le lundi 10 mai..

Selon le SNIA, le courrier aurait dû évoquer le principe d'une "finalisation de la masterisation [de la spécialité] avant décembre" et également le lancement de travaux "sur une revalorisation indemnitaire ou indiciaire" à partir de la mise en place de ce master ainsi que des travaux sur "la pénibilité".

"Cette lettre attendue avec espoir, mais aussi circonspection ne reprend aucune de ces promesses. Elle met en avant par contre des mensonges éhontés sur une revalorisation des IADE [infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat] grâce à la nouvelle grille proposée en complément d'un gain soi-disant déjà acquis depuis 2002", déplore le SNIA.

Dans ce courrier daté de mardi et mis en ligne par le SNIA sur son site internet, la ministre de la santé évoque d'abord les travaux de réingénierie des études, soulignant que la réécriture du référentiel d'activités et des compétences de métier, et du référentiel de formation, sont en cours, en coordination avec le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.

"Ce travail, qui reconnaît l'expertise des professionnels, doit permettre d'envisager une reconnaissance universitaire, puis d'offrir de nouvelles perspectives d'évolution pour [les IADE] qui souhaitent poursuivre ou reprendre leurs études. La reconnaissance du niveau master par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche découle de cette démarche de refonte de la formation (...) que je suis en train de mener avec vous; je ne doute pas que nous y parviendrons et ce, avant la fin de l'année 2010", explique Roselyne Bachelot.

Elle commente ensuite la mise en œuvre du protocole d'accord du 2 février 2010 relatif aux statuts des paramédicaux dans le cadre de la réforme LMD (cf dépêche APM MHNB2005), estimant qu'il revalorise "très sensiblement les IADE en début de carrière", notant qu'à compter de 2012, ils bénéficieront d'un gain de rémunération annuel net de "près de 2.880 euros par rapport aux anciennes grilles, qui s'ajouteront aux 3.330 euros obtenus en 2002".

"En fin de carrière, les IADE auront un gain de plus de 2.000 euros par rapport aux anciennes grilles", souligne la ministre.

Elle rappelle que les infirmiers peuvent soit conserver leur grade actuel, soit réclamer leur reclassement en optant pour un grade revalorisé, afin de pouvoir prolonger leur carrière.

S'agissant de la pénibilité, la ministre laisse aux partenaires sociaux le soin de "proposer des solutions innovantes en la matière".

Le SNIA menace d'un durcissement du mouvement

Le SNIA critique les explications du ministère sur la revalorisation des infirmiers, les qualifiant de "contre-vérités".

Il estime notamment que l'intégration, en 2002, d'une nouvelle bonification indiciaire (NBI) de 41 points dans les grilles de salaires des IADE, s'était traduite "suite à un montage perfide" par un gain d'indice en réalité inférieur à ces 41 points "pour la plupart des jeunes IADE, ce que [la ministre de la santé] traduit curieusement par un gain indiciaire".

"La nouvelle grille salariale si généreusement proposée gratifie d'une différence d'un maximum de 38 points les IADE avec en prime le renoncement à la catégorie active, sans que les fonctions n'aient changé. Les deux ans de formation supplémentaire qui devraient être avalisés à un niveau Master avec plus de responsabilités attendues se voient ainsi directement dévalorisés et n'offrent plus aucune attractivité", considère le SNIA qui conclut en estimant que "le slogan 'étudier plus pour gagner moins' prend tout son sens".

Pour le SNIA, "il faut s'attendre à un durcissement du mouvement si le ministère ne fait pas preuve de plus de considération".

Les infirmiers anesthésistes, qui ont manifesté à trois reprises depuis le début de l'année, estiment qu'ils ont été lésés dans le protocole d'accord relatif à la réforme LMD et que leur revalorisation salariale s'avère inférieure à celle accordée aux infirmiers diplômés d'Etat (IDE) et aux autres spécialités infirmières, rappelle-t-on.


Source : infirmiers.com