Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

Infirmière, morphine, détournement et contamination...

Publié le 17/01/2012

Une infirmière qui détournait de la morphine a été probablement à l'origine d'une épidémie dans un hôpital américain, selon une étude publiée dans le numéro à paraître en février d'Infection Control and Hospital Epidemiology.

Il s'agit d'une épidémie de bactériémies à Achromobacter xylosoxidans, qui a touché au premier semestre 2006 huit patients dans une unité de chirurgie médicale de 50 lits d'un établissement de santé américain de l'Illinois, dont le nom n'est pas mentionné. L'enquête n'a pas retrouvé la bactérie à Gram- dans la salle d'opération. Une étude cas-contrôle a identifié un risque accru de développer une bactériémie à A. xylosoxidans pour les patients ayant utilisé une pompe analgésique autocontrôlée avec une cartouche de morphine mise en place par une infirmière en particulier (odds ratio OR de 46).

Il n'existe pas de preuve directe de l'implication de cette infirmière dans l'épidémie. Aucune mesure disciplinaire n'a donc été mise en place à son encontre. Mais elle a démissionné de l'hôpital lorsqu'elle a été informée de son association avec l'épidémie, rapportent Brie Behrens-Muller, de l'Illinois Department of Public Health à Springfield, et ses collègues. L'enquête a montré qu'elle en était probablement responsable alors qu'elle détournait de la morphine dans des cartouches avant qu'elles ne soient placées dans les pompes autocontrôlées. La contamination des cartouches a eu lieu probablement, soit via l'utilisation d'une seringue et d'une aiguille, soit via la substitution de la morphine prélevée par de l'eau, ajoutent les chercheurs.

La pharmacie de l'hôpital a mis en place de nouveaux protocoles assurant une observation de la manipulation de toutes les cartouches de pompes analgésique autocontrôlée par un deuxième professionnel de santé et le transfert de responsabilité vers la pharmacie du gaspillage de médicaments résiduels.
Seules deux autres épidémies hospitalières également à bactérie Gram- associées au détournement de narcotiques par les employés ont été rapportées dans la littérature médicale depuis 1990, rappellent les auteurs.

Aux Etats-Unis, 3,6% des infirmières et 4% des médecins admettent utiliser des drogues illicites. La pratique de tests anti-drogues parmi le personnel hospitalier est controversée et pas souvent abordée par les organisations nationales, ajoutent-ils.

Bibliographie

  • Infection Control and Hospital Epidemiology, février, vol.33, n°2, p180-184

Source : infirmiers.com