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Infections nosocomiales : les Français conscients mais mal informés...

Publié le 26/10/2016

Une étude sur la perception des Français sur les infections nosocomiales qui peuvent être contractées au cours d’un séjour dans un établissement de santé (hôpital, clinique…) vient d'être publiée. Quatre cibles ont été interrogées* : les Français dans leur ensemble, les patients, leurs proches, ainsi qu’au cours d’entretiens qualitatifs, des infirmières et des responsables de centres de stérilisation et de centres de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN). Si la moitié des Français interrogés sont conscients de ce risque, 61 % des patients et leurs proches déclarent n'avoir pas été informés des bonnes pratiques à adopter pour les éviter lors de leur dernier séjour hospitalier.

1 Français sur 5 a déjà été confronté à une infection nosocomiale, eux même victimes (5 %) ou proche contaminé (16 %). Les précautions d'usage sont donc très importantes.

Sujet délicat pour les établissements de soins, les infections nosocomiales sont régulièrement pointées du doigt, difficile donc de passer à côté. Voici donc, côté patients, les principaux enseignements de cette étude :

  • 52 % des Français estiment que le risque de contracter une infection nosocomiale est élevé, et pourtant 61 % des patients et leurs proches déclarent n’avoir pas été informés des bonnes pratiques à adopter pour les éviter lors de leur dernier séjour à l’hôpital ;
  • 87 % des Français déclarent savoir ce qu’elles sont (dont 53 % « savent précisément »), une proportion qui atteint même 91 % des patients ayant été hospitalisés au cours des deux dernières années et de leurs proches (dont 60 % « savent précisément ») ;
  • plus de la moitié des Français (52 %) et des patients ou leurs proches (56 %) estiment aujourd’hui que le risque de contracter une infection nosocomiale est élevé ;
  • trois quarts des patients ou de leurs proches (75 %) ont eu le sentiment que les bonnes pratiques pour éviter les infections nosocomiales étaient respectées à l’hôpital mais une minorité non négligeable (24 %) considère qu’elles ne l’étaient pas ;
  • les patients sont plus d’un tiers (34 %) à avoir eu peur d’en contracter une lors de leur hospitalisation ;
  • 1 Français sur 5 a déjà été confronté à une infection nosocomiale, eux même victimes (5 %) ou proche contaminé (16 %) ;
  • deux tiers des Français (65 %) jugent que les hôpitaux ne communiquent pas suffisamment sur ces infections, une proportion qui atteint 71 % pour les médias et même 81 % pour les pouvoirs publics.
  • 61 % des patients et proches déclarent ne pas avoir été informés par le personnel médical des bonnes pratiques à adopter pour éviter les maladies nosocomiales lors de leur dernier séjour/dernière visite à l’hôpital.
  • 24 % des patients et leurs proches estiment que lors de leur dernière visite à l’hôpital, les bonnes pratiques pour éviter les infections nosocomiales n’ont pas été respectées.

Chaque année en France, un patient sur 20 est touché par une infection nosocomiale, selon l’enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissements de santé parue en mai 2013. Cela représente environ 750 000 patients par an, et serait la cause directe de 4 000 décès.

Côté professionnels de santé, la médiatisation des risques liés aux infections nosocomiales accentue de leur point de vue la vigilance des patients. De fait,  l'unanimité règne concernant l’amélioration de leur prise en compte (importante sensibilisation du personnel, formations internes, campagnes de communication, mesures de précaution très strictes…), mais les protocoles de prévention des risques se révèlent contraignants pour le personnel en contact avec les patients (lavage de mains très réguliers, changement de gants lors des interventions chirurgicales...). Les demandes proactives d’informations interviennent surtout a posteriori en cas d’infection effective. Ainsi, les professionnels interrogés affirment que si une information liée spécifiquement aux infections nosocomiales est systématiquement communiquée aux patients, elle peut encore manquer de visibilité, celle-ci étant intégrée à la documentation technique fournie en amont de l’hospitalisation.  
 
Autre axe de prévention, les politiques de stérilisation des établissements de soins montrent que la tendance générale est de valoriser de plus en plus les consommables à usage unique. Ces derniers représentent un avantage financier mais également d’efficacité, permettant d’alléger les process de prévention pour le personnel.

*Etude réalisée par Stérimed et Odoxa (institut de sondage) auprès d’un échantillon de 1024 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet les 1-2 septembre 2016 ainsi que de 1257 patients et proches de patients (563 patients, 576 proches et 118 personnes ayant été à la fois patient et proche de patient) interrogés sur internet les 1, 2, 7 et 8 septembre 2016. Etude complétée par un volet qualitatif réalisé auprès de 7 professionnels.

Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com