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HTA : trois nouveautés dans sa prise en charge

Publié le 20/03/2006

"La décision de la prise en charge du patient hypertendu repose sur les valeurs de la pression artérielle et sur le niveau de risque cardiovasculaire (RCV) global. En effet, l'HTA est très souvent associée à d'autres facteurs de risque dont la présence concomitante chez un même individu va comporter un effet multiplicatif (et non additif) sur le risque cardiovasculaire", rappelle le cardiologue.

La prise en compte du risque cardiovasculaire global constitue ainsi la première nouveauté, souligne-t-il.

Selon les dernières recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), publiées en octobre 2005, trois niveaux de risque doivent être déterminés : faible, moyen et élevé, avec une grille de stratification qui a le mérite de la simplicité, estime-t-il :

1/ Pour une pression artérielle (PA) de 140-159/90-99 mmHg, le risque est faible si aucun autre facteur de risque (FDR) n'est associé, moyen en cas de 1 à 2 FDR associés et élevé en cas de 3 FDR (ou plus) et/ou un diabète et/ou une microalbuminurie (30 à 300 mg/l), d'hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) ou de maladie cérébro-cardiovasculaire et/ou rénale.

2/ Pour une PA de 160-179/100-109 mmHg, le risque est moyen jusqu'à 2 FDR associés et élevé en cas de 3 FDR ou plus et/ou de diabète et/ou de microalbuminurie, HVG, maladie cérébro-cardiovasculaire/rénale.

3/ pour une PA supérieure ou égale à 180-110 mmHg, le risque s'avère élevé quelle que soit la situation citée dans les deux autres cas.

"Cette nouvelle grille de stratification précise que figurent dans le 'risque élevé' des patients ayant une PA supérieure ou égale 180/110 mm Hg, mais aussi ceux dont la PA est égale à 140/90 présentant au moins trois facteurs de risque associés ou un diabète ou une néphropathie ou une atteinte des organes cibles (comme une HVG pour le coeur). Par ailleurs, quel que soit le niveau de pression, en présence d'une maladie cérébro-cardiovasculaire ou rénale, le niveau de risque devient élevé", commente le Dr Vaïsse.

De fait, sur 7 à 8 millions d'hypertendus, 3 à 4 millions sont considérés à risque cardiovasculaire élevé.

L'ATTEINTE DES ORGANES CIBLES ET L'AUTOMESURE TENSIONNELLE : LES DEUX AUTRES NOUVEAUTÉS

La seconde nouveauté concerne l'atteinte des organes cibles, "qui correspond à une hypertrophie ventriculaire gauche établie à l'ECG et/ou la présence d'une microalbuminurie, marqueur de risque chez les patients diabétiques, avant le stade de l'insuffisance rénale", précise le spécialiste.

La troisième nouveauté décrit le recours, dans l'appréciation du niveau tensionnel, à l'automesure de la PA au domicile du patient et/ou la mesure ambulatoire (MAPA) pour vérifier le "vrai" niveau de PA.

"Ces deux mesures sont recommandées dans l'HTA légère à modérée (140-179/90-99 mmHg), sans autres facteurs de risque, chez les patients hypertendus âgés (de plus de 60 ans), pour éliminer un effet 'blouse blanche' ainsi qu'une HTA masquée (PA normale en consultation et élevée en automesure ou MAPA)", explique le Dr Vaïsse.

Enfin, une étude baptisée PRATIK, incluant des patients à risque cardiovasculaire élevé, a montré que plus le RCV augmente, moins la PA est contrôlée. "Cette étude révèle que le traitement de l'HTA chez les patients à risque cardiovasculaire élevé reste difficile et nécessite l'association de plusieurs thérapeutiques", conclut-il./ajr


Source : infirmiers.com