Hôpital public : toujours plébiscité par les Français

Souhaitant dresser un bilan des relations entre les Français et leur hôpital, la Fédération Hospitalière de France (FHF) a confié à cet institut de sondage la réalisation de cette enquête, conduite les 12 et 13 avril derniers auprès d'un échantillon représentatif de la population française (1.000 personnes âgée de 18 ans et plus).

Les résultats de ce sondage confirment la très bonne image globale de l'hôpital public, déjà enregistrée lors de la précédente édition de cette enquête, en 2004. Les motifs de satisfaction sont nombreux, au nombre desquels les importants progrès réalisés sur le front des maladies nosocomiales. Par ailleurs, les Français expriment par leurs réponses un très fort attachement à la notion de service public hospitalier, sous-tendu par l'égalité d'accès aux soins et le refus très net de sa privatisation.

Les Français confient, par ailleurs, leurs inquiétudes quant à l'avenir de l'hôpital public dont ils estiment qu'il ne dispose pas de moyens suffisants.

Enfin, le débat relatif au modèle d'organisation du système hospitalier français, oscillant entre les deux exigences de qualité des soins et de proximité, n'est pas véritablement tranché.

DES FRANÇAIS TRÈS ATTACHÉS AU SERVICE PUBLIC

Interrogés sur les services publics qui leur donnent le plus satisfaction, les Français placent en tête les hôpitaux (43% de citations), devant EDF (35%), les mairies (33%) et l'assurance maladie (32%). Ils témoignent ainsi de leur attachement au service public hospitalier.

Les scores apparaissent encore plus favorables parmi les femmes (46%), en zone rurale (47%) et dans les villes moyennes de 20.000 à 100.000 habitants (51%). L'agglomération parisienne se distingue cependant avec 32% de citations pour l'hôpital et 43% pour EDF.

Plus de huit Français sur dix (82%) gardent une bonne opinion des hôpitaux publics, taux remarquablement stable depuis 2004. Même constat en ce qui concerne les cliniques privées : 74% de bonnes appréciations (+1 point). L'écart déjà mesuré en 2004 entre l'hôpital public et la clinique privée se maintient donc dans des proportions comparables (+8 points pour l'hôpital public), le secteur public hospitalier conservant une place privilégiée dans l'opinion des Français par rapport à l'offre de soins disponible.

Seul bémol : les moins de 25 ans, en retrait significatif sur cette question. En effet, ils ne sont plus que 68% de leur classe d'âge à déclarer avoir une bonne opinion de l'hôpital public (-14 points par rapport à l'ensemble des Français et un score en baisse de 4 points par rapport à 2004). Par ailleurs, l'écart d'appréciation entre les secteurs privé et public s'efface, la clinique privée obtenant également 68% de bonnes opinions auprès des 18/24 ans (-6 points).

LA QUALITÉ DES SOINS : LE POINT FORT DE L'HÔPITAL PUBLIC

L'appréciation positive de la qualité des soins (83%, -1 point depuis 2004) reste le principal point fort de l'hôpital public aux yeux des Français. Ce jugement favorable repose également sur d'autres dimensions.

Ainsi, les services de maternité bénéficient d'une bonne image auprès des trois quarts des interviewés (72%, +1 point), alors que les cliniques privées perdent ici du terrain (59%, -4 points).

De même, l'accueil du patient est jugé favorablement par 71% des Français (-1 point). Sur ce point cependant, les cliniques privées continuent de jouir d'une appréciation plus positive (78%, +3 points).

Quant à la prise en charge de la douleur, deux tiers des personnes interrogées (68%, +1 point) jugent que l'hôpital public occupe une bonne position sur ce point.

Même résultat en ce qui concerne la prise en charge des plus démunis (67%, +1 point), qui demeure un véritable marqueur de la différence avec les cliniques privées (31%, + 36 points).

Par ailleurs, est notée une amélioration sensible de l'opinion des Français à l'égard de la capacité de l'hôpital public à s'occuper des personnes âgées (62% d'appréciations positives, +9 points sur deux ans). Ce résultat traduit très certainement un "retour à la normale" après un jugement sévère des Français en 2004, exprimé quelques mois après la canicule de l'été 2003 et les défaillances dans la prise en charge des personnes âgées.

Enfin, si un léger progrès sur l'opinion à l'égard du service des urgences est enregistré, un tiers des Français (33% contre 35% en 2004) en conserve une image dégradée, mais 60% (+3 points) sont d'avis contraire.

Les jugements positifs sur l'hôpital public ont tendance à croître avec l'âge des personnes interviewées. Ce sont ainsi 69% des 18/24 ans qui louent la qualité des soins à l'hôpital, contre 88% des plus de 65 ans.

Ce phénomène s'observe moins sensiblement au sujet des cliniques privées, mise à part pour la prise en charge des plus démunis (27% de jugements positifs chez les 18/24 ans, mais 39% parmi les plus de 65 ans)./ajr/mr