La préfecture de police de Paris, qui avait annoncé 8.000 participants le 28 avril, a indiqué à l'APM que le nombre de manifestants s'élevait jeudi à 3.200. Christophe Prud'homme de la CGT a évoqué 14.000 participants. Pour le précédent défilé, la CGT avait annoncé 18.000 participants, rappelle-t-on.
Cette plus faible mobilisation à Paris s'expliquerait par le mauvais temps jeudi matin en Ile-de-France et par le grand nombre d'actions menées localement, selon des responsables syndicaux interrogés par l'APM lors du défilé.
Une centaine "d'initiatives locales", dont une trentaine de manifestations ou rassemblements, devaient en effet se dérouler dans d'autres villes, a précisé à l'APM Nadine Prigent, secrétaire générale de la fédération santé action sociale CGT.
La responsable du syndicat SUD santé de l'AP-HP a observé pour sa part que les personnels non médicaux avaient été appelés à faire grève à plusieurs reprises au cours des derniers mois et qu'il était donc difficile pour les agents de répondre à chaque reprise.
"La mobilisation reste très forte dans les hôpitaux", a assuré à l'APM le Pr René Frydman (hôpital Antoine Béclère, Clamart, Hauts-de-Seine), venu manifester pour la seconde fois. "Mais les directions ont prononcé beaucoup d'assignations, d'autant qu'avec tous les jours fériés de mai, nous sommes déjà obligés de reporter des interventions", a-t-il précisé.
Le défilé a quitté Montparnasse vers 11h30 sous une pluie battante pour se rendre à proximité du ministère de la santé puis de l'Assemblée nationale. Une délégation devait aller ensuite au Sénat où elle devait être reçue.
Les responsables des différents syndicats (CGT santé action sociale, FO des services publics et de santé, SUD santé-sociaux, CFTC santé-sociaux, CFE-CGC santé action sociale, Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), Association des médecins urgentistes hospitaliers (Amuf), Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHAR) et Mouvement de défense de l'hôpital public), qui avaient appelé à cette nouvelle manifestation, s'étaient placés en tête du cortège avec une banderole commune ayant pour slogan: "Pour la qualité et l'égalité des soins, défendons l'hôpital public, contre la suppression des emplois et contre l'hôpital entreprise".
Il est à noter que si plusieurs syndicats de personnel maintenaient leur appel à un "retrait de la loi Bachelot", plusieurs participants -en particulier des médecins-, ont indiqué qu'ils ne partageaient pas cette revendication mais qu'ils voulaient plutôt exprimer leurs craintes face aux restrictions budgétaires et aux suppressions de postes.
LA QUESTION DE L'ORGANISATION DE L'HOPITAL NON REGLEE
Soulignant que des évolutions avaient été apportées depuis le 28 avril sur la convergence tarifaire public-privé et sur la gouvernance à l'hôpital, le Pr Frydman a expliqué à l'APM que sa présence à la manifestation était justifiée par la question des emplois qui n'était "en rien" réglée.
"Nous sommes pour les restructurations mais sur la base d'un projet médical", a-t-il insisté.
Le président du Comité consultatif médical de l'hôpital Antoine Béclère, le Pr Dominique Musset, signataire de "l'appel des 25" paru dans le Nouvel observateur, a confirmé les propos du Pr Frydman, en indiquant qu'il ne demandait pas le retrait du projet HPST mais revendiquait trois points d'amélioration concernant la convergence, la gouvernance et le problème des emplois.
"Le problème de la démédicalisation de l'hôpital reste posée", a considéré le Pr Jean-Yves Delattre, chef de service de neurologie à l'hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris), interrogé par l'APM.
"Les annonces faites par Nicolas Sarkozy ne règlent pas le problème général de l'hôpital public: la question de l'organisation des soins et de leur financement", a renchéri un médecin de l'hôpital Saint-Louis (Paris).
"Le président de la République nous donne le tournis. On ne sait pas s'il sait lui-même ce qu'il veut", a déclaré pour sa part la présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), Rachel Bocher. "On va finalement revenir à la réforme Mattei", a-t-elle estimé.
Estimant que le projet de loi ne résolvait pas les problèmes d'organisation des soins et de l'hôpital, le Pr André Grimaldi, membre du Mouvement de défense de l'hôpital public (MDHP), a demandé une nouvelle fois la levée de la procédure d'urgence appliquée au texte et une "réécriture" de la réforme fondée sur une réelle réflexion et non sur les quelques concessions accordées lundi soir par le président de la République à la suite de la remise du rapport Marescaux.
Les organisations de personnel non médical qui demandent le retrait du projet de loi ont également élargi les revendications.
Le mouvement qui a lieu jeudi et s'étend à toute la France "va au-delà" du projet de loi et porte sur les effectifs et les problèmes budgétaires, a souligné Christophe Prud'homme.
"La question de l'hôpital ne se résume pas à celle de sa gouvernance", a confirmé à l'APM Didier Bernus, responsable de la fédération FO santé, qui demande toujours le retrait du projet de loi.
Comme le 28 avril, des délégations de la plupart des hôpitaux de l'AP-HP formaient l'essentiel du cortège.
Des représentants d'autres hôpitaux d'Ile-de-France étaient également présents, tels que le CH de Gonesse (Val-d'Oise), des hôpitaux de l'Essonne, le CH Sainte-Anne à Paris ou l'hôpital Esquirol et l'Hôpital national de Saint-Maurice (Val-de-Marne).
Des délégations d'hôpitaux de province enregistrant des déficits financiers et procédant à des suppressions d'emplois avaient fait le déplacement, dont plusieurs en provenance d'hôpitaux de Normandie (CHU de Rouen, CH de Dieppe et CHS du Rouvray) et une du CHU de Nancy.
INFOS ET ACTUALITES
Hôpital: la manifestation parisienne plus réduite que celle du 28 avril
Publié le 15/05/2009
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Source : infirmiers.com
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