Le nombre d'établissements de santé s'étant inscrits pour participer à la deuxième journée hygiène des mains qui s'est déroulée mardi a augmenté de façon "spectaculaire" après le déclenchement de l'épidémie de grippe A(H1N1), a indiqué mardi le ministère de la santé dans un dossier de presse.
Au 23 avril, ils étaient 905 et lundi 1.491, précise le ministère, qui lance également à partir de mardi une campagne de communication grand public sur les gestes essentiels (dont l'hygiène des mains) pour se protéger contre la grippe, dans le contexte d'épidémie à virus A(H1N1).
La deuxième journée nationale sur l'hygiène des mains qui s'est tenue mardi avait été déjà annoncée en janvier par la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, au moment de la présentation des tableaux de bord sur les infections nosocomiales dans les hôpitaux, rappelle-t-on.
Elle prend aujourd'hui "une dimension particulière" dans le contexte de l'épidémie de grippe A(H1N1). "L'usage des solutions hydro-alcooliques pour les professionnels de santé et le lavage régulier des mains avec du savon pour tous, sont particulièrement d'actualité", indique mardi le ministère de la santé.
Cette journée en France coïncide avec celle organisée cette année au niveau international par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sous le slogan "Sauvez des vies, lavez-vous les mains" et à laquelle étaient inscrits, à la date du 28 avril, 3.863 établissements de santé dans le monde, ajoute-t-il.
Une journée élargie aux IFSI et aux EHPAD
En France, cette journée, qui est proposée à tous les établissements de santé, est élargie cette année aux établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (Ehpad), aux médecins généralistes, aux facultés de médecine, aux instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) et aux centres d'odontologie.
D'ailleurs, Roselyne Bachelot a prévu de se rendre mardi après-midi dans un cabinet médical du Xème arrondissement de Paris. En mai 2008, pour la première journée nationale sur l'hygiène des mains, elle avait été au centre chirurgical Marie Lannelongue (PSPH) au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), rappelle-t-on (cf dépêche APM VBLEL005).
Des kits de communication "missions mains propres", comprenant des brochures, des affiches, des chartes d'engagement, des documents réalisés par la Société française d'hygiène hospitalière SFHH, ont été envoyés à l'ensemble de ces acteurs. On retrouve, comme en 2008, la mascotte de type superman avec un H sur le corps et une tête en forme de goutte.
Une exposition est organisée dans le hall du ministère de la santé tout le mois de mai. Elle reprend les initiatives organisées par différents établissements de santé (centres hospitaliers de Saint-Jean-d'Angely, de Mâcon, de l'Ouest Guyanais, de Forcilles, d'Argenteuil et CHU de Brest).
Dans son dossier de presse, le ministère de la santé a dressé un bilan de l'opération pour la première journée organisée en 2008. Au total, 1.651 établissements de santé, soit 57% des établissements de santé sollicités, ont réalisé la journée "missions mains propres" à la date du 23 mai, ou plus tard (234 établissements de santé, soit 14%). On estime à 139.509 personnes (professionnels ou visiteurs) le public qui a été touché par cette opération.
Signature d'une charte OMS
Roselyne Bachelot a également signé mardi après-midi au ministère de la santé, en présence d'un représentant de l'OMS (Edward Kelley), une charte d'engagement de la France pour la maîtrise des infections associées aux soins dans le cadre du programme "sécurité des patients - un défi mondial" de l'Alliance mondiale OMS.
A travers cette charte, la France va s'engager à œuvrer pour faire diminuer les infections associées aux soins de santé et à travailler, en lien avec les agences sanitaires, les professionnels de santé et les associations d'usagers.
Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, la SFHH a annoncé qu'elle avait élaboré deux affiches illustrant ses nouvelles recommandations nationales pour la prévention de la transmission croisée. Ces documents sont disponibles sur son site internet (www.sfhh.net) en accompagnement de la deuxième journée nationale sur l'hygiène des mains, et également sur le site internet du ministère de la santé (www.sante-sports.gouv.fr).
Ces recommandations comportent un socle appelé "précautions standard" qui insiste sur les tenues à manches courtes, et des mains sans montre ni bijou, la désinfection des mains avec un produit hydro-alcoolique juste avant les soins, le port de gants uniquement en cas d'exposition aux liquides biologiques.
Dans des circonstances spécifiques où les "précautions standard" seraient insuffisantes, dans les secteurs à hauts risques notamment, lors de la prise en charge des patients en réanimation par exemple, la SFHH recommande la mise en oeuvre de mesures s'y rajoutant, les précautions complémentaires de type contact.
Parmi ces mesures de précautions complémentaires de type contact, figurent le dépistage du portage des patients à risque ou dans des services à risque (réanimation), le placement en chambre individuelle ou regroupement, la signalisation sur la porte de la chambre et sur le dossier du patient, le port d'un tablier lors des soins directs aux patients.
Enfin, des précautions complémentaires de type gouttelettes ou aérienne permettent de maîtriser d'autres modes de transmission que par contact, par exemple le risque actuel de pandémie grippale.
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