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HAD : 30 000 patients pris en charge en 2018 ?

Publié le 27/11/2013
Infirmière personne âgée

Infirmière personne âgée

iUne circulaire concernant l'hospitalisation à domicile (HAD), sur le point de paraître, prévoit un doublement d'ici 2018 du nombre de patients reçus par jour, a rapporté le 20 novembre 2013 la présidente de la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad), Elisabeth Hubert, lors d'une rencontre organisée par la société de conseil Nile.

Les établissements d'HAD vont devoir donner un sérieux coup d'accélérateur pour atteindre l'objectif 2018

Une circulaire devrait paraître dans les jours à venir, j'espère avant la journée nationale de la Fnehad organisée le 4 décembre prochain, a-t-elle affirmé. Le texte fixerait l'ambition d'atteindre en 2018 le nombre de 30 000 patients pris en charge en HAD par jour.

Les établissements d'HAD reçoivent actuellement quelque 13 000 patients par jour, et vont donc devoir donner un sérieux coup d'accélérateur pour atteindre cet objectif, a commenté Elisabeth Hubert. Je ne suis pas sûre qu'on sera à 30 000 en 2018, mais ce qui est important, c'est la dynamique que cela traduit, a-t-elle estimé. Elle a approuvé une remarque d'un participant selon laquelle 30 000 patients par jour reste un chiffre faible. Elle a expliqué le retard français en matière d'HAD par le rôle central confié historiquement à l'hospitalisation avec hébergement.

Le texte fixerait l'ambition d'atteindre en 2018 le nombre de 30 000 patients pris en charge en HAD par jour

En décembre 2012, le directeur général de l'offre de soins (DGOS), Jean Debeaupuis, avait dit envisager l'application dès 2013 d'un pacte pour l'hospitalisation à domicile, définissant des orientations pour cinq ans. Il avait jugé possible une croissance significative de l'activité, voire un doublement en cinq ans du nombre de séjours.

Le 21 novembre, lors des Journées 2013 de l'Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm), Isabelle Prade, chef de bureau à la DGOS, avait déclaré que la circulaire était sur le point d'être diffusée, évoquant elle aussi un doublement de l'activité et précisant seulement que la psychiatrie n'était pas concernée. La circulaire prévoit en outre des indicateurs qui vont s'imposer aux établissements d'HAD dans le cadre de leur contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens (CPOM) avec l'agence régionale de santé (ARS), a indiqué Elisabeth Hubert, sans détailler ces indicateurs.

La Fnehad demande aussi que l'orientation vers l'hospitalisation à domicile soit quantifiée dans le cadre des CPOM des hôpitaux, de façon à mettre en évidence les établissements ou services qui ne recourent jamais à l'HAD. Je ne crois pas que l'on puisse s'exonérer non pas d'une contrainte, mais d'une bonne évaluation avec un indicateur et des réponses à apporter. C'est cet outil-là qui peut permettre d'atteindre les 30 000 et continuer à développer l'HAD, a-t-elle assuré.

Elisabeth Hubert a par ailleurs dit avoir beaucoup de mal à être entendue de la DGOS sur sa demande de créer, pour l'hospitalisation à domicile, une liste en sus de la liste en sus regroupant certains médicaments coûteux qui n'ont pas été prescrits au patient par l'établissement d'HAD, mais par un médecin avant son admission. Leur usage pourrait être régulé et fléché, a-t-elle argué. Tout en soulignant qu'elle s'opposait à toute sélection par les coûts des patients, elle a observé que les dépenses engendrées par ces médicaments pèsent lourdement sur le budget des structures d'HAD et les conduisent quelquefois à refuser de prendre en charge un patient.

Elisabeth Hubert a par ailleurs constaté que l'HAD reste méconnue du grand public

Eloge de l'HAD dans la coordination territoriale

Elisabeth Hubert a plaidé pour promouvoir le rôle de l'HAD dans l'organisation des parcours des personnes. Elle a rappelé que chacune des structures d'HAD, lors de chaque demande d'admission, évalue s'il lui revient de prendre en charge le patient (plutôt qu'un service de soins à domicile Ssiad ou un infirmier libéral par exemple) et assure ensuite, avec du personnel formé, une coordination entre les acteurs intervenant auprès de la personne.

Je sais qu'il est largement évoqué [que soient mises en place] des plateformes de coordination [à l'échelle territoriale]. Ce que je crains et ce que je vois, c'est un système de plus dans un système de santé qui est déjà trop compartimenté, trop cloisonné, avec trop de strates, a-t-elle observé. L'immense besoin que nous avons est de rapprocher les acteurs, pas de rajouter des éléments supplémentaires ou de transformer des structures plus ou moins existantes aujourd'hui, mais qui n'ont pas obligatoirement fait la preuve de leur efficacité, a ajouté la présidente de la Fnehad. Elle a estimé qu'il faut s'appuyer sur des acteurs qui savent faire de l'évaluation des situations et de la coordination, pas partout, à l'aide vraisemblablement d'un dispositif qui serait soit celui du cahier des charges soit celui de la labellisation par les ARS.

Les structures en charge de la coordination devraient, pour elle, s'approprier une responsabilité populationnelle en couvrant intégralement leur territoire, veiller à l'accessibilité financière des soins qu'elles dispensent, agir en subsidiarité (prendre en charge le patient uniquement lorsque l'on est le mieux placé pour le faire), savoir nouer le dialogue à la fois avec les libéraux et l'hôpital, avoir la capacité d'être un guichet unique, et connaître à la fois le sanitaire et le médico-social.

Elisabeth Hubert a par ailleurs constaté que l'HAD reste méconnue du grand public. Pour y remédier, elle entend se rapprocher des sociétés savantes, des associations de patients et des médias grand public. Lorsque ce mode de prise en charge ne couvrait pas tout le territoire, il était plus difficile à la Fnehad de communiquer, mais désormais, les 317 établissements d'HAD couvrent tous les départements français, a-t-elle observé.


Source : infirmiers.com