La stratégie de ne réserver l'hospitalisation qu'aux cas de grippe A(H1N1) les plus graves sera étendue à toute la France à compter de lundi, a annoncé vendredi dans un communiqué le ministère de la santé.
Le CHU de Toulouse, qui a été confronté à un foyer de grippe A(H1N1) parmi les élèves d'un collège situé à l'Est de la ville, a déjà adopté une telle stratégie, depuis mardi matin, avec l'accord de la Direction générale de la santé (DGS), rappelle-t-on . Le CHU de Grenoble avait pris auparavant la responsabilité d'une telle décision.
Le ministère de la santé a précisé également vendredi les autres points sur lesquels le protocole de prise en charge et de suivi des patients susceptibles d'avoir été contaminés par le virus A(H1N1) allait évoluer à partir de lundi dans toute la France, rejoignant ce qui se fait déjà au CHU de Toulouse.
Les cas suspects continueront à être orientés par les SAMU-centres 15 vers des établissements de santé pré-identifiés et équipés à cette fin et dans lesquels une consultation hospitalière dédiée "grippe" sera mise en place.
Après un examen médical et en fonction du diagnostic, un traitement antiviral et des masques chirurgicaux seront prescrits et dispensés sur place au patient qui, en l'absence de caractère de gravité, pourra regagner son domicile.
Ce retour à domicile sera accompagné de consignes portant sur les modalités du traitement, les mesures d'hygiène à respecter pour limiter la transmission du virus à son entourage (lavage des mains, port du masque par le patient, aération du logement...), la limitation des sorties et la conduite à tenir en cas d'aggravation.
Le patient sera invité à reprendre contact avec l'établissement de santé si nécessaire. Et, en cas d'aggravation de son état, il sera pris en charge et hospitalisé.
Cette étape de prise en charge hospitalière associée à un retour à domicile s'accompagnera d'une démarche d'information du médecin traitant.
150 CAS EN FRANCE
Le dernier bilan de l'Institut de veille sanitaire (InVS) daté de jeudi soir fait état de 150 cas confirmés en France, dont un à Saint-Martin, un en Polynésie française et un en Martinique.
Sur ces 150 cas, 115 ont été importés, 75 des Etats-Unis, 13 du Mexique, 10 du Canada, huit de la République dominicaine, cinq de l'Argentine, trois du Royaume-Uni et un du Chili.
Un total de 19 cas n'ont pas voyagé et sont liés à des cas importés. Parmi eux figurent six épisodes de cas groupés.
Il existe enfin un épisode de cas groupés en Haute-Garonne chez 16 collégiens près de Toulouse qui n'ont ni voyagé ni apparemment été en contact avec des personnes ayant voyagé.
Un cas sévère a été observé.
Un total de 104 sont en cours d'investigation.
L'ORIGINE DU FOYER DE COLLEGIENS PRES DE TOULOUSE TOUJOURS INCONNUE
Concernant l'origine du foyer chez des collégiens près de Toulouse, "pour l'instant, il n'y a pas de 'piste' évidente" et il est d'ailleurs "possible qu'on ne trouve jamais vu les caractéristiques du virus", indique le Dr Valérie Schwoebel, responsable de la cellule interrégionale d'épidémiologie (Cire) Midi-Pyrénées, dans une interview donnée à La Dépêche du Midi et diffusée vendredi matin sur son site internet.
"Nous avons prélevé tous les élèves de la classe concernée, les enseignants en contact avec eux et des élèves d'autres classes. Tous ont rempli un questionnaire que nous sommes en train d'analyser", indique-t-elle.
Interrogée sur le fait que des parents d'élèves évoquent des voyages aux Etats-Unis d'adolescents du collège voisin de Saint-Pierre-de-Lages avec lequel celui de Quint a des relations, la spécialiste répond que "c'est une hypothèse qui, pour l'heure, n'est pas vérifiée. Nous sommes en train d'interroger élèves et professeurs. Si c'est le cas, on le saura", ajoute-t-elle.
Valérie Schwoebel souligne que des personnes ayant une grippe A(H1N1) asymptomatique peuvent transmettre le virus. Elle rappelle que la période d'incubation est en général de deux à cinq jours, au maximum sept.
PARIS, 19 juin 2009 (APM)
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