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Grippe A(H1N1): les femmes enceintes invitées à éviter les hôpitaux

Publié le 15/09/2009
Femme enceinte

Femme enceinte

Les femmes enceintes sont invitées à ne pas fréquenter les hôpitaux et les cliniques afin d'éviter une contamination par le virus de la grippe A(H1N1), selon un dossier d'information à destination des patientes délivré par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).

Le CNGOF a mis à jour vendredi sur son site internet son dossier d'information pour les femmes enceintes sur la conduite à tenir en cas d'épidémie de grippe A(H1N1), accompagnant sa note d'information aux professionnels de santé. Le collège y mentionne que les femmes enceintes doivent notamment éviter les lieux de contamination, comme les hôpitaux et les cliniques -excepté pour l'accouchement-, outre les écoles, les transports en commun et les grands rassemblements publics.

La grossesse en elle-même est un facteur de risque de gravité de la grippe, rappelle le CNGOF.

Le collège récapitule également les règles d'hygiène habituelles à observer, comme le lavage régulier des mains, l'évitement des contacts directs entre personnes, le respect d'une distance minimale de protection sanitaire de 2 m en l'absence de masque avec des personnes ayant des symptômes respiratoires, l'évitement des contacts avec des personnes susceptibles d'être infectées, comme celles revenant de zones touchées par l'épidémie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Réunion, Mexique, Etats-Unis...).

La vaccination des femmes enceintes est recommandée au début du 2ème trimestre et, en l'absence de vaccination complète, en cas de suspicion d'un cas de grippe dans l'entourage familial, un traitement antiviral prophylactique est recommandé quels que soient le trimestre de grossesse et les facteurs de risque, réitère le collège.

Dans sa note d'information, le CNGOF précise l'organisation des soins de ville en situation d'épidémie de grippe A(H1N1). Ainsi, le nombre de visites ou consultations doit être limité, hors contexte pathologique, au minimum indispensable, soit quatre, au moment du diagnostic (10-12 semaines d'aménorrhée), à 20-23 semaines et à 32 semaines, ainsi qu'en fin de grossesse (environ 38 semaines). Ce suivi doit être réalisé dans la mesure du possible à domicile ou en cabinet de ville.

Seules deux échographies sont recommandées au lieu des trois habituelles, celle de fin de grossesse étant facultative, toujours de préférence dans un cabinet de ville. L'échographie de la 22ème semaine pourra en outre être retardée en fonction des conséquences de la pandémie.

Une organisation des soins spécifique

Les femmes enceintes suspectes de grippe doivent être dirigées vers une consultation hospitalière spécifique avec prise en charge obstétricale concomitante, de préférence organisée dans une zone particulière du service de gynécologie-obstétrique, avec prélèvement nasal et mise immédiatement sous traitement antiviral curatif par oseltamivir (Tamiflu*, Roche).

Sans signes de gravité, la patiente enceinte restera suivie à domicile. L'épisode grippal passé, la surveillance de sa grossesse sera identique à celle des femmes non grippées.

Comme pour l'ensemble des services, ceux de gynécologie obstétrique doivent mettre en place une organisation spécifique de la prise en charge de leurs patientes, avec maintien des capacités d'hospitalisation, déprogrammation des activités non urgentes (chirurgie gynécologique non urgente et aide médicale à la procréation), organisation de circuits voire sectorisation en zone de haute et basse densité virale, et renfort du personnel.

Un accès spécifique à la maternité doit être prévu, permettant d'organiser une zone de tri en amont des urgences obstétricales et une sectorisation de ce service d'urgences en fonction de la densité virale.

L'accouchement doit avoir lieu dans un établissement de santé, avec là encore une sectorisation des salles en fonction de la densité virale autant que possible.

La prise en charge des parturientes sera fondamentalement la même en situation pandémique que dans la pratique habituelle. Le bébé d'une femme infectée ou suspecte de l'être sera cependant posé sur un champ sur la table d'accouchement et non sur le ventre de la mère. La péridurale chez une femme grippée fébrile est en outre possible, mais en cas d'hypoxémie ou de réserves fonctionnelles d'oxygénation amputées, les risques sont importants et la plus grande prudence est de rigueur.

Une hospitalisation la plus courte possible

Après l'accouchement, l'hospitalisation devra être "la plus courte possible", en fonction de l'état de santé de la mère et du nouveau-né, du flux de patientes et des conditions d'accueil lors du retour à domicile. Un suivi à domicile en ville doit être organisé en priorité pour ces femmes. En établissement de santé, la sectorisation est encore recommandée et les visites sont interdites, excepté pour les pères asymptomatiques, avec port de masque.

En présence de signes cliniques chez la mère, celle-ci devra porter un masque anti-projections et les contacts rapprochés avec son nouveau-né devront être réduits, dans une limite raisonnable.

La parturiente infectée devra porter un masque chirurgical pendant le travail et, si elle ne le supporte plus, le personnel soignant devra renforcer ses mesures de protection, avec le port d'un masque FFP2, la friction des mains, le port de lunettes, de charlotte, de surblouse et de gants.

Si la femme a la grippe ou est suspecte de l'avoir, le couple mère-enfant doit être isolé. Pour le nouveau-né, qui ne peut être exposé in utero mais par transmission aérienne, un traitement préventif peut être proposé en cas d'exposition (mère ayant ôté son masque), avec l'oseltamivir à dose prophylactique, et un traitement préemptif (préventif mais à dose curative) peut aussi être prescrit à l'enfant.

L'allaitement maternel continue d'être privilégié, avec le recours au tire-lait si la mère est fébrile.

En néonatologie et en réanimation néonatale, l'organisation des soins doit respecter également les principes énoncés pour les services de réanimation adulte (règles d'hygiène, augmentation des capacités d'hospitalisation, renfort des personnels).

Si l'enfant est lui-même suspect de grippe, il doit être transféré en unité de néonatologie avec sectorisation et isolement, installé en incubateur si possible et le personnel ainsi que les parents doivent porter systématiquement une surblouse et un masque chirurgical. Un traitement curatif doit être prescrit à l'enfant.

En réanimation néonatale, l'organisation est celle de la réanimation pédiatrique, 80% de ces services étant intégrés dans des unités mixtes avec la réanimation pédiatrique.


Source : infirmiers.com