Grève : participation variable selon les hôpitaux

Plusieurs syndicats de personnels hospitaliers ont appelé les agents à suivre le mouvement de grève organisé mardi pour la défense du pouvoir d'achat et de l'emploi public dans la fonction publique.

La Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) a précisé à l'APM que le taux de mobilisation pour l'ensemble des établissements de santé publics atteignait 24,72% et le taux de participation 10,88%.

Le taux de participation correspond au taux de grévistes absents alors que le taux de mobilisation porte sur l'ensemble des personnes solidaires au mouvement, grévistes ou désignées pour assurer le service minimum, rappelle-t-on.

Selon la Dhos, le taux de mobilisation s'élevait à 22,39% pour les CHU, avec un taux de participation à 10,92%.

Dans les CHU contactés par l'APM, les taux de participation variaient entre 6 et 25,5%: 25,5% à Brest, 25% à Toulouse (taux de mobilisation de 30,8%), 14,4% à Amiens, 9,6% à Paris, 9,2% à Lyon (14,5%) et 6% à Marseille (25,45%).

Pour les CHU de Bordeaux et d'Angers, les taux de mobilisation s'élevaient respectivement à 22,5% et 4,7%, les taux de participation n'ayant pas été communiqués à l'APM.

Pour le CHU de Nantes, le syndicat FO Santé des Pays-de-la-Loire annonce un taux de mobilisation de 12,6%.

Dans les CH interrogés par l'APM, les taux de participation étaient également très disparates, oscillant entre 6% et 18,4%: 18,4% au CH de Pau, 13,7% au CH de Roubaix (taux de mobilisation de 38,3%), 13,1% au CH de Guéret (28%), 12,5% au CH de Blois (18%), 12,1% au CH d'Albi, 10% au CH du Havre (17,5%), 9,45% au CH Cornouailles de Quimper (16,23%), 8,7% au CH de Nevers et 6,6% au CH de Perpignan comme au CH de Vesoul (29,6%).

Les taux de mobilisation atteignaient 33% pour le CH de Cannes, 30% pour le CH de Niort, 9% pour le CH d'Alençon, 8% pour le CH de Chambéry et moins de 1% pour le CH de Dunkerque, les taux de participation n'ayant pas été communiqués.

Selon FO Santé des Pays-de-la-Loire, le taux de mobilisation était de 31,4% pour le CHS d'Allonnes (Sarthe) et 33,52% pour le CHS de Sainte-Gemmes-sur- Loire (Maine-et-Loire).

Au groupe hospitalier du Havre, la grève a également été l'occasion de dénoncer le plan de retour à l'équilibre 2008-12 qui prévoit le non-remplacement d'un tiers des départs à la retraite, soit environ 325 postes, ainsi qu'une opération de primes au départ, qui concernera 150 personnes, rappelle-t-on .

A l'appel du comité de défense de l'hôpital, des agents mais également des personnes extérieures à l'hôpital ont manifesté mardi matin au Havre contre le plan, en se joignant au cortège de la manifestation de la fonction publique, a-t-on appris auprès de l'établissement.

Des dizaines de milliers d'agents des trois fonctions publiques ont également manifesté mardi à Paris et en province. A Paris, le cortège a rassemblé au moins 70.000 personnes selon la FSU. D'autres défilés en province ont réuni de nombreux manifestants, par exemple à Marseille (12.000 selon la police, 60.000 d'après les organisateurs), Rennes (9.000 à 25.000) et Lyon (7.500 à 15.000).

Le taux global de participation au mouvement de grève pour l'ensemble de la fonction publique était de 30,12%, et hors éducation nationale, le taux s'élevait à 16,66%, a indiqué le ministère de la fonction publique dans un communiqué publié mardi.

MOBILISATION TRES FAIBLE DES MEDECINS

S'agissant des médecins, la mobilisation apparaît très faible. Parmi les établissements contactés par l'APM, seuls deux hôpitaux ont fait état de médecins grévistes pendant deux heures: deux au CH de Blois et un au CH de Roubaix.

L'Union syndicale de la psychiatrie (USP), qui s'était jointe à l'appel des fédérations de la fonction publique, n'a pas pu être jointe mardi après-midi.

Pour l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) qui s'est associée tardivement à la grève mais sans déposer de préavis de grève, il y a eu une bonne mobilisation des adhérents, selon le porte-parole, Christophe Prudhomme. Le président de l'Amuf, Patrick Pelloux, estime qu'"un urgentiste sur cinq a répondu" à l'appel.

Il a indiqué à l'APM que le syndicat a utilisé la mobilisation de mardi "comme un galop d'essai" pour le mouvement prévu entre Noël et le Nouvel an.

La Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) et l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) avaient simplement apporté leur soutien à la grève sans déposer de préavis de grève, rappelle-t-on.