Grève : faible mobilisation dans les hôpitaux

Bien suivie dans l'éducation nationale, cette troisième grande grève de la fonction publique depuis l'élection de Nicolas Sarkozy a peu mobilisé dans les hôpitaux, la participation ayant été estimée à la mi-journée à 5,8%, contre 10,19% le 20 novembre 2007 et 11,73% le 24 janvier.

En reprenant l'échantillon d'établissements contactés par l'APM le 20 novembre 2007 et le 24 janvier (à l'exception du CHU d'Angers qui n'a pas pu être contacté jeudi après-midi), la tendance montre en général une baisse de moitié environ de la participation (grévistes absents) et de la mobilisation (ensemble des personnes solidaires du mouvement, grévistes ou désignées pour assurer le service minimum).

Dans les CHU, les taux de participation variaient entre 6,45% et 17,27%: 6,45% à Amiens, 8,42% à Nantes (taux de mobilisation de 11,08%), 9,76% à Bordeaux (12,16%), 10,17% à Brest (11,41%) et 17,27% à Toulouse (20,88%).

Pour les Hospices civils de Lyon (HCL), le taux de mobilisation s'élevait à 6,84%. L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) a fait état d'une très faible participation sans pouvoir communiquer de taux jeudi en fin d'après-midi.

Dans les CH interrogés par l'APM, les taux de participation étaient également variés, oscillant entre 0% à Vesoul, où aucun préavis de grève n'avait été déposé mais une grève est prévue jeudi 22 mai, et 27,62%: 2,83% à Quimper (taux de mobilisation à 4,25%), 3% à Nevers (34%), 3,3% à Perpignan, 5% à Blois (10%), 7,62% à Roubaix (32,64%), 10,31% au Havre (16,26%), 15,82% à Pau, 17,1% à Niort (26%), 18% à Cannes (27,86%) et 27,62% à Guéret (63,01%).

Cette journée était également soutenue par la Coordination médicale hospitalière (CMH), l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH).

Toutefois, du côté des praticiens, la quasi totalité des établissements contactés jeudi par l'APM ont indiqué qu'aucun médecin ne s'était déclaré gréviste. Un gréviste a été recensé au CH de Cannes et le mouvement a été plutôt suivi au CH de Guéret, avec des taux de participation et de mobilisation respectivement de 16,98% et 20,75%. Dans cet hôpital, un déficit très important fait craindre des suppressions de postes, note-t-on.

La Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) a indiqué à l'APM qu'elle avait recensé en fin d'après-midi un taux national de participation des personnels médicaux et non-médicaux de 5,6%.

DES MILLIERS DE PERSONNES DANS LES RUES

Les grévistes, auxquels se sont joints lycéens et étudiants, ont manifesté à Paris et en province, mobilisant des dizaines de milliers de personnes s'opposant aux suppressions de 22.900 postes de fonctionnaires cette année, dont 11.200 dans l'éducation, chiffre qui doit passer à 35.000 l'année prochaine.

A Paris, 50.000 à 60.000 personnes selon les organisateurs et 18.000 selon la préfecture, ont défilé de la place d'Italie jusqu'à celle de la République derrière une banderole proclamant : "Tous ensemble pour défendre et améliorer la fonction publique".

A Marseille, le cortège rassemblait 30.000 manifestants selon les syndicats, 7.000 d'après la police, derrière une banderole où l'on pouvait lire "halte à la casse des services publics".

A Bordeaux, les manifestants étaient 6.200 selon la police, 15.000 d'après les syndicats.

A Toulouse, près de 6.000 personnes selon la police, plus de 10.000 selon les organisateurs, ont défilé dans les rues du centre-ville.

Deux à trois mille personnes, principalement des enseignants et des lycéens, ont manifesté à Strasbourg.

La prochaine grève de la fonction publique est prévue jeudi 22 mai au sujet des retraites.