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Grève en Martinique: le CHU évalue ses pertes à entre 4 et 5 millions d'euros

Publié le 16/03/2009

Ces pertes financières sont jugées "préoccupantes", par le directeur général de l'établissement, Frantz Ventura.

Un accord sur les bas salaires a toutefois été signé dans la nuit de mardi à mercredi entre le Collectif du 5 février et le patronat, qui laisse entrevoir un retour au calme dans l'île.

Au CHU de Fort-de-France, la direction constate d'ores et déjà une reprise normale des activités, confortée par la réouverture de la plupart des stations services depuis le début de la semaine.

"Nous avons retrouvé notre pleine capacité, l'activité reprend ses droits et nous devons répondre maintenant aux attentes de la population" pour garantir une reprogrammation de ses consultations et de ses interventions, explique Frantz Ventura.

Victime du mouvement de grève qui a affecté l'île depuis près de cinq semaines, le CHU a été contraint de déprogrammer de nombreuses activités pour être en mesure de réagir en cas d'aggravation du conflit et d'accueillir rapidement un public nombreux dans l'hypothèse d'affrontements.

"L'unité de chirurgie orthopédique et l'unité de chirurgie urologique ont ainsi été fermées, 700 interventions ont été déprogrammées en quatre semaines" et près de 30.000 patients (sur une moyenne de 400.000) n'ont pas pu venir consulter à l'hôpital, explique le président de la Commission médicale d'établissement (CME), le Dr Patrick René-Corail.

Dans le cadre d'une collaboration avec le CHU de Lille, certains patients traités pour des chirurgies cancéreuses ont été transférés dans l'agglomération du nord de la France.

A cette baisse d'activité (et donc des recettes), s'ajoutent les coûts liés aux difficultés d'approvisionnement, qui ont contraint le CHU à recourir au transport aérien, même si le centre hospitalier a trouvé des soutiens à la fois du côté des responsables administratifs et du côté du collectif pour négocier son approvisionnement depuis le port.

SOLIDARITE HOSPITALIERE

A la différence de la Guadeloupe, le mouvement de grève a été relativement peu suivi par le personnel hospitalier et aucun piquet de grève n'a entravé l'accès au CHU, affirme la direction.

Au plus fort de la crise, la direction constate qu'une centaine de personnels non médicaux a cessé le travail et le reste du temps, une cinquantaine se sont déclarés grévistes. Aucun des médecins n'a participé au mouvement de protestation.

La direction du CHU rend au contraire hommage à la "motivation" et à la "mobilisation" des médecins et du personnel non médical, qui semblent avoir pris très à coeur leur mission de service public, même si l'absence de carburant et de transports en commun les ont souvent empêchés de se rendre sur leur lieu de travail.

Alors que la plupart des cabinets libéraux de médecins et d'infirmiers étaient fermés dans l'île, "le personnel a tout fait pour être présent et assurer la continuité des soins", conscient que le CHU était le dernier recours pour "toute une partie de la population en situation précaire", explique Frantz Ventura.

Il n'y a toutefois pas eu d'afflux, malgré un pic enregistré la première semaine aux urgences, la population n'ayant pas la possibilité de se déplacer ou préférant ne pas s'éloigner de son domicile.

En revanche, le CHU a constaté, au cours de la première semaine, une hausse des cas d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), qui pourrait être liée à des situations de stress. L'établissement a mis en place une cellule d'analyse qui rendra ses conclusions dans quelques semaines.

Pour tenter de corriger ses pertes financières, l'établissement a demandé aux praticiens de rattraper leur retard en matière de codage des activités.

"Des équilibres seront à rechercher", indique le directeur général du CHU, qui précise que l'établissement a engagé des discussions avec l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH).

L'ARH et le CHU ont également mis en place un groupe de travail pour "essayer de fluidifier les filières en aval de l'établissement" pour tenter de remédier au retard pris dans les consultations et interventions.

"Entre la dengue, les inondations, les tremblements de terre, nous sommes chaque fois confrontés à des situations qui nous ont appris à réagir rapidement et à maintenir intacte notre mission de service public. On y gagne en solidarité, même si cela nous coûte cher sur le plan financier", constate le président de la CME.


Source : infirmiers.com