Grève des internes

La Dhos a précisé que ce chiffre concernait 28 CHU et 52 départements mais n'incluait pas le CHU de Strasbourg, celui de Rouen et le CHR de Metz-Thionville, pour lesquels la participation n'était pas connue vendredi en fin d'après-midi.

Au CHU de Toulouse, le taux de mobilisation était proche de 100%, selon la direction, interrogée par l'APM, tandis que le CHU de Lille a indiqué à l'APM que ce taux atteignait 65% vendredi, contre 50% pour la grève des gardes et des astreintes entamées les jours précédents.

Aux Hospices civils de Lyon, le pourcentage de grévistes parmi les internes présents vendredi a atteint 49% et le taux de participation pour les chefs de cliniques étaient de 10%. Pour la grève des gardes et des astreintes, le taux de participation a varié entre 40 à 50% chez les internes, a-t-on appris auprès de la direction.

L'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), l'Intersyndicat national des internes des hôpitaux (Isnih) et l'Intersyndicat national des chefs de cliniques assistants (ISNCCA) avaient lancé à partir du jeudi 27 septembre la grève illimitée des gardes, astreintes et continuité de service pour protester contre la remise en cause de la liberté d'installation.

Alors que l'Isnar-IMG a appelé à une grève illimitée à partir du lundi 1er octobre, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), rejoint par les autres organisations, avait annoncé mardi l'appel à "une grève totale des soins" pour vendredi .

Interrogé par l'APM, le président de l'Isnar-IMG, Emmanuel Gallot a confirmé la forte mobilisation des internes, précisant que 23 des 28 villes de faculté de médecine participaient à cette "journée sans internes". Il a indiqué que la grève des astreintes et des gardes atteignait cette semaine un taux de mobilisation de 70 à 80%.

Selon les chiffres communiqués par le ministère de la santé, le mouvement de grève touchait lundi entre 50 et 54% des internes de garde ou d'astreinte, avec des différences selon les régions, rappelle-t-on (cf dépêche APM SNKJ1002).

Il a précisé que le syndicat avait été reçu par la ministre de la santé, Roselyne Bachelot mercredi. La ministre de la santé a confirmé "sa ferme volonté" de maintenir les dispositions du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2008 qui remettent en cause la liberté d'installation, a rapporté Emmanuel Gallot.

La ministre a cependant proposé de réunir toutes les organisations "d'ici une dizaine de jours" pour organiser une réunion de cadrage afin de lancer une concertation sur la démographie médicale.

Dans un communiqué publié vendredi, l'Isnar-IMG indique qu'il a demandé "au gouvernement (...) un calendrier précis sur les échéances de travail constructif" et se dit "prêt à retrousser [les"> manches pour travailler avec volonté sur le terrain, sous couvert qu'on ne lui mette [pas"> le couteau sous la gorge".

JOURNEE DE MOBILISATION NATIONALE JEUDI

Rappelant que l'Isnar-IMG demande avant tout un retrait des mesures du PLFSS limitant la liberté d'installation, il a précisé que le syndicat appellerait les médecins et les paramédicaux à une journée de mobilisation nationale jeudi à Paris devant l'Assemblée nationale.

Contacté par l'APM, le président du SNJMG, Fabien Quedeville, a pour sa part indiqué que le taux de grévistes pour les jeunes médecins généralistes était de 80%. Il a également indiqué qu'un millier de médecins s'était réuni vendredi après-midi à Paris pour participer à une course à pied.

Interrogé sur la proposition de la ministre d'organiser une concertation sur la démographie, il a estimé que cela n'était pas pertinent. "Nous ne voulons pas d'Etat généraux de la démographie mais, nous réclamons des Etats généraux de la santé avec tous les partenaires, l'assurance maladie et les patients pour revoir les conditions d'exercice de façon plus globale", a-t-il expliqué.