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PUERICULTRICE

Grade Master : les infirmières puéricultrices sont dans l'expectative

Publié le 11/03/2015
chaussons

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L’ANPDE et le CEEPAME saluent la parution du décret relatif aux actes et activités des Ibode et espèrent que cette reconnaissance présage une reprise des travaux pour les infirmières puéricultrices.

Les infirmières puéricultrices attendent des avancées concrètes ainsi que leur grade Master.

Si l’Association nationale des puéricultrices(teurs) diplômé(e)s et des étudiants (ANPDE)1 et le Comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l’enfance (CEEPAME)2 se félicitent du décret prévoyant l’accès des infirmiers de bloc opératoire diplômés d’Etat (IBODE) à de nouveaux actes et activités qu’ils pourront exercer en exclusivité, ils s’interrogent aussi sur une reprise de leurs négociations avec les Ministères concernés. Les autorités nous ont demandé de patienter, mais la reprise des discussions se fait attendre, s’inquiète Sébastien Colson, Président de l’ANPDE. Devons-nous rappeler que, par exemple, le programme de formation n’a jamais été réactualisé depuis plus de 30 ans, alors que les évolutions sociétales impactent aujourd’hui différemment la santé des enfants ? À quand une reconnaissance du rôle et des soins dispensés par l’infirmière puéricultrice aux enfants et à leurs parents, à l’heure où le soutien à la parentalité n’a jamais été aussi nécessaire ?.

Un rapport Igas sur la bonne voie

A la publication du rapport IGAS fin 2013 , les deux associations ont été encouragées, d’une part à réactiver le travail de réingénierie du diplôme d’Etat de puéricultrice suspendu depuis 2011, d’autre part à poursuivre la réflexion portant sur l’organisation du système de santé en faveur de l’enfant et de la famille et des besoins en professionnels qualifiés qui en découlent. Elles ont intégré la nécessité d’une réflexion pluridisciplinaire autant sur la formation que sur les métiers.

Pas de nouvelles rencontres prévues

Alors que les deux associations ont fait savoir aux services ministériels concernés qu’elles étaient prêtes à reprendre les travaux, aucune nouvelle réunion n’a été programmée, la DGOS indiquant attendre la feuille de route de Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociales, de la Santé et des Droits des Femmes.

L’ANPDE et le CEEPAME renouvellent leur demande de réactivation des groupes de travail sous la tutelle du Ministère des Affaires Sociales, de la Santé et des Droits des Femmes, et du Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. La réflexion devra s’enrichir des conclusions des différents rapports et préconisations sur l’évolution de l’exercice de puéricultrice dans un système de santé en mutation.

Il existe une profonde iniquité entre les professions de santé. Quelles sont les raisons de ce blocage concernant le cadrage interministériel sur le grade Master pour les puéricultrices, alors que les soins aux enfants demandent une expertise spécifique à laquelle seule cette spécialisation infirmière prépare ? Pourquoi ne pas vouloir actualiser le programme de formation beaucoup trop ancien ? Pourquoi le cabinet de Marisol Touraine déclare qu'aucune modification du Code de la Santé Publique n'est à l'ordre du jour pour les puéricultrices, alors que nos collègues IBODE ont pu le modifier pour leur profession ? La santé des enfants serait-elle une question mineure ? questionne Sébastien Colson.

Ainsi, les puéricultrices réclament justice à travers leurs revendications :

  • reconnaissance et valorisation des compétences cliniques et managériales, dans tous les secteurs d’activités (hôpital, Protection Maternelle et Infantile, crèches, centres de dépistage et prévention précoces, pouponnières, maisons de santé, activité libérale…) ;
  • reconnaissance et valorisation des activités de consultation de puéricultrice constituant en outre, la moitié de l’activité de PMI et ignorée de la CPAM (prévention, dépistages, éducation, accompagnement à l’allaitement, suivi d’enfants… en lien avec le pédiatre). L’absence de valorisation CPAM de l’activité des puéricultrices est bloquante pour le développement de consultations à l’hôpital, en PMI, en libéral… puisque ne générant aucune recette, alors que ces consultations quand il n’y a pas besoin d’une expertise médicale, coûteraient au final moins cher à l’assurance maladie qu’une consultation médicale ;
  • reconnaissance d’actes exclusifs, spécifiques aux infirmières puéricultrices (définis en collaboration avec les pédiatres et les médecins généralistes) ;
  • création urgente d’une nomenclature des actes professionnels spécifiques aux infirmières puéricultrices (pour permettre aux puéricultrices déjà installées en libéral de mobiliser leur expertise auprès des enfants et de pouvoir en vivre, alors qu’aujourd’hui elles prennent en soins des adultes majoritairement, car le temps passé en conseils auprès des parents, ou le temps passé à faire un soin spécifique à un petit, n’est pas valorisé) ;
  • reconnaissance et valorisation des travaux de recherche en sciences infirmières spécialisées en puériculture ;
  • mise en place rapide du nouveau référentiel de formation, conduisant au Diplôme d’Etat de Puéricultrice, reconnu au grade Master (120 ECTS, en 4 semestres de formation) ;
  • égalité de traitement avec les autres spécialités infirmières ;
  • l'avenir de la profession de puéricultrice, c'est aussi l'avenir de la santé des enfants et de leur famille dans un travail en collaboration pluridisciplinaire, et c'est aussi l'avenir de la santé des futurs adultes de demain.

Pourquoi un grade Master ?

L’évolution du métier, la place de l’infirmière puéricultrice dans le système de soins, la santé publique française et le contexte international requièrent une formation d’infirmière puéricultrice certifiée par un diplôme d’Etat et par un grade Master, en accord avec le processus de Bologne ratifié par la France en 1999.

L’infirmière puéricultrice intervient dans les secteurs hospitalier, extra-hospitalier et libéral, auprès des enfants, de la naissance à l’adolescence, au sein de sa famille. Son positionnement s’intègre dans le contexte de la loi HPST1, pour garantir la sécurité des enfants et de leur famille. Face à l’augmentation des enfants nés prématurément, des erreurs de médicaments et de dosage, des sorties précoces de maternité, de la précarisation et de l’isolement des familles, des pathologies chroniques et psychiatriques… le rôle et les soins dispensés par l’infirmière puéricultrice en sont d’autant plus indispensables, d’autant que l’ensemble de la pédiatrie en formation initiale infirmière a considérablement été réduit lors de la réforme de 2009.

Notes

  1. A propos de l’ANPDE - Elle est l’unique association professionnelle française, représentant les puéricultrices et les étudiants de la spécialité, de métropole et des DROM-COM (Départements et régions d'outre-mer - Collectivités d'outre-mer). Ses objectifs sont de promouvoir la spécialité infirmière, d’en défendre le diplôme, d’engager une réflexion en regroupant les professionnels de terrain et en organisant des journées d’études nationales et régionales permettant l’échange des pratiques.
  2. A propos du CEEPAME - Le Comité d’Entente des Ecoles Préparant aux Métiers de l’Enfance est une association loi 1901 a but non lucratif regroupant des écoles préparant au diplôme d’Etat de puéricultrices et au diplôme d’Etat d’auxiliaires de puériculture.

Communiqué de presse de l'ANPDE et du CEEPAME - 9 mars 2015


Source : infirmiers.com