Google dévoile son service d'informations médicales

Le service ( www.google.com/health/ ), accessible en ligne par un identifiant et protégé par un mot de passe, héberge les données médicales élémentaires que l'utilisateur choisit de stocker et propose des informations pertinentes liées à son état de santé et ses affections.

Il se présente comme un dossier patient virtuel reprenant l'interface et l'habillage familiers aux utilisateurs du service de messagerie Google Mail. Il est directement accessible à ceux ayant déjà un compte Google, après acceptation des conditions d'utilisation du service.

Google Health n'en est qu'à ses balbutiements puisqu'il est au stade de version bêta (version d'évaluation ouverte à un public élargi, permettant aux développeurs de détecter et de corriger les bugs et d'améliorer le service), et visiblement destiné au public américain, pour l'instant. Il n'est disponible qu'en anglais.

Intuitif, le service propose à l'utilisateur de compléter les informations relatives à son profil, réparties en sept rubriques: les informations générales (âge, sexe, taille, poids, origine ethnique, groupe sanguin et rhésus), les affections ou maladies, les traitements, les allergies, les interventions, les résultats d'analyses ainsi que les vaccins.

Parmi les fonctionnalités proposées, un lien permet aux utilisateurs de trouver un médecin en faisant une recherche géographique et/ou par spécialisation. S'il est pour l'instant destiné aux résidents américains, le service parvient à trouver un nombre important de spécialistes (adresse et spécialités) dans plusieurs grandes villes de France, a constaté l'APM.

Ce service est lié à Google Maps, permettant à l'utilisateur de situer sur une carte l'adresse précise des praticiens voire de générer des itinéraires entre leur domicile et le cabinet, note-t-on.

SIGNALEMENT DES INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES

L'internaute est averti des éventuelles interactions entre deux ou plusieurs traitements grâce à un module développé avec la société SafeMed. Il peut également être prévenu lorsqu'il doit prendre ses médicaments grâce à une "boîte à pilules virtuelle".

L'utilisateur a par ailleurs accès aux notices des médicaments ou traitements qu'il aura sélectionnés, à partir d'une base de données développée par First DataBank.

Une fonctionnalité d'importation de dossiers médicaux électroniques issus d'établissements hospitaliers est implémentée.

Google Health inclut des liens vers les principales chaînes américaines de pharmacies, de groupes de médecins et de laboratoires d'analyses de biologie médicale.

Parmi les partenaires de Google Health figurent les groupes de distribution de produits pharmaceutiques Walgreen et Longs Drugs Stores, le groupe de services pharmaceutiques CVS Caremark, le fournisseur de logiciels médicaux AllScripts, le groupe spécialisé dans le test de diagnostic et l'aide à la décision médicale Quest Diagnostics et la Cleveland Clinic.

"Si quelqu'un peut démystifier ce qu'est la médecine et en faire quelque chose d'amusant, c'est Google", a déclaré lors de la conférence de presse le Dr Michael Roizen, un des responsables de la Cleveland Clinic, un important groupe hospitalier privé américain.

SECURISATION DES ACCES ET DE L'HEBERGEMENT

Selon Google, le patient contrôlera les accès à son dossier.

Le groupe hébergera les données personnelles de santé sur des serveurs distincts de ses autres activités et a déployé un niveau de sécurité supplémentaire, selon Marissa Mayer, la vice-présidente en charge des services de recherche et de l'expérience des utilisateurs chez Google.

"Nous avons sans aucun doute mis en place la meilleure des politiques de confidentialité que nous pouvions", a-t-elle assuré.

Le site autorisera les patients à programmer des consultations, recevoir des résultats de diagnostics en ligne et ajouter l'adresse électronique de leur médecin à une liste de contacts.

Le principal rival de Google, Microsoft, a lancé HealthVault, qui permet à ses utilisateurs de gérer l'accessibilité aux informations de leur dossier. Parmi les start-ups actives dans ce domaine figure Revolution Health, une société fondée par l'ancien président d'AOL Steve Case.

Toutes ces sociétés défendent le principe du contrôle par les individus de leurs données personnelles.

Le lancement de Google Health intervient à quelques jours de l'annonce par la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, des suites qu'elle entend donner au rapport de la mission Gagneux sur l'avenir du Dossier médical personnel (DMP), dont la généralisation aurait dû intervenir au 1er juillet 2007 et qui est pour l'instant au point mort, près de quatre ans après son instauration.