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Gérard Larcher propose une mission parlementaire sur les salles d'injection de drogues

Publié le 16/08/2010

Le président du Sénat, Gérard Larcher, a proposé jeudi sur Europe 1 la création d'une mission parlementaire sur les salles d'injection de drogues, un dossier qui divise la majorité.

Alors que la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, s'était dite favorable à l'ouverture d'une réflexion sur ce sujet le 19 juillet -à la suite d'une expertise collective de l'Inserm sur la réduction des risques-, et que Nadine Morano lui avait apporté mercredi son soutien, le Premier ministre, François Fillon, a rejeté mercredi soir l'idée d'expérimenter de telles structures.

"C'est [un] débat qui mérite d'être poursuivi sans doute sous une autre forme et c'est peut-être le rôle du Parlement de s'en saisir", a déclaré Gérard Larcher jeudi sur Europe 1, évoquant ensuite une mission parlementaire sur la question.

"Voilà un sujet dont il ne me semble pas inutile qu'il fasse l'objet d'un rapport parlementaire (...). Je suis totalement loyal à la majorité mais le rôle du Parlement, c'est de s'affranchir d'un certain nombre de contraintes qu'ont le gouvernement et les ministres et je pense qu'il y a là un vrai débat à avoir", a-t-il défendu.

"Les questions de la drogue (...) ça mérite qu'on en parle avec raison et dans l'intérêt des malades. Parce que celui qui se drogue à répétition, chacun reconnaît qu'il est malade", a ajouté Gérard Larcher.

Quatorze députés UMP, dont notamment Jean-Paul Garraud (Gironde), Christian Vanneste (Nord), Bernard Debré (Paris), Thierry Mariani (Vaucluse) et Jean-François Lamour (Paris), se sont élevés dans un courrier commun contre l'idée d'installer ces salles, estimant que de telles structures ne règleraient aucun problème.

Plusieurs associations dénoncent le "non" de Fillon

Dans un communiqué publié jeudi, le président d'Elus locaux contre le sida (ELCS), Jean-Luc Romero, a trouvé "incompréhensible la déclaration de Matignon", qui "se trompe totalement de débat: il [ne s'agit] pas de se demander si l'on est pour ou contre les drogues mais bel et bien de prendre en charge ou non des personnes en situation d'extrême précarité et par là-même d'améliorer ou non la santé et la sécurité publique".

Il estime que "ne pas expérimenter ces structures relève de l'hypocrisie la plus complète", soulignant qu'en France, "on donne des seringues à des usagers de drogues en leur disant d'aller se piquer on ne sait où, dans la rue ou dans les halls d'immeuble".

L'association Act-Up Paris a également condamné dans un communiqué publié jeudi la position de Matignon qui "va à l'encontre non seulement de l'expérience de terrain et des positions des addictologues, mais aussi des savoirs scientifiques et des demandes des élus locaux de grandes villes de droite comme de gauche".

Elle recommande au Premier ministre de suivre l'exemple de Michèle Barzach (ministre déléguée à la santé de mars 1986 à mai 1988) et de Simone Veil (ministre des affaires sociales et de la santé de mars 1993 à mai 1995) qui avaient eu "le courage politique d'aller contre l'obscurantisme et avaient su imposer la vente libre de seringues, puis les programmes d'échange de seringue" afin de réduire les risques infectieux (VIH, hépatite C).

Dans un communiqué publié mercredi soir, un collectif d'associations favorables aux salles d'injection, réunissant notamment Act-Up, Anitea, Asud, Safe et SOS Hépatites Paris, s'en prend au président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Etienne Apaire, qui ne "cesse de manipuler les données scientifiques et de désinformer le grand public comme les décideurs sur les dispositifs de la réduction des risques".

"Comment la décision du Premier ministre pourrait-elle être juste [dans ces conditions]?", s'interroge le collectif qui appelle François Fillon à tenir compte des leçons de leur expérience de terrain et des études scientifiques.


Source : infirmiers.com