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DOCUMENTATION

Froid intense : dossier d'information

Publié le 15/04/2009

La Direction générale de la santé souhaite rappeler les risques que présentent pour la santé un tel événement climatique et les moyens de les prévenir.

Pourquoi parler des risques d’une vague de froid ?

Le froid intense peut avoir des effets néfastes sur la santé survenant de façon parfois sournoise. Chaque année des centaines de personnes sont victimes de pathologies provoquées par le froid

Sont en cause :

  • Les maladies liées directement au froid telles que les engelures ou l’hypothermie, responsables de lésions graves, voire même mortelles
  • L’aggravation par le froid de maladies préexistantes, le froid augmente les demandes cardiaque et respiratoire. Ainsi, un effort accru est nécessaire pour lutter contre le froid
  • Des raisons accidentelles : des conditions climatiques particulières peuvent provoquer des accidents de la route ou vous bloquer temporairement dans votre voiture ou dans votre maison
  • Enfin, une vague de froid a des effets indirects comme le risque accru d'incendie, d’intoxication au monoxyde de carbone (gaz inodore)

Le grand froid, le vent glacé, la neige sont donc des risques à ne pas négliger surtout pour les personnes fragiles ou souffrant de certaines maladies. Le froid est dommageable pour la santé car ses effets sont insidieux et peuvent passer inaperçus. Il faut donc redoubler de vigilance en se protégeant personnellement et en veillant sur les personnes qui nous entourent.

Qui est à risque ?

Les personnes les plus à risques sont :

  • Les personnes âgées : La diminution de la performance de la réponse vasculaire , la diminution de la perception du froid, l’altération des vaisseaux, la diminution de leur masse musculaire font des personnes âgées des personnes vulnérables au froid. Les personnes âgées ayant des troubles modérés de la mémoire ou une difficulté à faire face aux activité de la vie quotidienne sont particulièrement à risque.
  • Les nouveau-nés et les nourrissons : leur système de réponse neurovasculaire n’est pas encore aussi performant que celui d’un enfant plus grand ou d’un adulte. De plus le tout petit n'a pas une activité physique spontanée suffisante pour se réchauffer et ne peut pas signaler qu'il a froid.
  • Les personnes à mobilité réduite, les personnes en situation de grande précarité, les personnes non conscientes du danger
  • les personnes souffrant de certaines maladies chroniques :
    • Principalement les personnes ayant une maladie cardiaque ou respiratoire, les asthmatiques.

Mais aussi, les personnes souffrant de maladies psychiatriques, de diabète, de maladies cérébrales dégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. Enfin, certaines personnes traitées par des psychotropes ou des anti-inflammatoires et ou porteuses d’affections handicapantes, en particulier neurologiques

Comment prévenir ?

Limitez au maximum les activités extérieures si vous faites partie des personnes à risque.
Remettez tout voyage prolongé en automobile s’il n’est pas indispensable.

Si vous devez partir en voiture, il est prudent de prévoir de la nourriture et de l’eau, des couvertures dont au moins une couverture de survie et des vêtements de rechange chauds ainsi que votre traitement médicamenteux.
Vous assurer que la voiture est en bon état de fonctionnement et pensez à faire le plein avant le départ. Si vous êtes automobiliste en ville, redoubler d’attention envers les piétons qui ont souvent la vue partiellement obstruée par les vêtements et le vent glacé.

Si vous devez tout de même sortir à l’extérieur : il faut vous assurer d’être bien habillé : couvrez-vous la tête car c'est une partie du corps où il peut y avoir jusqu’à 30% de déperdition de chaleur et particulièrement la bouche. Pensez à vous munir d’un cach-nez pour recouvrir le bas du visage. Afin de conserver la chaleur corporelle, il faut éviter de vous découvrir les mains même momentanément et habillez vous très chaudement N’hésitez pas à porter plusieurs vêtements superposés. Maintenez un certain niveau d’exercice régulier tel la marche, sans pour autant faire des efforts importants.

  • À la maison : maintenir la température des pièces à une température convenable y compris la chambre à coucher (minimum de 19 °C). Fermer les pièces inutilisées.
    Ne pas surchauffer les poêles à bois, les chauffages d’appoint à cause des risques d’incendie et d’intoxication au monoxyde de carbone. S’assurer de leur bon fonctionnement et de leur entretien avant de les utiliser. De même, les chauffages d’appoint fonctionnant avec des combustibles (ex : kérosène) ou de camping sont à proscrire pour les mêmes raisons.
    Eviter d’obstruer les bouches d’aération.
  • Pensez à manger et boire suffisamment en évitant le café et l’alcool

Pensez à donner régulièrement de vos nouvelles à votre famille ou à votre voisinage, si vous êtes âgé ou handicapé et si vous vivez seul.

Si vous êtes bloqués en voiture, faites tourner le moteur 10 minutes toutes les heures, entrebâillez la fenêtre pour éviter l’intoxication au monoxyde de carbone. Faites de temps en temps des exercices en bougeant les bras, les jambes, les doigts vigoureusement afin de maintenir une bonne circulation.
Vérifiez que la neige ne bloque pas le tuyau d'échappement de votre véhicule. N'utilisez pas inutilement les phares de votre véhicule, pour éviter de décharger la batterie.
Que faire si le froid vous atteint

Les basses températures, en particulier lorsqu’elles s’accompagnent de vents peuvent provoquer des gelures superficielles, des engelures, voire une hypothermie.
Les gelures superficielles sont des réactions assez légères au froid. Elles ne sont généralement pas douloureuses. La coloration est blanc-grisâtre. Il suffit alors de frotter la zone concernée ou d’y faire souffler de l’air chaud.

  • L’engelure : Elle est marquée par une zone de peau blanche ou jaune-gris qui paraît anormalement ferme ou malléable comme de la cire avec un engourdissement des parties exposées au froid, souvent non douloureuse. Lors d’un grand froid, l’engelure peut apparaître rapidement, surtout si la partie exposée est mouillée ou si le vent est important. La gravité peut varier. Les zones affectées peuvent enfler, devenir rouges, présenter des cloques ou saigner.

Premiers soins : Immerger la zone affectée dans de l'eau chaude, mais pas brûlante, la température doit être douce pour les zones non touchées par le froid.
Surtout ne pas frictionner la zone atteinte, ni la masser. Cela peut aggraver la lésion.
Ne pas utiliser de source de forte chaleur (lampe chauffante, four, feu, radiateur) pour réchauffer. Les zones atteintes sont engourdies et peuvent facilement être brûlées Il est nécessaire de consulter son médecin.
Les gelures graves surviennent lors du gel complet des tissus mous. Les risques sont particulièrement grands les jours où le vent est fort. La peau est insensible, peut devenir bleu-noirâtre et se briser au moindre contact. Il faut appeler les secours rapidement.

  • L’hypothermie : Si la température corporelle s’abaisse en dessous de 35 °C, les fonctions vitales ne sont plus efficaces. L’hypothermie est très dangereuse parce que ses symptômes apparaissent de façon si progressive que les victimes et leur entourage ne les remarquent souvent que lorsqu’il est trop tard. Il faut savoir reconnaître les premiers signes d’une hypothermie : prononciation saccadée des phrases, difficulté à la marche et tendance à trébucher, perte de jugement puis confusion mentale, perte de coordination des membres, attitude psychologique bizarre, sentiment de fatigue et d’intense frilosité, sensation d’engourdissement progressif et de tension musculaire et éventuellement, perte de conscience puis coma.

Premiers soins : appeler les secours (15 ou 112) Mettre la personne à l’abri du froid et du vent. Remplacer les vêtements s’ils sont mouillés et couvrir la personne avec des couvertures. Si elle est consciente, lui donner des boissons sucrées, chaudes et non alcoolisées. Ne pas utiliser de chaleur directe, de couvertures électriques ou de bouillottes. Ne pas masser la peau.

Si vous êtes cardiaques

  • Evitez les efforts importants en cas de grand froid.
  • Evitez si possible de sortir en période de très grand froid. Si cela n’est pas possible, essayez :
    • d’être accompagné (ne pas sortir seul),
    • de vous faire conduire
    • de limiter les efforts importants (ne pas courir, pelleter, déneiger, changer une roue...). N’hésitez pas à demander de l’aide
    • d’être chaudement couvert particulièrement les extrémités (tête, mains, pieds),
    • d’utilisez des vêtements imperméables,
    • de portez plusieurs couches de vêtements,
    • de recouvrir votre bouche.
  • En cas de transport en voiture par période de grand froid, il faut prévoir le risque d’être bloqué par les intempéries ou de devoir faire face à des difficultés de circulation :
    • éviter les efforts (ne pas poussez votre véhicule, ne pas changer une roue, …)
    • prévoyez une quantité suffisante de médicaments et de l’eau pour les prendre,
    • prenez avec vous les coordonnées de votre médecin traitant ( et votre dernière ordonnance),
    • prévoyez une couverture, de survie de préférence
    • prévoyez des aliments énergétiques (fruits secs, barres de céréales, …), et des boissons.

Si vous envisagez un séjour en montagne , demander à votre médecin et à votre cardiologue :

  • quelle est l’altitude maximale à laquelle vous pouvez séjourner ?
  • quels sont les efforts permis dans ce contexte (ski ?)

Dans tous les cas, IL EST INDISPENSABLE DE PRENDRE L’AVIS DE VOTRE MEDECIN ET DE VOTRE CARDIOLOGUE , qui, connaissant précisément votre état de santé, sauront vous donner les conseils complémentaires nécessaires.

Si vous avez un nourrisson ou un nouveau né

Les nourrissons et les nouveaux nés sont particulièrement sensibles aux basses températures et peuvent développer rapidement une hypothermie.

Sauf nécessité impérative, évitez de sortir votre nourrisson en période de grand froid

En cas de sortie dehors obligatoire, en période de froid :

  • couvrez votre bébé, particulièrement la tête (bonnet), les extrémités (mains, oreilles, pieds),
  • évitez de placer votre nourrisson dans un porte-bébé, type sac à dos, susceptible de comprimer ses membres inférieurs et d’entraîner des gelures.
  • il est préférable que votre enfant soit transporté de façon à être libre de ses mouvements dans les bras, landau ou poussette afin qu’il puisse bouger régulièrement pour se réchauffer,
  • si votre nourrisson est transporté en landau, veillez à se qu’il soit habillé chaudement et couvert correctement, particulièrement quand il dort,
  • il est préférable de multiplier les épaisseurs plutôt que d’utiliser un seul vêtement très épais,
  • pensez à donner à boire régulièrement à votre enfant.

En cas de transport en voiture par période de grand froid, il faut prévoir le risque d’être bloqué par les intempéries avec son bébé :

  • prévoyez vêtements chauds, couvertures et changes pour votre enfant
  • sauf en cas d’allaitement au sein exclusif, munissez-vous de boissons chaudes en quantités suffisantes (biberons dans une protection isotherme) et au moins un repas s’il a une alimentation diversifiée

Si votre enfant est asthmatique

En cas de froid, les exercices sportifs prolongés à l’extérieur doivent être évités particulièrement en cas d’asthme instable, d’asthme d’effort ou déclenché par le froid.

Veuillez à ce que votre enfant ait toujours sur lui son traitement en cas de crise (broncho-dilatateur inhalé) si besoin.

Si votre enfant est en collectivité (écoles, classe de neige, colonies de vacances, centres aérés) : demandez à votre médecin traitant de faire des recommandations écrites concernant la pratique du sport et les modalités de prise en charge en cas de crise que vous transmettrez aux enseignants ou aux éducateurs (le document transmis peut être une ordonnance et/ou un protocole d’accueil individualisé, si l’enfant est en classe).

Si vous êtes âgés

Avant l’hiver

  • Pensez à faire vérifier vos installations de chauffage, à faire ramoner les cheminées
  • Ne calfeutrez pas vos conduits d’aération

En cas de risque de grand froid prolongé ou de neige

  • pensez à faire ou faire faire vos courses pour une longue période, à vérifier que vous avez vos médicaments pour une durée suffisante

En cas de grands froids

  • Restez chez vous le plus possible
  • N’hésitez pas à solliciter quelqu’un pour qu’il fasse vos courses
  • Donnez régulièrement de vos nouvelles à quelqu’un de votre entourage
  • Chauffez votre maison pour que la température ne descende pas en dessous de 19 °
  • Mangez copieusement
  • Evitez de vous reposer trop près du chauffage

Si vous devez sortir

  • Mettez des vêtements chauds et pensez à prendre des chaussures imperméables et antidérapantes
  • Munissez vous d’un chapeau ou bonnets, de gants et d’une écharpe
  • N’hésitez pas à solliciter quelqu’un pour vous accompagner
  • Prévenez quelqu’un si vous prévoyez de partir longtemps

Si vous êtes insuffisant respiratoire ou que vous avez une bronchite chronique

  • Demandez à votre médecin s’il convient de vous vacciner contre les infections pneumococciques
  • Lorsque vous sortez, habillez-vous chaudement et évitez de faire des efforts à l’extérieur par grand froid
  • En cas d’exacerbation (aggravation de la dyspnée habituelle, majoration et/ou aspect purulent de l’expectoration, fièvre), consultez immédiatement votre médecin traitant
  • Munissez-vous de votre traitement habituel et d’eau pour le prendre en cas de déplacement même de durée brève, et notamment de votre broncho-dilatateur s’il vous en a été prescrit ; en cas de voyage de nuit par la route, munissez-vous de tout votre traitement habituel et d’une couverture de survie
  • En cas d’urgence, si vous n’arrivez pas à joindre votre médecin traitant, appelez le 15 ou le 112 ; vous pouvez demander conseil au pharmacien en attendant si vous vous trouvez à proximité d’une pharmacie
  • Dans tous les cas, il est indispensable de prendre l’avis de votre généraliste ou de votre spécialiste qui connaît bien votre état de santé et qui pourra vous donner les conseils complémentaires nécessaires

Fiche pour les médecins généralistes

La mortalité et la morbidité augmentent de façon significative en hiver. Les principaux facteurs climatiques d’augmentation de la mortalité sont les vagues de froid et à un degré moindre les chutes de neige, le verglas, le vent.

Epidémiologie :

Une étude de l’InVS a fait le point sur l’augmentation globale des décès en hiver dans 14 pays européens pour les années 1988 à 1997. Ce chiffre est de 13 % pour la France.

Causes des décès

L’excès de mortalité durant l’hiver, est imputable plus aux conséquences du froid qu’à la grippe, qui représenterait 2,4% des causes de décès supplémentaires durant cette période.

La mortalité est principalement d’origine cardiovasculaire et ischémique (jusque 70% des décès) suivi pour 15% des décès des infections pulmonaires. La moitié des décès est due à une thrombose coronaire. Le pic de mortalité débute deux jours après le pic de froid alors que la moitié des autres décès est due à une infection pulmonaire et a un pic de survenue 12 jours après le pic de grand froid. Une alternance chaud-froid est également susceptible de provoquer ou d'aggraver des états infectieux respiratoires, en agissant comme un facteur de stress et en favorisant la diminution des défenses de l'organisme. Le caractère néfaste des lieux d'habitation surchauffés est également retrouvé.

Morbidité

Principales pathologies liées à l’exposition directe au froid

  • L’hypothermie est une des principales causes de mortalité liée à l’exposition directe au froid chez les personnes ayant une imprégnation alcoolique, chez les enfants et les personnes âgées. Elle correspond à un état de faiblesse grave et consécutif à un dérèglement de la thermogenèse.
  • L’engelure représente le premier degré de la gelure. Certains individus y sont plus particulièrement sensibles parce qu'ils sont atteints d'un « acrosyndrome ». Au second degré de la gelure, des phlyctènes peuvent apparaître. Puis les tissus profonds peuvent se nécroser. Ce risque ultime survient surtout dans des situations extrêmes.

Pathologies ayant une recrudescence en hiver

La morbidité durant l’hiver est marquée également par une augmentation des pathologies cardio-vasculaires et principalement des infections pulmonaires particulièrement chez les personnes âgées. D’autres pathologies telles que les otites, les gastro-entérites, les crises d’asthme, les pharyngites surviennent plus fréquemment en hiver, notamment chez les nourrissons et les enfants jeunes.
L’intoxication au CO : elles surviennent en hiver et sont favorisées par des inversions thermiques dans les basses couches de l’atmosphère. La plupart du temps l’accident se produit dans les salles de bains et est dû principalement à des perturbations dans le tirage des conduits d’évacuation.

Les Personnes à risque :

  • Principalement les personnes souffrant d’une maladie cardiaque, respiratoires, les personnes âgées,
  • Les nouveau-nés et les nourrissons
  • Les personnes souffrant d’autres maladies chroniques : diabète, maladies de la thyroïde, maladies arthritiques (prise d'anti-inflammatoires), addiction, maladies psychiatriques, insuffisance respiratoire et asthme, personnes sous médication (somnifères, psychotropes, ant-inflamatoires…)
  • Les personnes en situation de précarité

Conseils à rappeler à vos patients

Il est souvent utile de rappeler aux patients, et notamment à ceux présentant des facteurs de risque, certains conseils ou attitudes à avoir en cas de grands froids. Trop souvent les patients ont tendance à oublier que l’hiver peut faire décompenser leur pathologie et que certaines précautions sont importantes.

Vous trouver ci-joint des fiches de conseils pour les patients que vous pouvez télécharger et imprimer.

Quelques conseils méritent d’être soulignés même s’ils peuvent semblent évidents:

Pour les patients cardiaques :

Les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires sont les plus à risque. Cependant les personnes présentant des facteurs de risque cardio-vasculaire sont également particulièrement à risque de faire un accident inaugural de la maladie coronaire et doivent faire l’objet des mêmes recommandations en période de grand froid

Lors de chaque consultation , de vos malades souffrant de maladies cardio-vasculaires et auprès de ceux qui présentent des facteurs de risque cardio-vasculaire, il faut insister sur 3 points essentiels :

  • éviter tout effort important en extérieur ( courir, pelleter déneiger,etc....). N’hésitez pas à demander de l’aide,
  • en cas de transport en voiture par période de grand froid, il faut prévoir le risque d’être bloqué par les intempéries ou de devoir faire face à des difficultés de circulation . Prévoir une quantité suffisante de médicaments (et de l’eau pour les prendre) ,les coordonnées de son médecin traitant ( et l’ordonnance en cours),
  • demander conseil à son médecin et à son cardiologue

Des conseils à l’attention des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires et de ceux ayant des facteurs de risque sont téléchargeables à partir de ce site. Vous pouvez également les imprimer pour les remettre à certains de vos patients

Pour les personnes âgées :

Il est important de repérer les personnes âgées ayant des difficultés à faire face aux activités de la vie quotidienne ou ayant déjà fait des chutes à domicile et tout particulièrement si leur entourage est restreint. En dehors d’un éventuel bilan des fonctions cognitives, il est très utile d’élaborer des recommandations à l’aidant professionnel ou familial s’occupant de cette personne âgée. Le document ci-joint peut servir de base à ces conseils.

Pour les nourrissons :

La régulation thermique du nourrisson de moins de 3 mois est beaucoup moins efficace que celles de l’adulte et les pertes de chaleurs se produisent très facilement, particulièrement quand il est mouillé ou quand il a peu de mouvements actifs (enfant endormi dans un landau ou enfant maintenu dans un sac à dos lui comprimant les cuisses.

Il est important de rappeler aux parents d’éviter, sauf nécessité, de sortir un nourrisson de moins de 3 mois en cas d’alerte météo de niveau 3.

Il peut être utile de souligner aux parents la nécessité de bien couvrir le nourrisson, particulièrement la tête et les extrémités et de maintenir une bonne hydratation.

Pour les patients asthmatiques :

En cas de froid, les exercices sportifs prolongés à l’extérieur sont déconseillés particulièrement en cas d’asthme instable, d’asthme d’effort ou déclenché par le froid. Ces précautions sont importantes à transmettre sous forme de recommandations écrites destinées aux enseignants (ordonnance ou protocole d’accueil individualisé)

Il est utile de rappeler aux familles que leur enfant doit toujours avoir à disposition son traitement en cas de crise (broncho-dilatateur inhalé)

Pour les insuffisants respiratoires

Le VEMS est diminué d’une part chez le bronchopathe chronique obstructif et l’insuffisant respiratoire chronique, d’autre part avec l’age. Le grand froid (à partir de –5°C) peut provoquer un bronchospasme, et entraîner une décompensation respiratoire aiguë chez ces patients comme chez l’asthmatique.
Toute exacerbation (aggravation de la dyspnée habituelle, majoration et/ou aspect purulent de l’expectoration, fièvre) chez le bronchopathe chronique obstructif et l’insuffisant respiratoire chronique peut également entraîner une décompensation respiratoire aiguë.
Une attention particulière devra être portée aux patients asthmatiques présentant un asthme déclenché par l’exercice, le froid et les patients présentant un asthme instable. Il conviendra de vérifier leur débit de pointe et d’optimiser leur traitement.
Les insuffisants respiratoires chroniques et tout particulièrement ceux présentant un VEMS inférieur à 30%, une dyspnée de repos ou bénéficiant d’une oxygénothérapie à domicile devront également être informés des risques liés à leur maladie ; un examen clinique, et au besoin une spirométrie et une gazométrie seront effectués et leur traitement réadapté.
Des conseils à l’attention des personnes souffrant d’insuffisance respiratoire sont téléchargeables à partir de ce site

Fiche spécifique 1 : pathologies cardiaques

Document disponible également sur le site de la Fédération Française de Cardiologie (http///www.fedecardio.com)

! UNE INFORMATION QUE PEUVENT CONSULTER VOS MALADES !

Cet hiver, n’oubliez pas de rappeler à vos patients et à leurs accompagnateurs des règles simples de bon sens, qui peuvent leur éviter de lourdes complications :

Recommandations à transmettre aux patients ayant une pathologie cardiovasculaire , durant la période hivernale :

  1. éviter tout effort important en extérieur : courir, pelleter, déneiger, changer roue de voiture…
  2. ne pas entreprendre de déplacement en voiture sans ses médicaments et l’ordonnance du traitement en cours (coordonnées du médecin)
  3. demander conseil à son médecin traitant ou à son cardiologue , pour les précisions complémentaires le concernant en cas d’alerte

Vous avez à votre disposition un document que vous pouvez télécharger sur le site du ministère (sante.gouv.fr ou sur le site la Fédération Française de Cardiologie (htp://www.fedecardio.com) et que vous pouvez remettre au début de l’hiver aux personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires (et aux personnes non connues comme cardiaques mais ayant un risque cardiovasculaire important du fait de la présence de facteurs) après leur avoir parlé du risque que constitue le froid pour leur état de santé.

Fiche spécifique 2 : Personnes âgées fragiles

Vous êtes amené à vous occuper de personnes âgées. Certaines de ces personnes ont peu d’entourage familial et ont des difficultés à faire face aux exigences de la vie quotidienne

Il est important d’accompagner la personne durant cette période avec tact en préservant sa dignité.

Pour ces personnes en cas de grand froid :

  1. Pensez à vérifier que l’installation de chauffage a été révisée, que les cheminées ont été ramonées, que les conduits d’aération ne sont pas obstrués
  2. Vérifiez que la température de l’habitation est d’au moins 19 °
  3. Vérifiez que le médecin a bien été sollicité pour prescrire les vaccins et traitements appropriés
  4. Proposez à la personne dont vous vous occupez de sélectionner les habits adaptés (chaud et plusieurs couches de vêtements, gants et bonnets, écharpe en cas de sortie) et les chaussures adéquates (imperméables et antidérapantes)
  5. Vérifiez régulièrement que la personne se nourrit suffisamment et qu’elle dispose de victuailles et d’eau
  6. En cas de neige, dégager les allées et les alentours de la maison et salez en cas de verglas afin de lui éviter des efforts et des risques inutiles
  7. Prenez régulièrement des nouvelles
  8. Demandez lui de vous prévenir en cas de sortie de la maison
  9. Si la personne le souhaite, installez un dispositif d’alerte (téléalarme, téléphone adapté..)
  10. Surveillez toute modification de son état de santé et référer en au médecin
  11. Surveillez les mains et les pieds. Il sont susceptibles de présenter des engelures*.
  12. Connaître les premiers signes d’une hypothermie**

* Engelures : marquées par des signes de blanchiment des parties exposées au froid, et souvent non douloureuse. Lors de grand froid, elles peuvent apparaître rapidement, surtout si la partie exposée est mouillée ou si le vent est important. Les zones affectées peuvent enfler secondairement, devenir rouges, présenter des cloques ou saigner. Prévenez le médecin

** Hypothermie caractérisée par une prononciation saccadée des phrases, difficulté à la marche et tendance à trébucher, perte de jugement puis confusion mentale, perte de coordination des membres, attitude psychologique bizarre, sentiment de fatigue et d’intense frilosité, sensation d’engourdissement progressif et de tension musculaire : prévenez rapidement les secours

Fiche spécifique 3 : Population précaire

L’objectif est de renforcer le plan grand froid de la DGAS par des recommandations sanitaires à l’attention des grands exclus :

La cible est constituée par les personnes à la rue de façon régulière ( SDF), de façon temporaire soit en rupture temporaire d’hébergement ( femmes victimes de violence, demandeurs d’asile…).

Les actions seront :

  • Elaboration de fiches pratiques de recommandations permettant les actions de prévention et de repérage de problèmes de santé liés ou aggravés par le froid à destination des professionnels et bénévoles intervenant auprès des publics cités via le réseau du plan hiver (Conseil national de lutte contre l’exclusion : CNLE)
  • Diffusion des recommandations de la DGS (recommandations générales et spécifiques) dans le cadre des PRAPS.
  • Mise à disposition des équipes mobiles de couvertures isolantes ainsi que de thermomètres tympaniques contribuerait facilement à dépister les hypothermies précocement et les orienter vers les structures adéquates de soins. (3 euros pour une couverture de survie, 45 euros pour un thermomètre tympanique pour 60 équipes mobiles sur le territoire)

Informations générales aux équipes sur les conséquences sanitaires des situations climatiques de grand froid et conduites à tenir

Les périodes de grand froid augmentent le risque de mortalité pour les personnes fragilisées du fait de l’aggravation de maladies sous-jacentes ou de la survenue d’une hypothermie.

Qu’est-ce que l’hypothermie ?

Lorsque le corps est exposé à des températures très froides, il perd plus de chaleur qu’il n’en produit. Le résultat est l’hypothermie, ou une température corporelle anormalement basse (inférieure à 36°C). Ce qui rend l’hypothermie particulièrement dangereuse, c’est qu’une personne peut ne pas se rendre compte de son état et donc sera incapable d’y remédier.

L’hypothermie survient généralement à des températures très basses, mais peut se produire aussi à des températures supérieures à 5° C si une personne est transie du fait de la pluie, d’une transpiration excessive, de vents violents ou de l’immersion dans de l’eau froide. Elle peut aussi survenir lorsque le différentiel de température entre le jour et la nuit est important (plus de 10°C) et que la personne n’est pas assez vêtue.

Quelles sont les personnes les plus à risque d’hypothermie ?

Les personnes victimes le plus souvent d’hypothermie sont :

  • Les personnes âgées (65 ans et plus) avec une alimentation, des vêtements ou un chauffage inadaptés (les personnes âgées produisent moins de chaleur corporelle du fait d’un métabolisme ralenti et d’une activité physique faible).
  • Les bébés dormant dans une chambre non chauffée (les enfants perdent la chaleur corporelle plus facilement que les adultes et les frissons sont moins efficaces. Un enfant de moins de 1 an ne doit jamais dormir dans une chambre non chauffée).
  • Les adultes sous l’influence de l’alcool (l’alcool provoque une vasodilatation, qui entraîne une brève sensation de réchauffement, alors qu’il se produit une vasoconstriction périphérique, défense physiologique contre l’alcool. Il induit aussi une hypoglycémie).
  • Les personnes ayant des troubles psychiatriques
  • Les personnes restant dehors pendant de longues périodes – les sans abri, les marcheurs, etc.

Quels sont les facteurs de risque d’hypothermie ?

Les facteurs de risque d’hypothermie (situations augmentant le risque d’hypothermie en cas de températures basses) sont :

  • Les facteurs diminuant la capacité du corps à produire de la chaleur : pathologie neuromusculaire, arthrite, hypothyroïdie, malnutrition, certains traitements pour des maladies cardiaques et psychiatriques, consommation d’alcool.
  • Les facteurs augmentant la perte corporell.e de chaleur : dermatoses étendues, brûlures graves, déshydratation, absence de graisse sous-cutanée, alcool.
  • Les facteurs empêchant la régulation de la chaleur du corps au niveau centrale : pathologie du système nerveux central, traumatismes, accident vasculaire cérébral, maladie de parkinson, neuropathies, lésions de la moelle épinière.

Quels sont les signes d’hypothermie ?

L’hypothermie comprend plusieurs phases de légère (34°C – 35°C) à très sévère (

Dans la première phase, la personne semble active :

  • Frissons, élocution saccadée
  • Pâleur (chez un patient éthylique perte du faciès rouge), peau froide
  • Respiration superficielle, pouls rapide (tachycardie), hypertension

Dans la seconde phase, on observe un ralentissement de toutes les fonctions pouvant aller jusqu’à la mort :

  • Disparition des frissons
  • Recroquevillement, engourdissement
  • Respiration irrégulière, ralentissement important puis arrêt respiratoire
  • Tension basse (hypotension), pouls lent (bradycardie) puis arrêt cardiaque
  • Obnubilation, somnolence puis coma

Chez l’enfant, les premiers signes spécifiques :

  • Faciès rouge brillant, peau froide
  • Apathie

Que faire devant des signes d’hypothermie ?

Devant une suspicion d’hypothermie, il faut prendre la température de la personne.

Si la température est entre 34°C et 35°C, il s’agit d’une hypothermie légère.
Les mesures immédiates sont :

  • Soustraire la personne du froid (l’amener dans le véhicule)
  • Lui mettre un bonnet et l’envelopper dans une couverture de survie
  • Lui faire prendre une boisson chaude mais pas brûlante
  • La conduire dans un lieu d’hébergement

Dans le lieu d’hébergement :

  • La déshabiller
  • Lui donner une douche tiède (36° - 37°), assise sur un tabouret
  • Bien la sécher, lui mettre des vêtement propres
  • Lui faire prendre une soupe chaude et l’inciter à prendre un repas complet si c’est possible
  • La mettre au repos
  • L’infirmière ne doit pas quitter le centre sans avoir vérifié que la température est remontée à 37°C, dans le cas contraire rappeler le médecin d’astreinte.

Si la température est inférieure à 34°C, il s’agit d’une urgence médicale, il faut appeler le 15.

En attendant les secours d’urgence, il faut tenir au chaud la personne de cette façon :

  • Lui mettre un bonnet et l’envelopper dans une couverture de survie
  • Lui faire prendre une boisson chaude, si elle est consciente.

Dans tous les cas suivre les conseils du 15 qui seront donnés en fonction de la température et de l’état clinique du patient.

  • Si la personne refuse une prise en charge, revenir plusieurs fois surveiller sa température et lui faire prendre des boissons chaudes.
  • Les frissons sont un des premiers signes d’hypothermie, leur absence est le signe d’une aggravation.
  • Les boissons chaudes peuvent aider à réchauffer la température corporelle, mais attention à ce qu’elles ne soient pas brûlantes.
  • N’essayez jamais de faire boire une personne inconsciente.
  • Déconseillez vivement les boissons alcoolisées, elles augmentent la perte de chaleur corporelle.
  • Une personne en état d’hypothermie sévère peut paraître en état de mort apparente (inconsciente, pouls absent, respiration inapparente). Dans ce cas appelez le 15 immédiatement.

Dans certains cas, des personnes en état d’hypothermie qui semblaient être décédées ont été réanimées avec succès.

Qu’est-ce qu’une engelure ?

Une engelure est une blessure corporelle due au froid. Une engelure entraîne une perte de sensibilité et de couleur dans la zone affectée. Elle atteint le plus souvent les extrémités : le nez, les oreilles, les joues, le menton, les doigts, ou les orteils. Une engelure peut entraîner une lésion irréversible et parfois nécessiter une amputation.

Quels sont les signes de l’engelure ?

Rougeur et de douleur d’une zone cutanée exposée peut indiquer une engelure débutante. Un des signes suivants peut indiquer une engelure :

  • Une zone de peau blanche ou jaune-gris
  • Une peau qui paraît anormalement ferme ou malléable comme de la cire
  • Un engourdissement

Que faire en cas de signe d’engelure ?

La détection des signes d’engelure nécessite le recours à des soins médicaux. En cas de signes d’engelure, recherchez des signes d’hypothermie, les deux résultant d’une exposition au froid.
S’il existe des signes d’engelure sans signe d’hypothermie, et que des soins médicaux ne sont pas immédiatement disponibles, procédez comme suit :

  • Amener la personne dans une pièce chauffée dès que possible. Sauf si c’est absolument nécessaire, ne pas faire marcher en cas de pieds ou d’orteils gelés, cela peut aggraver la lésion.
  • Immerger la zone affectée dans de l’eau chaude, mais pas brûlante, la température doit être douce pour les zones non affectées.
  • Surtout ne pas frictionner la zone atteinte, ni la masser. Cela peut aggraver la lésion.
  • Ne pas utiliser de source de forte chaleur (lampe chauffante, un four, feu, radiateur) pour réchauffer. Les zones atteintes sont engourdies et peuvent facilement être brûlées.

Quels sont les vêtements protecteurs en cas de grand froid ?

Les adultes et les enfants doivent revêtir :

  • Un bonnet en laine
  • Une écharpe ou une cagoule pour couvrir le visage et la bouche
  • Des manches resserrées au poignet
  • Des moufles (plutôt que des gants)
  • Un manteau et des chaussures imperméables
  • Plusieurs couches de vêtement pas trop serrés

Il faut vérifier que le manteau (anorak) soit imperméable et résistant au vent pour limiter la perte de chaleur (plus la vitesse du vent est grande, plus la perte de chaleur du corps augmente. Quand le vent est très fort les problèmes de santé relatifs au climat augmentent même en cas de températures douces). La laine, la soie, ou les doublures en polypropylène conservent mieux la chaleur du corps que le coton. Il faut vérifier que les vêtements ne soient pas mouillés, car l’humidité refroidit très vite le corps. Une transpiration excessive augmente la perte de chaleur, donc enlever des couches de vêtement en cas de sensation de chaleur trop importante.

Comment s’alimenter et boire pendant les grands froids ?

Il faut des repas réguliers (3 fois par jour) et consistants pour maintenir la chaleur corporelle. Il faut proposer des boissons chaudes, sucrées (chocolat chaud) et pas uniquement du café, qui entraîne une vasoconstriction. Il faut déconseiller la consommation de boissons alcoolisées, elles entraînent une perte de chaleur du corps plus rapide.

Source Ministère de la Santé
www.sante.gouv.fr


Source : infirmiers.com