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Formes pharmaceutiques des médicaments

Publié le 22/05/2008

Il est "urgent" que l'industrie pharmaceutique "prenne mieux en compte la population âgée", a-t-elle déclaré, faisant part de son expérience en unité de soins de longue durée (USLD).

L'une des problématiques en gériatrie est celle de l'administration des médicaments. La voie de prédilection de l'administration est la voie orale, les patients ayant souvent un capital veineux en mauvais état, a expliqué Marie-Claude Guelfi.

Toutefois en raison d'un risque de fausse route, les infirmiers sont souvent contraints de broyer des comprimés ou d'ouvrir des gélules.

Cela rend incertain le fait que le patient ait pris l'intégralité de son traitement et pose des questions sur l'amertume des substances ou leur instabilité, a noté le pharmacien.

Pour répondre à ce problème, Marie-Claude Guelfi a appelé à promouvoir de nouvelles formes galéniques, par exemple des comprimés dispersibles ou des patchs.

En outre, dans les USLD, "les conditions sont réunies pour réaliser une dispensation individuelle nominative" à partir de la pharmacie de l'établissement, a-t-elle expliqué.

Or les industriels ne proposent pas toujours un conditionnement unitaire (avec le nom du produit, sa dénomination commune internationale, sa date de péremption...), ce qui conduit les pharmacies à usage intérieur (PUI) à s'équiper localement pour reconditionner elles-mêmes ces médicaments.

Par exemple, à l'hôpital Sainte-Périne, les pharmaciens fabriquent 400.000 blisters par an pour 350 lits en dispensation nominative, a indiqué Marie-Claude Guelfi.

Ce processus prend du temps et implique un coût non négligeable, a-t-elle souligné. De plus, en l'absence de règles de bonnes pratiques définies dans ce cadre, chaque pharmacien définit actuellement ses propres règles. Cela conduit à des différences de normes, par exemple sur le délai de péremption défini pour les produits reconditionnés.

"Le voeu des pharmaciens hospitaliers est que les industriels soient incités à étendre la présentation unitaire, ou au moins de proposer une présentation en vrac", a indiqué Marie-Claude Guelfi, recommandant également la définition de bonnes pratiques professionnelles sur le reconditionnement unitaire.

Enfin, il est souvent nécessaire en gériatrie d'adapter les posologies, en raison de la fragilité des organes liée au vieillissement ou encore d'effets indésirables plus fréquents.

En moyenne, dans une institution gériatrique, 15% à 20% des comprimés sont délivrés sous forme de quart ou de demi comprimé, ce qui implique de devoir les couper, a-t-elle expliqué.

Parmi les spécialités les plus concernées, elle a cité les antidépresseurs, les anxiolytiques, les produits en cardiovasculaire et surtout les anti-vitamine K. Certains médicaments comme l'anti-Alzheimer Ebixa* (mémantine) ont une posologie initiale par demi-comprimé.

Plusieurs questions se posent: le comprimé est-il vraiment sécable, où trouver l'information pour s'en assurer? De plus, certains génériques d'un même princeps peuvent être sécables ou non.

Il n'est pas toujours facile de couper les comprimés, a souligné Marie-Claude Guelfi. Une fois la découpe faite, les comprimés sont reconditionnés par la PUI. Mais est-ce légal?, s'est-elle interrogée.

"Il faudrait que les industriels commercialisent des dosages plus adaptés aux posologies des personnes âgées", a-t-elle estimé.


Source : infirmiers.com