Fonction publique hospitalière: étude prospective des métiers sensibles

Cette étude, qui est publiée en deux tomes respectivement de 208 et 328 pages, a mobilisé "au moins 300 personnes" sur une année et donne une vision prospective à 10 ans, a indiqué Hugues Juricic, consultant de Pollen Conseil, associé au projet.

Elle a "pour finalité d'être un outil d'aide à la décision pour l'ensemble des acteurs de santé", souligne la directrice de la Dhos, Annie Podeur, dans la préface de l'étude. "Ni prédiction, ni prévision, l'étude a simplement pour ambition d'éclairer les professionnels dans leur choix, qu'il s'agisse des orientations stratégiques d'un établissement ou de l'élaboration d'un projet professionnel", précise-t-elle.

Le premier tome analyse les facteurs d'évolution probables à moyen et long terme dans les champs sanitaire, social et médicosocial publics. Il détaille les 10 facteurs d'évolution susceptibles d'avoir un impact sur les ressources humaines: la démographie, la demande des usagers, les pratiques de soins, les techniques médicales, l'offre de soins, l'organisation interne et le management, la formation professionnelle, les exigences réglementaires et normatives...

A la lumière de cette analyse, la Dhos et l'ONDEMFPH ont dressé la liste des 20 métiers ou groupes de métiers sur lesquels ces facteurs d'évolution ont le plus fort impact, parmi les 183 métiers ou groupes de métiers du répertoire de la FPH, publié fin 2004.

La qualification précise des impacts a été effectuée dans un premier temps sur les dix premiers métiers de la liste. Quatre concernent les soins: aide-soignant, aide médicopsychologique, auxiliaire de puériculture; groupe infirmiers; manipulateur en électroradiologie médicale; cadre de santé de proximité et de pôle. Trois métiers "administratifs en sphère clinique" ont également été choisis: cadre administratif de pôle; secrétaire médical; techniciens d'information médical. Enfin, trois métiers de support sensibles ont été identifiés: contrôleur de gestion; responsable des systèmes d'information et acheteur.

"On couvre quantitativement près de 60% des effectifs car il y a les infirmiers et les aides-soignants", a observé Hugues Juricic. "Il y a aussi des métiers moins importants en effectifs et nouveaux", qui peuvent être qualifiés de stratégiques, comme celui de cadre administratif de pôle, a-t-il ajouté.

L'analyse prospective de l'évolution de chacun des 10 métiers ou groupes de métiers a débouché sur la rédaction de "monographies", présentées dans le second tome de l'étude.

Chaque monographie passe en revue les caractéristiques actuelles du métier (activités, profil, compétences, recrutement...), les facteurs d'évolution le concernant, ses caractéristiques en prospective à l'horizon 2015, ainsi que les enjeux et les pistes d'action pour accompagner son évolution.

Après cette première publication, "nous allons maintenant travailler sur une deuxième série de métiers dans lesquels on va retrouver ceux de la recherche, les masseurs-kinésithérapeutes et les ergothérapeutes", a indiqué Richard Barthes, chargé de mission à la Dhos au bureau de la formation et de l'exercice des professions paramédicales et des personnels hospitaliers.

Il a suggéré par ailleurs de réaliser à l'avenir ce travail d'analyse et de prospective de manière régulière, tous les quatre ou cinq ans. Les établissements n'ont ni les moyens ni le temps de faire "tout ce travail" qui pourrait donc être intégré aux missions du ministère de la santé, a-t-il observé.

Etude prospective des métiers sensibles de la fonction publique hospitalière: facteurs d'évolution probables à moyen et long terme dans les champs sanitaire, social et médicosocial publics (tome 1, 208 pages); monographies de 10 métiers et groupes métiers sensibles (tome 2, 328 pages), Editions de l'Ecole nationale de santé publique, www.editions.ensp.fr