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PORTRAIT / TEMOIGNAGE

Fonction de conseillère pédagogique nationale en soins à la DHOS

Publié le 14/04/2009

La fonction de conseillère pédagogique nationale est assez mal connue au sein de la profession infirmière. Infirmiers.com a rencontré Mesdames Marie-Ange Coudray et Chantal Cateau, conseillères pédagogiques nationales en soins à la direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) au Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative pour faire le point sur leurs rôles et missions.

Rappelons succinctement l’organisation actuelle du Ministère dans le domaine de la santé http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/

La Ministre a autorité directe sur les organismes suivants dédiés à la santé :

  • la Direction générale de la santé (DGS) ;
  • la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS).

Elle a également une autorité conjointe avec d’autres Ministres sur d’autres services.

Les missions principales de la DGS sont :

  • améliorer l’état de santé général de la population et diminuer la morbidité et la mortalité ;
  • protéger les personnes des menaces pesant sur leur santé, en assurant la gestion des risques sanitaires ainsi que celle des alertes et urgences sanitaires et la préparation aux menaces exceptionnelles ;
  • contribuer à la qualité et à la sécurité du système de santé ainsi qu’un égal accès à ce système.

Les missions de la DHOS sont organisées selon deux principaux pôles :

  • l’organisation des soins, établissements et financements ;
  • professions de santé et affaires générales.

La DHOS est pleinement en charge des questions relatives aux professionnels de santé : formation initiale et continue, conditions d’exercice, statuts, démographie, déontologie, relation avec les Ordres professionnels.

C’est dans leur bureau de la DHOS que Mesdames Marie-Ange Coudray et Chantal Cateau ont bien voulu répondre à nos questions sur leur fonction.

Vous êtes conseillère pédagogique nationale en soins à la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS). Depuis quand cette fonction est-elle présente à la DHOS ?

MA C (Marie-Ange Coudray) Avant la réforme du Ministère et la jonction DGS/DHOS, la DHOS a souhaité recruter un conseiller pédagogique, ce qui était complètement nouveau. Il y avait déjà un conseiller technique, puisque la DHOS s’occupait de l’organisation des soins. Cette conseillère technique auprès de la DHOS est actuellement Anne-Marie DORE.

L’apparition des notions de VAE, de formation et de démarches métiers ont conduit la direction de la DHOS à ouvrir un poste de conseillère pédagogique. Je suis arrivée à la DHOS en octobre 2003. J’étais auparavant directrice de l’institut de formation des cadres de santé du centre hospitalier Ste Anne.

C C (Chantal Cateau) - Je suis arrivée à la DHOS en décembre 2007. J’ai repris le poste qui était présent à la DGS. Celui-ci s’est retrouvé à la DHOS au moment de la réorganisation du Ministère.

Quels sont le rôle et les missions principales des conseillères pédagogiques nationales en soins ?

C C – Ces missions sont écrites et il y a bien des objectifs. J’ai un rôle de liaison entre les DDASS, DRASS et les écoles. C’est une mission qui relevait auparavant de la DGS. C’est une mission permanente. La liaison concerne toutes les écoles paramédicales et pas seulement les IFSI. Les conseillères à la DHOS ne s’occupent pas que des infirmiers mais bien de l’ensemble des paramédicaux.

MA C- Dans le bureau P1 les juristes qui travaillent ont des « portefeuilles » organisés par profession : un s’occupe des professions de la rééducation, un des professionnels infirmiers, un pour des professionnels médico-techniques, etc. Nous sommes trois professionnels paramédicaux au sein du bureau. Nos missions sont transversales, ce sont des missions d’expertises et de conseils auprès de nos collègues juristes.

MA C – Parmi les dossiers dont nous nous occupons, il y a la réingénierie des diplômes. Nous avons aussi travaillé sur le répertoire des métiers de la fonction publique hospitalière auparavant, ainsi que sur la coopération entre professionnels. Actuellement c’est bien entendu la réingénierie des diplômes qui prend le plus de temps. Sept métiers sont concernés, soit sept groupes de 20 à 30 personnes qui se réunissent ici chaque mois.

CC - Nous participons aussi aux différents travaux interministériels. Actuellement : le plan Alzheimer, les commissions interministérielles sur la VAE, les missions régionales avec la décentralisation, la parution des textes, etc. Et puis de nombreux travaux au fur et à mesure des sujets qui se présentent.

Il y a donc de quoi s’occuper. Et on pourrait penser qu’au Ministère vous avez d’énormes moyens à votre disposition. (NDLR : le bureau dans lequel nous sommes reçus, hormis la vue sur la Tour Eiffel, n’a rien d’extraordinaire)

MA C – Nous avons un secrétariat à partager pour 20 personnes, autant dire que nous gérons l’ensemble des dossiers des convocations par mails aux différents travaux et courriers.

Sur le plan hiérarchique quelle est votre position ? Au niveau de la DHOS ?

MA C – Sur l’organigramme nous sommes placés au sein du bureau P1, au même niveau que nos collègues juristes, avec des missions différentes. Il faut être humble pour travailler ici. Les idées sont débattues, et sont reprises ou non. Nous n’avons pas de pouvoir de signature et les dossiers ne sont pas personnalisés. Nous travaillons souvent dans l’ombre. Par ailleurs, la mise en place de réformes n’est pas toujours simple.

Quels sont vos subordonnés ou les personnes avec lesquelles vous entretenez des relations étroites de travail ?

MA C – nous n’avons pas de subordonné. Par contre nous entretenons des relations étroites avec les conseillères pédagogiques régionales au niveau des DRASS.

Quelles sont les questions qui vous sont le plus fréquemment posées ? Quels sont les thèmes récurrents ? Qui vous contacte préférentiellement ?

MA C – Les écoles de formation nous contactent bien entendu. Mais aussi les personnels de terrain sur des questions d’exercice professionnel. « Est-ce que l’on a le droit de faire ceci ou cela ?» par exemple. Beaucoup de questions sont posées sur la formation ou les étudiants. Le téléphone ou l’internet facilitent les contacts.

CC – L’activité questions/réponses est très chronophage. On est obligé ici de répondre en droit et cela demande souvent une recherche précise de réponse.

Vous avez commencé votre parcours comme infirmière. Aujourd'hui vous êtes amenée à travailler avec toutes les professions paramédicales et pas seulement la filière infirmière. Est-ce délicat de travailler sur des dossiers de professions paramédicales autres que la sienne ?

MA C - Ce n’est pas un frein. Les premières réunions portant sur la réingénierie des diplômes sont parfois délicates. Mais dès qu’un climat de confiance s’installe, c’est plus posé et très intéressant. Le contenu reste plutôt à l’initiative des professionnels, et pour ma part je veille à appliquer la rigueur méthodologique, et le droit avec l’appui des juristes du bureau.

CC – L’interprofessionnalité est très intéressante et riche d’enseignements.

Si j'étais aujourd'hui un candidat à l'entrée dans un institut de formation en soins infirmiers quels conseils me donneriez-vous ? Quelle est votre vision de l'infirmière de demain ?

MA C – C’est un métier hyper intéressant et très varié. Il permet de faire de multiples choses. Dans ma carrière j’ai travaillé en Afrique, aux Antilles, j’ai été enseignante, cadre, sur le terrain, en institut, et aujourd’hui ici. Et je dirais que lorsqu’on a envie d’être infirmier, il faut avoir envie d’aller plus loin. C’est un métier où l’on apprend normalement tout le temps des choses. Quand on peut, il faut continuer d’apprendre et d’avancer.

CC – On travaille sur l’homme et il faut beaucoup de délicatesse, de finesse et d’exigence. On n’a pas le droit à l’erreur. Il faut une bonne dose d’humilité. Aujourd’hui encore je me pose la question sur ce qu’est « soigner ».

MA C – La difficulté est souvent de trouver le sens ce que l’on veut faire. Ce n’est pas le comment mais le pourquoi qui est important.

CC – On ne peut plus se contenter de son diplôme. Il faut sans cesse se remettre en question.

MA C – La réponse de Virginia Henderson à la Mutualité lors de son premier passage en France à une jeune infirmière qui lui demandait : « qu’est ce que vous conseillez à une jeune infirmière que je suis aujourd’hui pour apprendre le métier ? ». Elle lui a dit : « prenez un sac à dos et voyagez ». Si vous parcourez le monde vous apprendrez l’homme.

Merci pour vos réponses qui éclaireront les internautes du site infirmiers.com.

Jérôme CLEMENT
Rédacteur infirmiers.com
Coordinateur pédagogique Mediformation
https://www.mediformation.com


Source : infirmiers.com