FO santé appelle à une journée d'action

FO santé a demandé à ses membres régionaux d'organiser jeudi des rassemblements devant les agences régionales de l'hospitalisation (ARH), des assemblées générales, des conférences de presse et des rencontres avec les élus.

Un cahier de revendications sera notamment remis aux ARH avec l'ensemble des sujets à aborder dans le cadre de négociations que le syndicat réclame au Premier ministre, François Fillon, et à la ministre de la santé, Roselyne Bachelot.

Didier Bernus, secrétaire fédéral FO santé, a dénoncé mardi les problèmes de recrutement des personnels. Il a pris l'exemple de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) où respectivement 400 et 2.000 postes d'infirmiers seraient vacants.

S'agissant des problèmes budgétaires, Didier Bernus a indiqué qu'il faudrait 1,5 à 2 milliards d'euros supplémentaires pour les hôpitaux. Selon lui, les problèmes de recrutement obligent à fermer des lits, ce qui, "dans la logique productiviste de la tarification à l'activité (T2A)", fait baisser l'activité, donc les recettes et "accroît les difficultés budgétaires des hôpitaux".

"Il convient d'arrêter cette spirale qui produit des dégâts très concrets au niveau des services", a-t-il ajouté en déplorant l'"usure" des personnels qui, par conscience professionnelle, essayent de faire tourner les services malgré l'insuffisance des moyens. FO santé a calculé que début 2007, les personnels paramédicaux avaient accumulé 15 millions d'heures supplémentaires.

Didier Bernus a également remarqué que les hôpitaux comblent désormais leurs déficits en asséchant leurs réserves d'investissement, comme le permet la nouvelle présentation comptable, ce qui risque de poser problème dans quelques années quand il faudra rénover des bâtiments ou renouveler des équipements lourds.

"Nous sommes prêts à discuter, il y a des choix budgétaires à faire", a-t-il déclaré.

Le syndicat demande entre autres une remise à plat de la T2A, dont il déplore le manque de visibilité, et une révision de la nouvelle gouvernance, réforme "technocratique" qui "désorganise complètement les établissements".

Les représentants de FO santé souhaitent rencontrer Roselyne Bachelot afin d'entamer des négociations sur ces sujets. Comme les autres organisations syndicales, ils ont déjà rencontré la ministre de la santé lundi 3 septembre, notamment sur le LMD des paramédicaux, note-t-on.

Ils demandent également à être consultés dans le cadre de la préparation du projet de loi de financement de sécurité sociale (PLFSS) pour 2008.

Par ailleurs, ils se sont réjouis de la nomination de Gérard Larcher pour piloter la mission chargée de réfléchir aux missions de l'hôpital et espèrent qu'il les contactera rapidement. L'expérience de Gérard Larcher dans le monde hospitalier, notamment à la tête de la Fédération hospitalière de France (FHF), leur semble être un élément positif qui permettra d'initier rapidement les travaux.

Néanmoins, les représentants de FO santé considèrent que la mission ne permettra que d'affiner des constats déjà bien connus de la communauté hospitalière et que retarder la mise en oeuvre de solutions ne fera qu'aggraver les difficultés.

Ils se sont globalement réjouis de l'intérêt du président de la République pour l'hôpital mais observent que ses discours n'ont encore donné lieu à aucune mesure concrète depuis juin.

UN FONDS POUR REMUNERER LES ETUDIANTS

FO santé demande un "plan national de formation initiale pour l'ensemble des professions paramédicales qui permette le remplacement de 350.000 départs en retraite que va connaître la fonction publique hospitalière d'ici 2012".

Bernard Hénin, secrétaire fédéral, a indiqué mardi que sur les 30.000 places disponibles dans les Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi), 10% n'étaient pas occupées et qu'un quart des élèves ne finissent pas leur formation, ce qui porte à environ 20.000 le nombre d'étudiants formés chaque année.

Or les représentants de FO santé ont souligné que sur les cinq prochaines années, il faudrait former 200.000 infirmiers pour satisfaire les besoins de l'hospitalisation publique et privée.

Les problèmes rencontrés pour le recrutement des personnels paramédicaux mais également médicaux avec, selon le syndicat, 3.000 postes de praticiens hospitaliers vacants, font que certaines régions sont "à la veille d'incidents médicaux graves", a souligné un troisième secrétaire fédéral, Denis Basset.

Une des pistes de FO santé pour rendre les formations paramédicales plus attractives porte sur la rémunération des étudiants. A cet effet, le syndicat propose de créer un "fonds de compensation" spécifique alimenté par des cotisations professionnelles de l'ensemble des établissements publics et privés ayant besoin des personnels paramédicaux.

Fo santé dénonce également l'explosion du recours à l'intérim et réclame un plan national de résorption de l'emploi précaire.