Ferrari pour des enfants malades

Au Circuit automobile Dijon Prenois, 180 enfants malades du CHU ont découvert la vitesse en Ferrari !

Le vendredi 11 mars 2011 a été une journée extraordinaire à plus d’un titre pour 180 enfants malades, hospitalisés ou suivis dans le service d’immuno-hématologie-oncologie du pôle pédiatrie du Centre hospitalier universitaire de Dijon (21-Côte d’or).

Cette journée a mobilisé le réseau associatif, les partenaires logistiques et financiers, les personnels hospitaliers, les familles et bien sur les enfants. Elle restera longtemps dans la mémoire de ces enfants, invités au Circuit automobile Dijon Prenois.

Infirmiers.com : Monsieur Olivier Rousseau vous êtes président de l’association « Coup d’pouce », comment vous est venu l’idée de cette journée ?

Olivier Rousseau : L’association Coup d’pouce regroupe des parents d’enfants malades et hospitalisés au CHU de Dijon. Cet hôpital draine les patients du territoire bourguignon mais aussi plus largement, jusqu’en Champagne Ardennes. Notre association a pour mission de soutenir et aider les familles de ces enfants sur le plan logistique et moral. Au quotidien, on propose dans le service des actions visant à améliorer le confort des enfants et de leurs parents, des activités de distraction comme la mise en place d’un atelier musique, on essaye de réaliser les rêves de ces enfants qui luttent courageusement contre la maladie. Depuis près d’un an, on avait envie d’organiser une journée rassemblant ces enfants en dehors de l’hôpital.

Infirmiers.com : Comment l’annonce de cette journée sur un circuit automobile, pour des baptêmes de pistes à pleine vitesse en Ferrari, a-t-elle été perçue par les enfants ?

Olivier Rousseau : Tout le monde a été ravi de cette initiative. Filles ou garçons ont retenu cette journée du 11 mars et personne n’avait envie de la manquer. Nous voulions amener le maximum d’enfants sur le circuit. Malheureusement, ce n’était pas possible pour les enfants en isolement stérile, mais on a prévu de leur ramener des posters et autres objets afin qu’ils participent eux-aussi à la fête. On a prévu également d’offrir à chaque enfant une sculpture sur ballon faite par un professionnel.

De gauche à droite : un propriétaire de Ferrari, un enfant, la maman, Daniel Tridon (Lion’s club doyen de Dijon) et Olivier Rousseau (Coup d’pouce)	Installation à bord du bolide

Infirmiers.com : Monsieur Daniel Tridon, vous présidez le Lion’s club doyen de Dijon, comment avez-vous pris part à cette journée ?

Daniel Tridon : Nous soutenons l’association Coup d’pouce régulièrement et quand Olivier Rousseau m’a parlé de cette idée, nous ne pouvions que l’accompagner. L’un de nos membres, Nello Chelli, appartient au club Ferrari France et avait déjà organisé une manifestation similaire sur Paris. Il a tout de suite accepté de se lancer dans cette aventure et de mobiliser un maximum de pilotes propriétaires de Ferrari. Près de 60 voitures ont répondu présent dont l’extraordinaire 599 XX, de 400 à 750 chevaux, des puissances capables de produire de belles émotions. Le circuit mythique Dijon-Prenois nous a ouvert ses portes gracieusement.

Infirmiers.com : Vous avez mobilisé tous les ingrédients nécessaires à la réussite de ce projet. Êtes vous pleinement satisfait ?

Daniel Tridon : 180 enfants présents et heureux, 60 Ferrari, un public nombreux, près de 450 baptêmes de piste, une collecte d’argent au profit de l’association et le beau temps. Oui, c’est une belle journée, parfaitement réussie. Malheureusement, je retiens que la semaine dernière un enfant nous a quitté. Il avait comme objectif cette journée, je pense à lui et à sa famille.

Infirmiers.com : Vous êtes propriétaire d’une de ces belles mécaniques au cheval cabré, Ferrari. Comment se sont passé les baptêmes ?

Anonyme : J’ai vu arriver un petit bonhomme, un peu inquiet. Les membres du Lion’s club l’ont installé dans ma voiture en place passager. Son regard oscillait entre la joie de cette promenade sur circuit et l’inquiétude sur son déroulement. Moteur en route, le bruit, les vibrations qui envahissent le cockpit, le premier tour est fait lentement. Le visage s’illumine peu à peu. La vitesse augmente doucement, les freinages sont plus tardifs, les courbes s’enchaînent. Je crois qu’il me demande d’aller plus vite encore. Je libère les chevaux. Le dernier tour approche et je lui demande si tout va bien : « encore un s’il te plaît ». Je m’exécute sans difficulté pour que ce rêve soit complet. Au retour sur la ligne droite des stands, j’ai un vrai copilote à mes côtés. Il sort de la voiture, rejoint ses parents, commence à raconter son périple, son sourire est radieux, il refait mes gestes au volant. Ce n’est peut être pas grand chose, mais j’espère qu’il gardera un excellent souvenir de ce moment. Pour ma part, j’ai répondu présent tout de suite à cette initiative et j’ai beaucoup appris au contact de ces enfants.

Infirmiers.com : Monsieur Gérard Couillault, vous êtes médecin dans le service d’immuno-hématologie-oncologie, comment cette journée a-t-elle pu s’organiser ?

Gérard Couillault : Simplement ! Les relations que nous avons avec l’association Coup d’pouce sont tellement fortes, que nous avons accompagné au mieux les enfants pour qu’ils puissent participer. Certains enfants ont reçu leur chimiothérapie avant ou après leur baptême de piste. C’est une journée exceptionnelle. Les soignants l’ont accompagnée au mieux. Ils connaissent bien ces enfants et savent l’utilité de ce genre de manifestation.

Infirmiers.com : Quels sont les bénéfices de cette journée pour les enfants ?

Gérard Couillault : Je crois qu’il suffit de voir les visages des enfants. Ils sont tous souriants, fiers et contents d’avoir pris place dans ces bolides de rêve. Pendant longtemps ils auront de précieux souvenirs à raconter à leurs proches et aussi entre eux.

Olivier Rousseau : Nous organisons dans le service des moments d’échanges entre les parents. Les discussions ne portent presque jamais sur la maladie, ils parlent d’autres choses. Cette journée donnera l’occasion aux enfants d’échanger leurs impressions sur ces tours de pistes et non sur leur maladie.

Infirmiers.com : Nous n’avons pas interrogé les enfants ou les parents. Leurs regards, leurs sourires et leurs joies suffisent à dire que cette expérience a été pleinement appréciée. Il était normal de les laisser profiter de cette journée. Certains ont eu du mal à quitter le circuit.

Ce sont les bolides qui ont eu besoin d’un Coup de pouce en fin de journée !

Bravo et merci à tous les organisateurs et soutiens.

 

 

Jérôme CLÉMENT
responsable de la formation - IZEOS
jerome.clement@infirmiers.com