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PUERICULTRICE

"Faire avancer la spécialité dans l’intérêt de l’enfant"

Publié le 19/10/2018

Le livre blanc de l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômées et des Étudiants (ANPDE) a été dévoilé le 3 octobre 2018. Il résulte d’une enquête nationale auprès des infirmiers puériculteurs et regroupe des propositions couvrant les principaux secteurs d’activité de la spécialité.

Dans les services de néonatologie et réanimation pédiatrique, l’IPDE doit être le seul habilité à pratiquer les actes des soins sur prescription ou conseil médical

Au printemps dernier, l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômées et des Etudiants (ANPDE) lançait une enquête nationale à destination de tous les infirmiers puériculteurs afin de leur permettre de s’exprimer sur les évolutions nécessaires à la profession pour mieux s’intégrer dans un système de santé en mutation, précise l’ANPDE dans son communiqué. À travers les résultats issus de l’enquête, un livre blanc couvrant les principaux secteurs d’activité de la spécialité de ces infirmiers, a vu le jour : le milieu hospitalier, les missions de l’IPDE en Protection Maternelle et Infantile, les modes d’accueil ou encore le milieu scolaire figurent parmi les 6 axes sur lesquels l’ANPDE s’est attachée pour la rédaction de 92 propositions d’évolution. L’association a également pris en compte les activités en libéral et les missions de l’IPDE en protection de l’enfance.

Vers plus de reconnaissance…

Premier constat dressé par l’association : les prises en charge hospitalière pédiatriques deviennent de plus en plus complexes pour plusieurs raisons : raréfaction du nombre de praticiens ; surpopulation aux urgences ; diminution du nombre de postes de soignants ; de professionnels diplômés spécifiquement ; fermeture de certains services pour des raisons de sécurité et de coût. La réglementation actuelle reste peu contraignante concernant les services pédiatriques et la spécialité d’IPDE n’est pas un prérequis obligatoire, regrette l’ANPDE. Un avis conforté par Le Défenseur des Droits qui soulignait dans son rapport de 2017, le besoin d’encourager le développement de modules de formation aux urgences pédiatriques et d’assurer la présence dans les services d’un nombre suffisant de soignants spécifiquement formés à la prise en charge des enfants, notamment des puériculteurs et puéricultrices et des auxiliaires de puériculture.

L’autonomie nécessaire pour la réalisation des soins pédiatriques interdit l’emploi d’IDE non formée spécifiquement

Dans son livre blanc, l’ANPDE formule plusieurs propositions pour plus de reconnaissance de la compétence spécifique : Dans les services de néonatologie et réanimation pédiatrique, l’IPDE doit être le seul habilité à pratiquer les actes des soins sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu sur les enfants âgés de 0 à 6 ans, compte tenu de sa capacité à prendre compte globalement des besoins de l’enfant et de sa famille. L’ANPDE met en garde contre l’apprentissage sur le terrain, de gestes à forte technicité et sur la prise en soin de l’enfant. Dans les autres services, l’IPDE doit être le seul habilité à la rédaction de protocoles obligatoires et de leur évaluation, encadrant toute prise en charge de l’enfant hospitalisé. En Hospitalisation à Domicile (HAD) et en soins palliatifs, l’IPDE doit être le seul à pratiquer les actes de soin sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu sur les enfants de 0 à 18 ans. À la différence de l’hospitalisation classique, l’IPDE est seul présent chez le patient. L’autonomie nécessaire pour la réalisation des soins interdit l’emploi d’IDE non formée spécifiquement pour répondre aux spécificités de l’enfant. Afin d’améliorer la qualité et la sécurité lors de la prise en charge de l’enfant, l’ANPDE préconise notamment des changements dans l’organisation des soins : mise en place d’une consultation IPDE quotidienne en soutien de la prise en charge de l’enfant par l’IDE, mise en place de consultations obligatoires par l’IDE pour toute première prise en charge de l’enfant.

Charles Eury , président de l’ANPDE

L’idée est de mobiliser les compétences des puéricultrices qui ne sont pas utilisées comme elles le pourraient. La vaccination par exemple, où nous sommes encore très limités par rapport aux prescriptions médicales qui sont encore obligatoires alors que les puériculteurs sont formés et peuvent aller beaucoup plus loin (…) On sait qu'environ 60 % des urgences pédiatriques pourraient également être traitées en amont par des puéricultrices en libéral ou en Protection maternelle et infantile (PMI). Cela permettrait de fluidifier le parcours de santé de l'enfant. L’une des mesures transversales du livre blanc est que pour un enfant de moins de 6 ans, il faut avoir reçu une formation spécifique afin de pouvoir le prendre en charge dans les bonnes conditions. D'autres mesures concernent notamment la réorganisation de la PMI et nous allons prochainement rencontrer Michèle Peyron, la députée missionnée à ce sujet pour lui remettre notre livre blanc.

Un cadre pour les infirmiers en pratique avancée

L’association prévoit dans son livre blanc, un cadre pour la pratique avancée des puériculteurs . Il cite l’exemple des services de soins anglosaxons, pouvant via la pratique avancée, se spécialiser dans des secteurs spécifiques comme la néonatologie ou la pédiatrie et réaliser des actes tels que l’intubation, la pose de drains pleuraux. Ils participent au diagnostic et prescrivent notamment des examens complémentaires ou des thérapeutiques spécifiques. Pour la France, l’ANPDE détaille les propositions qui pourront être réalisées à la demande d’une sage-femme, en l’absence d’une sage-femme ou à la demande du médecin : la réalisation d’un examen médical du nouveau-né, la réalisation d’une consultation pour adapter l’alimentation du nouveau-né, la prescription des dépistages néonataux, la rédaction de protocoles encadrant tout dépistage par l’IDE ou encore l’examen du nouveau-né avant sa sortie. En conclusion la transversalité des missions de l’infirmier puériculteur complexifie l’évolution de la spécialité, mais rend possible une activité visant l’enfant dans sa globalité, une approche multisectorielle aujourd’hui indispensable, rappelle le président de l’ANPDE, Charles Eury, dans son éditorial.

Les réingénieries des spécialités toujours en attente

Les travaux de réingénierie du diplôme d’infirmière-puéricultrice devaient être prêts pour la rentrée 2018 mais ce n’est pas le cas. Dans un communiqué, L’ANPDE, l’Union Nationale des Associations d’infirmiers de Bloc Opératoire Diplômés d’Etat (UNAIBODE), l’Association des Enseignants des Ecoles d’Infirmiers de Bloc Opératoire (l’AEEIBO) et le Comité d’Entente des Ecoles Préparant aux Métiers de l’Enfance (CEEPAME) s’interrogent sur les priorités du gouvernement et souhaitent pouvoir rapidement travailler avec l’Enseignement Supérieur. Les réingénieries devaient permettre, à l’issue, une reconnaissance au grade Master pour les nouveaux diplômés et une place intégration à l’université. La réingénierie est nécessaire par rapport au programme qui date de 1983. Finaliser ce dossier qui traîne depuis trop longtemps devient urgent . Nous demandons qu’un groupe de travail se mette en place rapidement pour finaliser le référentiel, conclut le président de l’ANPDE, Charles Eury.

Inès KheireddineJournaliste infirmiers.com ines.kheireddine@infirmiers.com  @Ineskheireddine


Source : infirmiers.com