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INFOS ET ACTUALITES

Entre 350.000 et 450.000 événements indésirables graves à l'hôpital chaque année, dont plus d'un tiers évitables

Publié le 11/05/2005

L'Etude nationale sur les événements indésirables liés aux soins, conduite entre avril et juin 2004 dans 71 établissements de santé sur tout le territoire français, est publiée mardi dans "Etudes et Résultats" de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé. Un colloque est consacré mardi à la présentation des résultats.

Après une première étude de faisabilité en région Aquitaine, l'étude ENEIS a été lancée pour avoir une vision globale du nombre et du type d'événements indésirables dans les hôpitaux, à la fois les événements survenant chez les patients hospitalisés et les événements conduisant à une hospitalisation.

L'étude a été réalisée dans 292 unités de médecine ou de chirurgie de 71 établissements (CHU, autres établissements sous dotation globale, établissements privés sous objectif quantifié national), dont les noms ne sont pas donnés, dans 19 départements.

Au total, ce sont 8.754 patients totalisant 35.234 journées d'hospitalisation qui ont été étudiés.

Dans cette population, il est survenu 255 événements indésirables graves durant la période d'hospitalisation, ce qui correspond à un taux de 6,6 événements pour 1.000 journées d'hospitalisation.

Le risque est légèrement plus élevé en chirurgie (7/1.000, variant de 5 à 8,6/1.000 selon le type d'unité) qu'en médecine (6,2/1.000, variant de 4,6 à 7,8/1.000).

Philippe Michel et ses collègues du Comité de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (Ccecqa) font une extrapolation à l'ensemble des établissements français et estiment qu'entre 350.000 et 450.000 événements indésirables graves surviennent en France annuellement chez les patients hospitalisés.

Les patients les plus à risque sont les plus fragiles, notamment ceux hospitalisés en gériatrie, en réanimation chirurgicale et en néonatalogie.

Une analyse des circonstances de survenue de ces événements montre que 35,4% sont jugés évitables (39,6% en médecine et 32% en chirurgie).

Il s'agissait notamment d'atteintes cutanées (allergies, escarres), d'événements entraînant un retentissement psychologique, comme un report d'intervention, de douleurs survenant en conséquence de retards de diagnostic ou de défauts d'organisation.

Les auteurs précisent que près de la moitié (48,9%) des événements indésirables graves étaient liés à une intervention chirurgicale, 26,7% à des produits de santé, dont 19,5% à des médicaments, et 24,1% à des infections, dont 4,9% au niveau du site opératoire.

Par ailleurs, 40,5% des événements indésirables n'ont eu pour conséquence qu'une prolongation d'hospitalisation.

3 A 5% DES HOSPITALISATIONS

L'autre partie de l'étude Eneis concerne les événements indésirables graves liés à des soins qui ont conduit à une hospitalisation. Sur les 8.754 patients étudiés, 195 événements de ce type, considérés comme étant "à l'origine même du séjour à l'hôpital", ont été observés.

Ainsi, des événements indésirables graves occasionneraient 3 à 5% des hospitalisations, soit entre 175.000 et 250.000 par an.

Pour ces événements, générés pour les 2/3 en médecine de ville et pour 1/3 par une hospitalisation antérieure, les auteurs estiment qu'entre 70.000 et 110.000, soit 46% (54% en médecine et 36% en chirurgie), étaient évitables.

Près de la moitié de ces événements ayant entraîné une hospitalisation étaient dus à un produit de santé, le plus souvent un médicament (près de 40%).

Parmi les événements évitables, les auteurs ont identifié des erreurs de surveillance des soins, des erreurs d'administration de produits ou des défauts d'observance des patients, des indications erronées (1/3 des cas), des retards de mise en oeuvre de traitements./fb

(Drees; Etudes et résultats, mai 2005, n°398)


Source : infirmiers.com