Le ministère de la santé a demandé un rapport à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le centre hospitalier Paul Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne) après le meurtre commis par un patient suivi à l'hôpital, a-t-on appris auprès du ministère.
Une enquête judiciaire préliminaire a été ouverte par le procureur de la République de Créteil.
Le patient, en sortie d'essai depuis octobre 2009 après une hospitalisation d'office (HO) commencée en 2009, a tué sa femme à son domicile de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Son épouse était également une patiente de l'hôpital, suivie dans le même service depuis plusieurs années, indique mardi la direction de l'hôpital dans un communiqué.
"L'hospitalisation et les sorties d'essais des malades soignés sous contrainte obéissent à des règles très strictes (certificat médical, décision des autorités publiques) qui en l'occurrence ont été respectées", souligne la direction de l'hôpital.
Le patient s'est présenté samedi à 8h50 dans le service qui le suit à l'hôpital. Il a indiqué aux soignants présents avoir tué son épouse et a demandé de se faire hospitaliser, rapporte la direction de l'hôpital. "Les personnels hospitaliers et médecins ont réagi avec professionnalisme et ont pu trouver immédiatement une solution d'hospitalisation adaptée".
La police, prévenue par la direction de l'hôpital, s'est rendue au domicile et a découvert le corps de la victime. "L'équipe de direction, les cadres infirmiers et le chef de service se sont aussitôt mobilisés, en coopération avec les représentants du parquet et de la police judiciaire", relate la direction de l'hôpital.
Un soutien a été apporté au personnel du service "appelé à accueillir fréquemment des patients difficiles", souligne la direction. "Les personnels du service sont bouleversés par ce qui vient de se passer", déclare à l'APM le directeur du CH Paul Guiraud, Henri Poinsignon.
Le patient est suivi depuis 1998 dans ce service du CH Paul Guiraud et a alterné des périodes de HO, des sorties d'essai et un suivi sans régime d'hospitalisation sous contrainte, indique-t-il. "C'est un patient décrit comme souvent agressif envers autrui et compliqué à gérer. Il a provoqué des bagarres, s'est querellé avec des contrôleurs dans les transports en commun et ne supporte pas d'attendre à cause d'un retard dans un rendez-vous".
Depuis octobre 2009, en sortie d'essai, après une HO décidée après une bagarre, il venait une fois par semaine à l'hôpital de jour du secteur, situé dans les locaux de l'hôpital Paul Guiraud, et prenait ses traitements, indique le directeur.
La semaine dernière, mercredi, il n'avait pas attendu son psychiatre traitant qui était en retard de quelques minutes au rendez-vous mais il l'avait vu vendredi après-midi au centre médico-psychologique (CMP), indique le directeur. Lors de ce rendez-vous, le patient n'avait pas demandé d'hospitalisation, précise-t-il.
Les médecins avaient le sentiment que le patient et sa femme "allaient mal tous les deux en même temps". "C'est lui qui, le 9 janvier, avait conduit son épouse au centre de crise et elle était restée jusqu'au 20 janvier".
"Ce drame met une nouvelle fois en lumière l'équilibre difficile et nécessaire entre le soin, les libertés publiques, mais aussi la sécurité publique et le respect des victimes dont la psychiatrie publique ne se désintéresse pas", assure la direction de l'hôpital dans son communiqué.
"La population des malades mentaux présente des taux de criminalité ou de délinquance équivalents, mais non supérieurs, à ceux de la population générale", rappelle-t-elle.
Une source judiciaire a indiqué au quotidien Le Parisien que l'homme avait commis en 1994 un homicide en Guyane et avait bénéficié en 1998 d'un non lieu en raison d'une irresponsabilité pénale dû à son état mental au moment des faits.
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