Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

GRANDS DOSSIERS

En direct du Centre de traitement Ebola de Macenta en Guinée Conakry

Publié le 15/01/2015
Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Reportage photos Ebola crédit Photo Laurent Demont

Ebola Reportage photos Laurent Demont

Ebola Reportage photos Laurent Demont

Laurent Demont, reporter-photographe, nous adresse son reportage photo en direct du Centre de traitement Ebola de Macenta en Guinée Conakry. Alors que le sujet Ebola a déserté les medias, on y voit des soignants solidaires, formant leurs pairs, et toujours aussi engagés face à l'épidémie, attentifs aux besoins des personnes soignées dans le respect absolu des mesures de bio-sécurité et ce, afin d'empêcher de nouvelles contaminations, y compris la leur.

Des mesures draconiennes de bio-sécurité...

L'un des objectifs d'un Centre de Traitement Ebola comme celui de la Croix-Rouge française à Macenta, en Guinée Conakry est de circonscrire le virus. Cet objectif ne doit pas empêcher de prendre soin des malades et d'assurer un suivi médical irréprochable. Plusieurs fois par jour, médecins et infirmiers vont dans la zone à haut risque pour prendre soin des patients, recueillir les constantes, aider à la l'hydratation et à l'alimentation, donner les médicaments et adapter les traitements. Pour transmettre les signes cliniques entre la zone à haut risque et la zone à bas risque, dans laquelle se trouve notamment la tente médicale avec les dossiers médicaux, les soignants dictent leurs observations à leurs collègues. En effet rien ne peux sortir de la zone à haut risque sans être décontaminé avec une solution d'eau chlorée à 0,5% ou incinéré. Ces mesures de bio-sécurité sont la clé du fonctionnement d'un CTE pour empêcher la propagation de l'épidémie.

L'étape cruciale du deshabillage...

Après un maximum de 45 minutes dans la zone à haut risque, les binômes sortent en passant par la zone de déshabillage. Là, sous la conduite d'un hygiéniste, ils enlèvent un par un tous les équipements de protection : gants, tablier, masque, lunette, gants et bien entendu combinaison. Après avoir pulvérisé les mains du sortant, l'hygiéniste arrose tout le corps avec une solution d'eau chlorée à 0,5% de manière à tuer le virus éventuellement présent sur la combinaison (PPE - Personal Protective Equipment). Outre la fin d'une séance de travail souvent fatigante, le déshabillage marque aussi le retour à une température normale. La première pulvérisation d'eau chlorée fait instantanément baisser la chaleur dans la PPE remarque un infirmier du CTE de la Croix-Rouge française de Macenta, en Guinée Conakry.

Réduire le temps de travail dans la zone à risque...

Travailler comme infirmier dans un Centre de Traitement Ebola comme celui de la Croix-Rouge française à Macenta, en Guinée Conakry nécessite de reconsidérer l'organisation des soins. Les mesures de bio-sécurité sont omniprésentes, elles garantissent aux personnels soignants des conditions de travail optimales. Donner les médicaments aux patients ne fait pas exception aux changements d'habitude de travail. Tous les traitements sont préparés par le staff infirmier et vérifiés avant d'être conditionnés en sachet individuel sur lequel est inscrit le nom du patient, son numéro et la zone du CTE dans laquelle il se trouve. Toutes ces mesures visent à réduire le temps de travail dans la zone à haut risque et à garantir la continuité des soins pour le patient.

L'étape de triage des patients, une priorité...

L'admission d'un patient dans un Centre de Traitement Ebola comme celui de la Croix-Rouge française à Macenta, en Guinée Conakry, passe par une étape de triage. Un médecin évalue l'état de santé du patient en conservant une distance de sécurité d'au moins deux mètres. Les symptômes d'Ebola comme la fièvre, les vomissements, la diarrhée, les douleurs articulaires ou la fatigue sont recherchés. Assisté par un HP (Health Promoter - Agent communautaire), le médecin  cherche également à savoir si le patient a été en contact avec un malade d'Ebola, dans son entourage ou dans sa famille. Une fois cette étape passée, et si les facteurs de risque sont réunis, le patient est admis dans le CTE. Là il est mis sous traitement prophylactique et des analyses sanguines sont réalisées pour rechercher la présence du virus Ebola mais aussi d'autres maladies comme le palus ou la fièvre typhoïde.

La moindre parcelle de surface cutanée doit être protégée...

Avant de rentrer dans la zone à haut risque d’un Centre de Traitement Ebola comme celui de la Croix-Rouge française à Macenta, en Guinée Conakry, la moindre parcelle de surface cutanée doit être protégée. L’une des priorités dans la lutte contre Ebola est de préserver les soignants. En effet, médecins et infirmiers sont à la fois les plus exposés et les plus nécessaires dans le combat contre le virus. Les soignants, mais aussi les hygiénistes, les psychologues et toutes les personnes qui rentrent dans la zone à haut risque passent par la « tente habillage » pour revêtir un EPI ou PPE (Equipement de Protection Individuelle, en anglais - Personal Protective Equipement). C’est en binôme qu’ils s’équipent, vérifiant mutuellement leur protection. Ils travaillent également en binôme dans la zone à haut risque.

Une formation initiale et continue du personnel soignant...

Le soin aux patients n’est pas la seule activité d’un Centre de Traitement Ebola. La formation initiale et continue du personnel est également nécessaire à la lutte contre l’épidémie. Ces formations couvrent de nombreux aspects comme les mesures de bio-sécurité, les soins spécifiques ou l’habillage et de déshabillage pour la zone à haut risque. Ils sont abordés durant des séances magistrales mais également à travers des ateliers pratiques. Chaque intervenant du CTE, notamment infirmier, dispose donc d’une formation initiale, d’une immersion puis d’une formation continue.

De la distance qui n'empêche pas le contact...

Le contact avec les patients est au cœur de la prise en charge infirmière. La combinaison de protection que les soignants revêtent est indispensable à leur sécurité, mais elle met une certaine distance. Pour autant, infirmières et infirmiers sont unanimes. Le contact est tout à fait possible. "Poser sa main sur l'épaule ou sur le bras des patients est tout aussi primordial donner des médicaments ou aider à boire". Le regard, à travers le masque de protection, permet d'installer une relation de confiance. Paradoxalement, porter la PPE est également la seule occasion pour les soignants de se toucher. En effet la "no touch policy" est de rigueur sur les missions Ebola pour éviter tout risque de contamination.

Laurent DEMONTReporter-photographe

Retrouvez tous les articles du dossier Ebola

Un cours en ligne consacré à Ebola

Depuis le 12 janvier 2015, l'Université de Genève (Unige) et l'université numérique francophone des sciences du sport et de la santé (UNF3S) proposent un cours en ligne dédié au virus Ebola. Cinq cours de deux heures chacun seront ainsi consultables gratuitement à partir de la plateforme FUN. Le premier cours, déjà en ligne, aborde la compréhension de la maladie. Les cours suivant seront notamment consacrés à l'impact d'Ebola sur nos vies et nos sociétés ou encore aux réponses pouvant être apportées à l'Afrique et au monde.


Source : infirmiers.com