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PUERICULTRICE

En congrès, les puéricultrices ont toujours de fortes attentes !

Publié le 10/06/2016
nouveau-né

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Sébastien Colson

Sébastien Colson

41emes JNE

41emes JNE

A quelques jours de l’ouverture des 41èmes Journées Nationales d’Etudes des infirmières puéricultrices, du 15 au 17 juin 2016 à Poitiers, organisées par l’ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices (-teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants), Sébastien Colson, président de l’association, nous présente cette nouvelle édition et partage sa vision sur le futur de la profession.

18 000 infirmières puéricultrices en exercice, plus de 1000 étudiants formés par an… et des attentes qui perdurent pour pouvoir mener à bien leurs multiples missions.

Les 41èmes journées d'études des infirmières puéricultrices vont bientôt s'ouvrir. Combien de personnes attendez-vous et que pourront-elles découvrir lors de ce congrès ?

Sébastien Colson - Pour la première fois, les Journées Nationales d'Etudes des puéricultrices se dérouleront, trois jours durant, dans un lieu particulier : le Futuroscope de Poitiers. Cet endroit « extraordinaire » a toujours été vecteur d'innovations, nous ne pouvions donc pas faire l'impasse sur les nouvelles technologies développées au travers de la e-santé à destination des enfants, de leur famille et des professionnels de santé. Environ 700 participants sont attendus et pour ceux qui n'auront pas la chance d'assister au congrès 2016, l'ANPDE proposera des séances de e-learning à partir des vidéos des conférences plénières. Quant aux réseaux sociaux, ils permettront aux internautes de poser les questions aux orateurs. Parmi les thèmes abordés en séances plénières, soulignons-en quelques-uns : la santé de l'adolescent, la création d'un établissement d'accueil de jeunes enfants, la douleur de l'enfant, la parentalité… Notons également – et c'est une première ! - l'organisation d'un forum de clôture qui permettra à des représentants d'usagers d'exprimer leurs besoins et attentes face au système de santé actuel et d'échanger avec des représentants de professions de l'enfance ; l'occasion pour chacun de s'exprimer, de s'écouter et d'envisager des perspectives non pas individuelles, mais collectives. Beaucoup de nouveautés et d'interactivité donc pour cette nouvelle édition 2016.

Suite à la Loi de santé et à la Grande Conférence de la Santé, et plus récemment à la remise du rapport Giampino sur le développement du jeune enfant , les infirmières puéricultrices peuvent-elles espérer prochainement une meilleure reconnaissance de leur profession ?

S. C. - La Grande Conférence de Santé, dont les travaux ont débuté au lendemain du congrès des puéricultrices à Marseille en juin 2015, a été l'occasion pour notre spécialité de s'exprimer et de produire des contributions, qui ont été publiées sur le site de la Grande Conférence. Après plusieurs mois de travaux, la feuille de route prononcée par Manuel Valls, Premier Ministre, le 10 février dernier, laisse rêveur : la grande majorité des mesures correspond aux demandes de notre spécialité (et plus généralement des autres professions de santé) que nous ne cessons de proposer depuis des années. Nous sommes ressortis de la Grande Conférence satisfaits, mais cependant méfiants, en raison du calendrier très ambitieux et des échéances électorales présidentielles de 2017.

Le rapport Giampino est également une bonne nouvelle pour la spécialité. L'ANPDE et le CEEPAME (Comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l'enfance puéricultrice & auxiliaire de puériculture) se sont d'ailleurs exprimés sur le fait que les préconisations confortaient les prises de position des deux associations : évolution nécessaire et rapide de la formation, attribution d'un niveau Master, évolution des effectifs de la spécialité pour répondre à toutes les missions, renforcement des compétences en encadrement dans la formation initiale et continue, évolution du métier et de la formation des assistants maternels. Ce rapport permet de conforter l'intérêt d'associer des professions sanitaires, sociales et éducatives, d'autant que la spécialité se développe dans ces trois champs. Ces bonnes nouvelles, certes, mais le passé nous a appris qu'un rapport peut rester lettre morte, même si Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, a insisté sur le fait qu'il servirait de feuille de route au gouvernement.

Nous espérons évidemment lors de ces Journées la présence de représentants du ministère, d'autant que s'ils sont absents pour la 2e année consécutive, la profession risque de ne pas apprécier… ce qui pourrait se refléter dans les urnes en 2017.

Un double Doctorat pour Sébastien Colson !

Rappelons pour ceux qui ne le sauraient pas, que Sébastien Colson, président de l'ANPDE, est infirmier puériculteur chargé de la recherche en soins (Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille). Il vient de recevoir un double Doctorat en cotutelle Aix-Marseille Université en Santé Publique et à l'Université de Montréal (Québec) en Sciences Infirmières. Nous lui renouvellons nos félicitations appuyées pour ce magnifique parcours qui sert de belle façon la profession infirmière dans son entier.

Vous avez rencontré récemment le cabinet de Marisol Touraine. Est-ce porteur de bonnes perspectives ?

S. C. - En effet, Anne Dannenmuller, présidente du CEEPAME, et moi-même, avons rencontré le cabinet de Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales et de la Santé. La Grande Conférence de Santé nécessite des arbitrages et des cadrages avec de nombreux interlocuteurs, notamment la Conférence des Présidents d'Université (CPU) et l'Association des Régions de France (ARF). A ce jour, nous n'avons encore rien de concret pour notre spécialité. Nous espérons évidemment la présence de représentants du ministère pour nous donner des informations complémentaires durant le congrès, d'autant que s'ils sont absents pour la 2e année consécutive, la profession risque de ne pas apprécier… ce qui pourrait se refléter dans les urnes en 2017.  La spécialité est tout de même composée de 18 000 infirmières puéricultrices en exercice, avec plus de 1000 étudiants par an.

Pouvez-vous nous parler de quelques-uns des travaux menés actuellement par l'ANPDE ?

S.C. - Notre réelle représentativité et notre engagement professionnel fort augmentent considérablement les sollicitations à notre égard pour des travaux ministériels (réingénierie des auxiliaires de puériculture et des aides-soignants, réforme du CAP petite enfance, travaux sur la loi de protection de l'enfance parue en mars dernier, sur l'avenir de la PMI, stratégies politiques de la vaccination,...) et pour des recommandations de pratiques cliniques (fiche mémo de la Haute Autorité de Santé sur la maltraitance chez l'enfant, recommandation sur les alternatives aux antalgiques de pallier 2, et prochainement sur le syndrome du bébé secoué). Sans compter le Haut Conseil des Professions Paramédicales donnant avis sur tous les textes règlementaires des professions paramédicales et la Commission Nationale de la Naissance et de la Santé de l'Enfant.  Nous travaillons également avec les autres spécialités et  organisations infirmières (Académie des sciences infirmières, Collège infirmier français), mais aussi avec le Conseil national professionnel de pédiatrie (CNPP). Des engagements qui soulignent notre souhait de renforcer les liens entre les professions de l'enfance, sanitaires, sociales et/ou éducatives. Nous avons en effet toujours prôné l'interdisciplinarité afin de répondre aux besoins et aux attentes de la population dont nous avons la responsabilité, sans entrer systématiquement dans des revendications corporatistes ou de la concurrence.

Nous nous sommes également investis à l'échelle internationale, notamment au sein du Secrétariat International Des Infirmières et Infirmiers de la Francophonie (SIDIIEF) et plus récemment, Madeleine Collombier, notre vice-présidente, nous représente au sein du réseau européen des infirmières pédiatriques (Pediatric Nursing Associations of Europe - PNAE). Nous accueillerons d'ailleurs nos homologues européens à Paris en décembre 2016 pour une des réunions du réseau. Enfin, je dirai également que le conseil d'administration s'ouvrira prochainement vers un élargissement de l'effectif de ses membres afin de pouvoir répondre aux multiples sollicitations et partager le temps bénévole entre chacun, car il s'agit d'un réel investissement en plus de la vie professionnelle et familiale. Nous avons bâti des commissions internes qui présenteront d'ailleurs chacune un atelier lors du congrès, faisant participer des adhérents qui disposent d'une expertise particulière dans le domaine de la commission, et le conseil scientifique prend également part à la structure des travaux de l'association.

Comment peuvent faire les personnes qui souhaitent s'investir pour défendre la profession d'infirmière puéricultrice au sein de l'ANPDE ?

S.C. - Il existe plusieurs niveaux d'investissement. Le premier, c'est l'adhésion qui permet à l'association de vivre, de financer les nombreux déplacements des bénévoles, de financer des projets, des actions… En retour, l'adhérent reçoit régulièrement des informations via notre newsletter, fraichement rénovée, mais surtout, il permet d'enrichir la représentativité de l'ANPDE. Le second niveau, qui demande un peu plus d'investissement, c'est celui de chargé de mission ou de membre d'une commission ANPDE. Ici, le bénévole adhérent sera investi sur un groupe de travail particulier, en fonction de son expertise et de ses compétences. Récemment, nous avons lancé un appel à candidature de chargé de mission pour qu'un adhérent puisse représenter la profession au sein d'une sous-commission de la naissance et de la santé de l'enfant au ministère sur le sujet de plan de réduction du tabagisme. Enfin, le dernier niveau, c'est l'investissement au sein du conseil d'administration, en qualité de délégué régional ou d'administrateur. Il s'agit du plus grand investissement bénévole, car il nécessite une organisation entre vie professionnelle, familiale et associative. Si l'équilibre est parfois difficile à trouver, la motivation se déploie quand nous voyons avec satisfaction le bénéfice que nous avons pu apporter à la santé de l'enfant et de sa famille, et pour la profession.

Vous pouvez encore vous inscrire aux JNE sur www.congres-puericultrices.com.

Pour suivre l’actualité de l’association, rendez-vous sur le site internet www.anpde.asso.fr.

Propos recueillis par Charles EURY     Infirmier puériculteur Membre de l'ANPDE http://www.anpde.asso.fr/  


Source : infirmiers.com