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En 2015, le sida demeure un problème de santé publique

Publié le 01/12/2015
Statistiques Sida Unicef 2015

Statistiques Sida Unicef 2015

HIV sida

HIV sida

campagne de lutte contre le sida

campagne de lutte contre le sida

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida ce mardi 1er décembre 2015, le VIH, avec plus de 34 millions de morts à ce jour, continue d’être un problème majeur de santé publique, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En 2014, 1,2 million de personnes sont décédées d’une cause liée au VIH dans le monde. Revue de détails en chiffres, engagements et autres perspectives.

Journée mondiale de lutte contre le sida… objectif 2030

Tout d'abord des chiffres issus du dernier rapport 2015 de l'organisation internationale ONUSIDA :

  • Depuis 2000, environ 38,1 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 25,3 millions de personnes sont décédées de maladies liées au sida.
  • les nouvelles infections à VIH ont chuté de 35 % depuis 2000, de 58 % parmi les enfants ;
  • Fin 2014, 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde ;
  • 2 millions de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH (fin 2014) ;
  • Les décès liés au sida ont chuté de 42 % depuis le pic de 2004 ;
  • 1,2 million de personnes sont décédées de maladies liées au sida (fin 2014) ;
  • 15,8 millions de personnes ont accès à la thérapie antirétrovirale (en juin 2015 contre 13,6 millions en juin 2014) ;
  • En 2014, un peu plus de 7 femmes enceintes sur 10 vivant avec le VIH, soit 1 070 000 femmes, étaient sous traitement antirétroviral.

Tous les cinq ans nous avons plus que doublé le nombre de personnes sous traitement salvateur a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. Il nous faut le faire encore une seule fois pour briser l'épidémie de sida et l'empêcher de rebondir. Rappelons que le défi de l'ONUSIDA est « 2030 : mettre fin à l'épidémie de sida ». L’organisation onusienne plaide donc pour une action focalisée sur les zones où des populations font face à un risque élevé d’infection par le VIH. En quelque sorte, passer du global au local.

Sida : 142 000 cas d'infections en 2014, en Europe et Asie centrale, dont près d'un tiers ayant touché des immigrés… un triste record

Cependant, face à ce bel engagement, le nombre de nouvelles contaminations au VIH en 2014 dans la région Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a été le plus important jamais enregistré avec 142 000 cas, selon un rapport diffusé par l'European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) ; une région qui comprend toute l'Union européenne (UE), mais également la Fédération de Russie et la Turquie, ainsi que le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan, entre autres. Cette progression de l'épidémie est liée à la partie Est de cette région où le nombre de nouvelles contaminations a plus que doublé ces 10 dernières années. Dans ces pays, les contaminations se font principalement par voie hétérosexuelle et la contamination à travers l'usage de drogues y reste "substantielle", selon l'ECDC. Dans les pays de l'UE, ce sont les relations homosexuelles entre hommes qui sont la principale voie de transmission virale.

Sida : des dizaines de milliers d'auto-test VIH vendus en 2 mois dans les pharmacies

Quid des traitements curatifs… et préventifs...

En terme de prise en charge thérapeutique, quelque 16 millions de personnes, dont plus de 11 millions en Afrique, bénéficient aujourd’hui d’un traitement antirétroviral. En Afrique de l’Est et en Afrique australe, dix millions d’hommes ont accepté la circoncision – un geste chirurgical qui réduit de 60 % le risque de contracter l’infection à VIH. Pour l'Organisation mondiale de la Santé, il est temps de faire preuve d’encore plus d’audace, de prendre des mesures novatrices afin que le monde puisse mettre un terme à cette épidémie d’ici à 2030 et atteindre ainsi la cible prévue dans les objectifs de développement durable. Douze pays ont fait en sorte qu’au moins 60% des personnes vivant avec le VIH sachent qu’elles sont porteuses du virus et reçoivent un traitement antirétroviral. Ces pays pionniers montrent que les nouvelles cibles fixées en vue d’éliminer le sida peuvent être atteintes, même dans les pays disposant de ressources limitées.

L’amour ça se protège !

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida 2015, Les Éditions Dupuis, Sida Info Service (France) et la Plate-Forme Prévention Sida (Belgique) s’associent pour faire du Petit Spirou, gamin farceur et candide, l’icône d’une campagne de prévention contre le VIH/sida. Une affiche à partager sans modération !

Sur la question particulière de la mise à disposition du Truvada, recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en qualité de « traitement préventif » ce médicament peine encore à s'imposer comme un outil efficace contre le sida alors que les preuves scientifiques et les avis d’experts se sont accumulés en sa faveur. Autorisé depuis trois ans aux Etats-Unis, Marisol Touraine vient d'annoncer lors du débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale que le Truvada « sous certaines conditions » allait, début 2016, être mis gratuitement à la disposition de personnes non infectées mais très exposées au risque de contamination par le VIH. A partir de la mi-décembre, les centres hospitaliers pourront donc délivrer du Truvada, une combinaison d’antirétroviraux, à des hommes non infectés mais très exposés au risque de contamination. C’est une immense satisfaction pour nous de voir ce dossier aboutir. Cela signifie que très bientôt, nous allons pouvoir accompagner partout en France les personnes qui ont besoin d’un nouvel outil de prévention adapté à leur situation de vie. Nous remercions la ministre de la Santé d’avoir su prendre la bonne décision et décider d’une prise en charge à 100% de la PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) a déclaré Aurélien Beaucamp, Président de AIDES. Une décision qui pose déjà question chez les plus septiques : pourquoi la collectivité devrait-elle prendre en charge les risques liés à un comportement individuel, interrogent-ils, en ajoutant que cette mesure va éloigner les personnes du préservatif. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a établi le 25 novembre 2015 une Recommandation Temporaire d'Utilisation (RTU) du Truvada dans la prophylaxie Pré-Exposition (PrEP) au VIH. Pour accompagner l’utilisation de ce nouvel outil de prévention, une consultation « PrEP » va ouvrir début janvier 2016 dans le service des Maladies Infectieuses et Tropicales de l’Hôpital de la Croix-Rousse. Cette consultation, destinée aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et à risque élevé de transmission du VIH, permettra de proposer aux personnes les plus à risque ce traitement dans un environnement approprié et renforcera l’ensemble des moyens de prévention de l’infection par le VIH.

Aurélien Beaucamp, Président de AIDES :

La lutte contre le sida s’est fixée comme objectif d’atteindre le fameux 90-90-90 : 90% de personnes séropositives au courant de leur statut sérologique, 90% de personnes traitées et 90% de personnes traitées en charge virale indétectable. Dans cette stratégie, tout le monde a sa place pour en finir avec l’épidémie, y compris les personnes séropositives traitées efficacement qui ne transmettent plus le virus.

Enfants et adolescents… la face cachée du sida

Selon l'Unicef, « les enfants sont la face cachée du sida » Pandémie mondiale, le sida touche en effet directement les enfants qui ont reçu le virus de leur mère ou les jeunes qui ont été infectés au cours de leur vie, et indirectement tous les enfants qui sont rendus orphelins ou vulnérables par les ravages causés par la maladie dans leur famille ou leur communauté. De son côté le dernier rapport d'ONU SIDA souligne que parmi les personnes infectées par le virus du sida, les adolescents sont le seul groupe pour lequel les chiffres de la mortalité ne diminuent pas, rappelant que le sida est la première cause de décès chez les adolescents (de 10 à 19 ans) en Afrique, et la deuxième pour les adolescents du monde entier. De fait, les adolescents exigent un engagement significatif dans la riposte au sida. Lors d'une consultation de deux jours qui s'est tenue les 25 et 26 novembre derniers à Harare, au Zimbabwe, ils ont défini des priorités de sensibilisation pour mobiliser les adolescents et les communautés de jeunes dans leurs pays respectifs afin d'accélérer la riposte au sida chez les adolescents.

Les domaines prioritaires incluent l'égalité des sexes, l'élargissement du dépistage du VIH, du traitement, des soins et du soutien, les informations et les services adaptés aux adolescents ainsi que l'augmentation du financement pour les adolescents et les programmes dirigés par des jeunes. 

Source – Rapport Unicef 2015

Seulement 51% des personnes infectées par le VIH connaissent leur statut...

La question des discriminations demeure...

A l'occasion du lancement du rapport « VIH et hépatites : la face cachée des discriminations », l'association AIDES lève le voile sur des discriminations tenaces et insoupçonnées qui maintiennent les personnes séropositives en marge de la société : carrières interdites, refus de soins caractérisés, inégalités d'accès à l'emprunt et à la propriété... certains droits les plus élémentaires continuent d'être injustement refusés aux personnes séropositives. 62 % des séropositifs maintiendraient ainsi le secret de leur maladie au travail et l'association pointe de nombreux cas similaires de discrimination à l’embauche dans l’armée, la police, la gendarmerie, mais aussi pour les candidats aux grandes écoles (Ecole Nationale de la Magistrature, Polytechnique, Saint-Cyr…). En octobre dernier, le défenseur des Droits Jacques Toubon a même été saisi. Il promet ainsi de faire pression sur les ministères pour que ces discriminations soient corrigées. Et qu’à terme, la perception des personnes malades évolue.

Le monde a réussi son pari d’enrayer et d’inverser l’épidémie du SIDA. À présent, nous devons nous engager à mettre fin à l’épidémie du SIDA dans le cadre des Objectifs de développement durable ». Ban Ki-moon, Secrétaire  général des Nations Unies

Des stratégies à long terme...

Lors de sa 37ème réunion, le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA a adopté une nouvelle stratégie pour mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace de santé publique d’ici à 2030. La Stratégie de l’ONUSIDA 2016-2021 est l’une des premières du système des Nations Unies à s’aligner sur les objectifs de développement durable, qui établissent le cadre pour la politique de développement mondiale au cours des 15 prochaines années, notamment la fin de l’épidémie de sida d’ici à 2030.

En France, comme ailleurs, l'urgence est toujours réelle, plus de 500 personnes découvrent, chaque mois, leur séropositivité et 20 % des personnes séropositives ne connaissent pas leur statut sérologique... C'est pourquoi à l'occasion du 1er décembre, Marisol Touraine lance une grande campagne de communication à destination de tous réalisée par l'Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé (Inpes) : se faire dépister, c'est prendre soin de son avenir. Enfin, face au risque de banalisation du sida, Marisol Touraine appelle chacune et chacun à rester vigilant et mobilisé. De fait, aujourd'hui plus que jamais : le préservatif est le meilleur moyen de prévenir le risque de contamination par le VIH et plus largement par toute infection sexuellement transmissible.

Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de Médecine, Université des jeunes chercheurs - Octobre 2015 :

Chercher. C’est espérer, se tromper, changer de cap dans le but de trouver. C’est aussi échanger, apprendre, transmettre. C’est grâce a vous que nous vivrons dans un monde sans sida.

Ressources

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com