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Elections présidentielles: les partis prennent position sur l'euthanasie, lors d'un débat organisé par l'ADMD

Publié le 10/03/2007

L'ADMD a publié en mars un livre blanc dans lequel elle soulignait que la loi Leonetti [du 22 avril 2005 relative au droit des malades et la fin de vie"> n'était pas encore appliquée et restait peu connue, rappelle-t-on.

Lors de ce débat organisé mercredi soir à Paris, le député Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes) a défendu cette loi, tout en reconnaissant qu'elle était encore "peu appliquée". Lors "d'un tour de France", il a constaté que les médecins étaient "éloignés de cette pratique".

Il a admis aussi que les citoyens ne s'étaient pas "appropriées" les termes et les idées de la loi. Estimant pourtant que la loi était "claire", il a reconnu qu'elle aurait mérité plus de décrets d'application pour la "décortiquer" et "l'expliquer".

Pour que sa loi soit mieux appliquée, il a formulé trois propositions. Il faut d'abord "former l'ensemble du corps médical" et "créer un observatoire des pratiques sur la fin de vie", a-t-il lancé. "Nous devons également organiser un grand débat avec l'ensemble des citoyens", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la prise de position de Nicolas Sarkozy sur ce thème, Jean Leonetti a précisé qu'il n'y avait "pas de divergences" entre ces convictions et celles du candidat mais qu'elles n'étaient pas pour autant similaires.

Le candidat de l'UMP avait évoqué début février devant les responsables de ses comités de soutien locaux réunis à la Mutualité une éventuelle légalisation de l'euthanasie. "Les principes je les respecte, les convictions je les respecte. Mais je me dis quand même, au fond de moi, il y a des limites à la souffrance qu'on impose à un être humain", avait-il alors déclaré.

Vivement interpellé par Marie Humbert qui a estimé que sa loi était une "catastrophe" et d'une "hypocrisie totale", le député a répondu que les questions de vie et de mort étaient "complexes" et qu'il fallait d'abord tout mettre en oeuvre pour faire appliquer la loi, qui restait "une étape" dans un long processus.

Le sénateur Nicolas About (Union centriste-UDF, Yvelines) a indiqué qu'il avait "approuvé le texte" [Leonetti"> mais qu'il ne répondait pas à toutes les questions. Il a indiqué que François Bayrou "avait publiquement rappelé son opposition à l'acharnement thérapeutique".

Il a estimé qu'il fallait "obtenir le classement sans suite" dans certains cas et éviter d'envoyer les personnes en cour d'assises, faisant ainsi référence au procès qui s'ouvre lundi en Dordogne.

Un médecin et une infirmière seront jugés à la Cour d'assisses de Périgueux pour un acte d'euthanasie sur une patiente cancéreuse de l'hôpital Saint-Astier (Dordogne) qui a entraîné son décès le 25 août 2003, rappelle-t-on.

Le sénateur UDF a cependant précisé qu'il fallait maintenir un "interdit fondateur" et a expliqué que son parti souhaitait "une évolution du texte dans le respect des cas particuliers et en réaffirmant la valeur de la vie, mais aussi la dignité de la personne".

LE PS SOUHAITE DEPENALISER L'EXCEPTION D'EUTHANASIE

Le député Pascal Terrasse (Ardèche), secrétaire national à la santé du Parti socialiste, a d'abord souligné les problèmes de moyens pour mettre en place des formations des professionnels de santé en matière de soins palliatifs.

Il a estimé que la loi Leonetti était "une avancée" mais qu'elle entrait dans "un parcours initiatique" qui a démarré avec la loi Kouchner sur les droits des malades. Il a indiqué que si le parti socialiste était opposé à la légalisation du suicide assisté, il souhaitait "dépénaliser l'exception d'euthanasie".

L'association "Faut qu'on s'active!", soutenue par Marie Humbert, avait proposé cette "exception d'euthanasie" en 2004. Il ne s'agit pas de légaliser l'euthanasie, mais d'introduire une 'exception' dans le code pénal, lorsqu'une aide active à mourir a été apportée à une demande clairement exprimée, dans des conditions strictement définies, rappelle-t-on.

Le député socialiste a précisé que Ségolène Royal devrait rencontrer dans quelques jours Marie Humbert, pour évoquer ce thème.

Dans un communiqué publié jeudi, le député Jean-Marie Le Guen, responsable des questions de santé pour le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a également jugé "insuffisante" et "parfaitement hypocrite" la législation actuelle. Il a affirmé aussi qu'il fallait "une nouvelle loi sur la fin de vie qui prenne en compte des exceptions d'euthanasie".

Lors du débat, André Cicolella, le responsable de la commission santé des Verts, a indiqué qu'il soutenait pleinement la proposition de loi formulée par l'ADMD. François Duval, responsable de la santé à la LCR, a également estimé que le cadre législatif actuel était insuffisant. Il a précisé que la LCR était favorable "au libre choix des individus", que ce soit pour le droit à l'interruption volontaire de grossesse ou le droit à mourir dignement.


Source : infirmiers.com