PARIS, février 2004 (APM Santé) - Un placebo semble pouvoir exercer un effet analgésique à la fois en réduisant la sensation douloureuse et en suscitant une anticipation du soulagement de la douleur, suggère une étude américaine utilisant l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).
Dans cette étude publiée dans "Science", Tor Wager, de l'université de Michigan à Ann Arbor, et ses collègues montrent que l'effet placebo intervient sur l'expérience douloureuse à deux niveaux, à la fois sur la sensation elle-même et sur les facteurs psychologiques, notamment l'anticipation du soulagement de la douleur.
Pour en arriver à une telle conclusion, les chercheurs ont soumis des volontaires à une série de stimuli douloureux (choc électrique et chaleur), en appliquant ou non au préalable sur le bras des participants une crème qu'ils présentaient comme ayant une action analgésique.
Lorsque le bras était enduit de crème, les volontaires déclaraient ressentir une douleur moins intense.
Les examens d'IRMf montrent que cette sensation de soulagement de la douleur associée à l'application du placebo s'accompagne d'une baisse de l'activité cérébrale dans les régions connues pour être impliquées dans l'intégration des informations nociceptives, notamment le thalamus, le lobe de l'insula et le cortex cingulaire antérieur.
Les chercheurs ont également étudié le cortex préfrontal, une structure connue pour réguler les représentations internes qu'une personne se fait de ses objectifs et de ses attentes. Ils ont observé une augmentation de l'activité cérébrale dans cette région, supposant que l'application du placebo suscite une attente de soulagement et son anticipation.
Ces résultats suggèrent que l'expérience douloureuse présente à la fois des composantes physiologique et cognitive et que l'effet analgésique d'un placebo agit sur ces deux aspects de la douleur.
Une équipe de chercheurs finlandais et suédois avait déjà montré, grâce à la tomographie par émission de positons que l'effet analgésique d'un placebo semble également faire intervenir un mécanisme commun au système opioïde.
(Science, 20 février 2004, vol. 303, n° 5661, p. 1.162-1.167)
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