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Education thérapeutique des patients diabétiques

Publié le 13/03/2008

L'importance de l'éducation semble acquise auprès des médecins comme des infirmières mais des freins induisent un décalage entre les ambitions affichées par les équipes soignantes et la réalité sur le terrain, indique LifeScan dans un communiqué.

L'enquête OBSIDIA (Observatoire de l'information et de l'éducation des patients diabétiques) a été lancée en 2007 par LifeScan (groupe Johnson & Johnson) en collaboration avec l'Association de langue française pour l'étude du diabète et des maladies métaboliques (Alfediam) et l'association Delf (Diabète éducation en langue française) pour dresser un panorama de l'éducation thérapeutique dans la pratique quotidienne de services hospitaliers.

L'enquête, menée en juillet 2007, a porté sur 75 services hospitaliers ayant pris en charge en moyenne 1.344 patient par service en 2006.

Les résultats montrent que les objectifs de l'éducation thérapeutique font consensus. Responsabiliser le patient, le rendre autonome, lui permettre d'acquérir une compréhension globale de la maladie, de la nécessité du contrôle glycémique quotidien et trimestriel sont des objectifs perçus par tous.

Les équipes soignantes (trio diabétologue, infirmière et diététicienne) se disent motivées à 89% par l'éducation thérapeutique et 97% des médecins et des infirmières considèrent la formation du patient diabétique comme une priorité.

Cependant, en pratique, seuls 60% des patients de l'échantillon représentatif en ont bénéficié (50% en CHG ou CH et 70% en CHU).

L'enquête met en exergue des disparités entre les structures. Cela va de l'instauration d'un véritable programme éducatif individuel et collectif dans les CHU, à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), aux Hospices civils de Lyon (HCL) et à l'AP de Marseille, à une improvisation limitée aux savoirs essentiels, parfois délivrés seulement au lit du malade, en particulier dans les petits CH sans service de diabétologie et les petites cliniques.

Selon les soignants interrogés un quart des patients ne seraient pas "éducables". La barrière de la langue constitue une réelle difficulté pour l'éducation puisque sur cet échantillon, un patient sur cinq ne maîtrisait pas le français, en particulier à l'écrit. De plus, l'âge avancé et le déni de la maladie constituent des freins fréquemment soulevés.

Plus de 95% des soignants réclament une reconnaissance officielle, professionnelle et financière de l'acte d'éducation thérapeutique.

Enfin, les professionnels interrogés dénoncent le manque de moyens et de personnel qui affecte de façon chronique les centres visités, même si les grands centres qui traitent les patients les plus atteints sont mieux organisés.

Les besoins concernent surtout le personnel mais aussi le budget, les locaux dédiés, le temps et la formation. Le besoin de formation et le manque de relais en ville sont cités plus spécifiquement par les infirmières comme une préoccupation majeure.

Un manque d'outils éducatifs est aussi rapporté avec des ouvrages pour la formation des soignants mais aussi des documents d'information à remettre aux patients. Actuellement, 47% des documents remis aux patients sont élaborés dans les services.

L'enquête va être poursuivie à plus large échelle auprès de 600 centres.


Source : infirmiers.com