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Édito - Violences faites aux femmes : dénoncer, encore et toujours...

Publié le 25/11/2011


Tolérance zéro pour les violences faites aux femmes, vigilance face aux violences qui se cachent... tel est le message de la Fédération Nationale Solidarité Femmes qui se mobile à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes.

C'est aujourd'hui, 25 novembre 2011, la journée internationale contre les violences faites aux femmes, des violences plurielles : verbales, physiques, psychologiques, sexuelles, économiques... Les chiffres restent tristement éloquents : une femme sur 10 serait victime de violences conjugales et le ministère de l’Intérieur estime qu’une femme décède tous les 2,5 jours sous les coups de son partenaire…

Rappelons que la loi du 9 juillet 2010, qui accentue les mesures de prévention et de protection des femmes, a institué en France une « journée nationale de sensibilisation aux violences faites aux femmes », organisée désormais chaque 25 novembre, le même jour que la journée internationale de l'ONU.

Une campagne de communication « percutante »

La Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), réseau historique regroupant les associations féministes engagées contre toutes les violences faites aux femmes, et notamment les violences conjugales, lance avec l'agence W Atjust et le photographe Marc Paeps, une campagne percutante. Intitulée « Les monstres », cette campagne de sensibilisation met en scène des hommes « ordinaires » dotés d’attributs « monstrueux », tels que la main de Hulk, les griffes de Freddy Krueger ou une main de loup-garou. L'idée est de montrer que la violence est le plus souvent cachée, tout autour de nous et que tout citoyen, aussi banal soit-il, peut devenir inhumain dans sa façon de traiter sa compagne.

La FNSF nous rappelle ainsi que « L’homme violent n’est pas, comme on l’imagine parfois, systématiquement alcoolique, brutal, issu d’un milieu socio-économique défavorisé, dévoilant sans limite son agressivité à l’extérieur. Très souvent, il s’agit de Monsieur tout le monde, insoupçonnable dans sa vie sociale et professionnelle, agréable et séducteur, mais intraitable et violent à la maison ». On sait aussi que pour les femmes concernées, porter plainte est une épreuve car, bien souvent, leur parole, si fragile, n'est pas entendue, ni reconnue par la justice. Les tortionnaires - mari, amant, concubin - peuvent être dédouanés pour cause d'alcoolisme, de chômage, de jalousie ou d'enfance difficile... Les conséquences de ces violences (qui incluent les agressions sexuelles et les viols) sont responsables d'homicides (146 en 2010 par armes à feu, strangulation, coups de pieds et de poings, immolation), de blessures multiples, de stress post-traumatique, d'arrêts de travail ou de tentatives de suicides.

« Dénoncer la violence qui se cache, car les apparences données par les auteurs de violence sont souvent trompeuses ».

Un numéro d'appel anonyme

Les données relevant du 39191 (Violences Conjugales Info) mettent en évidence quelques 19.707 appels pour violences conjugales en 2010. La FNSF rappelle que « l’auteur des violences reste très majoritairement le partenaire régulier de la victime (à 82,5%) et très souvent le mari ou concubin (à 96%). Dans plus d’un tiers des situations (37.5%), la relation avec le partenaire régulier dure depuis plus de 10 ans ». La consommation d’alcool/drogue des auteurs sont décrits par les femmes comme le premier motif d’apparition et/ou d’aggravation des violences. Si pour un certain nombre d’auteurs, sont retrouvées des violences subies dans l’enfance ou l’adolescence, tous les enfants victimes ou témoins ne deviendront pas auteurs. La FNSF pointe néanmoins l’intérêt d’une prise en charge précoce de ces enfants. Enfin, l’analyse de ces situations montre que 34,3% des auteurs ont déjà été en garde à vue ou condamnés pour des violences.

In fine, et une fois encore, FNSF rappelle que « les femmes victimes se reconstruisent si elles sont crues, entendues, soutenues par leur entourage, les associations spécialisées, les autres professionnels, mais aussi lorsque les violences sont reconnues par le système judiciaire ». Elle assure ainsi une mise en sécurité des femmes victimes de violences grâce à un dispositif spécifique et à travers des éloignements géographiques. 201 femmes et 360 enfants en ont ainsi bénéficié en 2010.

Notes

1. Numéro d'appel anonyme, appel gratuit d'un téléphone fixe, du lundi au samedi, de 8h à 22h ; les jours fériés de 10h à 20h (sauf les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre)

Bernadette FABREGAS
rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com


Source : infirmiers.com