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Edito - En 2017, plus que jamais le combat continue !

Publié le 06/01/2017
never give up

never give up

2017 sera-t-elle une année d'espérance et de concrétisations pour la profession infirmière ?... Cette question a le mérite d'être posée car, on ne peut que le constater, les années se suivent et, hélas, se ressemblent quand elles n'aggravent pas la situation pour la communauté soignante dans son entier et plus encore celle des infirmières. D'une année sur l'autre, en effet, pourtant largement plébiscitée par les Français, la profession infirmière affiche toujours la même frustation à se voir mal comprise et négligée par les pouvoirs publics. Alors que 2017 va connaître des bouleversements politiques avec les élections présidentielles en mai prochain et la nomination du Gouvernement qui en résultera, le moral des soignants est plus que jamais en berne et les espoirs qu'ils caressent de plus en plus utopiques. Ne rien lâcher sera le mot d'ordre !

Ne jamais abandonner le combat pour un meilleur exercice professionnel : le mot d'ordre pour 2017 !

Si la souffrance de la communauté infirmière à vivre son métier a éclaté au grand jour cette année, étayée notamment par la vague de suicides sans précédent que la profession a subi, mais également par les grandes manifestations organisées partout en France à l'automne , rien ne change en ce début d'année 2017, bien au contraire. Cette souffrance s'est transformée peu à peu en colère, colère de voir les conditions de travail tous les jours se dégrader un peu plus , colère de ne plus exercer son métier selon ses engagements, colère de voir sacrifier la qualité des soins au profit d'une rentabilité toujours plus exigée et exigeante. Tous les terrains d'exercice infirmier sont concernés ainsi que toutes les spécialités. Le message est unanime et surtout unitaire : cela suffit ! En ce début d'année, dans de nombreux établissements de soins, les soignants réclament des moyens humains - mais pas que - pour pouvoir s'occuper "corps et âme" de leurs patients. Des mouvements de grève fleurissent, ici et là, et la plupart des organisations d'infirmiers qui avaient organisé le mouvement social du 8 novembre dernier appellent à une nouvelle mobilisation à Paris le mardi 24 janvier. Avec le hashtag #SoigneEtTaisToi, ils comptent bien se faire entendre à nouveau.

Le contexte est de plus en plus dur, dramatique : suicides, dégradation des conditions de travail, valeurs soignantes piétinées, pénibilité non reconnue, grilles salariales peu conformes au niveau de responsabilité des infirmiers, réingénierie des diplômes de spécialités en stand-by...

Triste réalité, l'amour inconditionnel du métier, l'engagement à être au plus près de l'autre pour le soigner et l'accompagner dans son parcours de vie lorsqu'il croise la maladie, les valeurs fortes qui constituent le socle du métier infirmier ne suffisent plus à alimenter la motivation à exercer. L'épuisement professionnel, le burnout guettent et touchent de plus en plus de soignants. A ce titre, la stratégie nationale d'amélioration de la qualité de vie au travail de l'ensemble des professionnels de santé proposée en fin d'année par Marisol Touraine est loin de convaincre. Si les mots sont beaux, puissants, porteurs de belles perspectives - donner une impulsion nationale, pour porter une priorité politique, améliorer l'environnement et les conditions de travail des professionnels au quotidien, accompagner les professionnels au changement et améliorer la détection des risques psychosociaux - ce que veut maintenant la communauté soignante, au-delà des paroles, ce sont surtout des actes, rapides et efficaces.

Une réalité de terrain s'affirme. De plus en plus d'infirmier(e)s quittent l'hôpital dont l'humanité fait défaut pour s'orienter vers d'autres horizons, l'exercice libéral notamment. Mais là aussi, la colère se fait entendre. Les politiques de santé en cours et à venir semblent oublier que les infirmiers libéraux sont le socle de la médecine de ville, acteurs engagés dans leur mission de continuité des soins. A l'heure où l'ambulatoire se substitue à l'hospitalisation et où les soins qui en résultent sont de plus en plus lourds et chronophages à domicile, les infirmiers libéraux voient leur place d'acteurs de santé à part entière déconsidérée. Les pouvoirs publics semblent en effet privilégier  le recours à l'hospitalisation à domicile , pourtant beaucoup plus onéreux... De même, l'autorisation donnée à titre expérimental en octobre dernier aux pharmaciens pour vacciner contre la grippe a accentué encore la crispation des IDEL.

La dégradation des conditions de travail à l'hôpital et ailleurs, affecte également les étudiants en soins infirmiers . La qualité de leur formation en pâtit, certains d'entre eux avouant ne pas se sentir prêts, ni sécures le diplôme d'Etat en poche , dénonçant également la chute des valeurs soignantes, la raison d'être du métier infirmier .

Devant ce tableau bien sombre, comment croire en ce début d'année en des lendemains meilleurs ? Si tous nos mots d'encouragement seront sans doute vains pour répondre aux maux de la profession infirmière, il est néanmoins de coutume d'adresser ses voeux. Alors oui, au-delà de tous les combats qu'il reste à mener, nous souhaitons à chacun d'entre vous de continuer à être fier de ce qu'il fait, de ce qu'il est et des valeurs auxquelles il croit. Ne lâchez rien et soyez sûr, que nous serons toujours là, à vos côtés, pour le faire savoir !

Alors pour 2017, Infirmiers.com souhaite aux soignants, en poste et en devenir, des jours meilleurs, une vie professionnelle épanouie et bien plus...

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com