Le Conseil international des infirmières (CII) réitère aujourd’hui son appel pour l’instauration d’environnements de travail plus sûrs et pour un soutien renforcé aux infirmières et aux autres travailleurs de santé en première ligne.
Le renouvellement de cet appel fait suite à un rapport préliminaire de l’Organisation mondiale de la Santé selon lequel sur les 815 travailleurs de santé infectés par le virus d’Ébola depuis le début de l’épidémie, plus de la moitié étaient des infirmières et des infirmières auxiliaires.
Deux tiers des travailleurs de santé infectés sont décédés. Les personnels infirmiers mettent littéralement leur vie en danger pour prendre soin d’autrui
, déclare David Benton, Directeur général du CII1. Le rapport de l’OMS souligne la double nécessité de rester vigilant et de créer des milieux de travail sûrs, pour des agents de santé bien formés et en effectifs suffisants. La mort de très nombreuses infirmières montre clairement qu’il faut renforcer considérablement les mesures de sécurité et fournir le matériel de protection et la formation adéquats
.
Le rapport de l’OMS précise que les travailleurs de santé courent de 21 à 32 fois plus de risques d’être infectés par le virus d’Ébola
que le reste de la population. Plus de 50 % des infections de travailleurs de santé touchent le personnel infirmier, 17 % les médecins et étudiants en médecine, 7 % les laborantins et 7 % les travailleurs de base.
Les infections au virus d’Ébola ont eu des effets dévastateurs sur les systèmes de santé, notamment la fermeture d’hôpitaux, des coupes claires dans une catégorie de main-d’œuvre particulièrement importante et une perte de confiance dans le système de santé. Le rapport de l’OMS indique que la maladie à virus Ébola a aggravé plusieurs problèmes préexistants en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone : pénurie d’agents de santé, taux élevés de déperdition, répartition inéquitable du personnel soignant, mauvaises conditions d’emploi et lacunes dans la sécurité et la santé au travail.
Sur les 815 travailleurs de santé infectés par le virus d’Ébola depuis le début de l’épidémie, plus de la moitié étaient des infirmières et des infirmières auxiliaires.
En octobre 2014, le CII a organisé un sommet mondial consacré aux soins infirmiers et au virus d’Ébola, en association avec l’Ordre des infirmières espagnoles (Consejo General de Enfermería). Le sommet rassemblait des représentants de la Fédération européenne des infirmières, de Médecins sans Frontières, d’associations de soins infirmiers et d’infirmières expertes dans la prise en charge des patients atteints de la maladie à virus Ébola. La Déclaration de Madrid adoptée au terme du sommet appelle les gouvernements à créer des environnements de travail sûrs pour les agents de santé, en tant que condition de la prestation de soins aux patients atteints de la maladie à virus Ébola. En outre, les signataires de la Déclaration demandent des mesures de formation et d’éducation, la mise à disposition de matériel de protection et enfin la participation active des infirmières aux décisions politiques en matière de prévention et de soins.
Note
- Le Conseil international des infirmières (CII) est la fédération de plus de 130 associations nationales d’infirmières, représentant les millions d’infirmières dans le monde. Géré par des infirmières et à l’avant-garde de la profession au niveau international, le CII promeut des soins de qualité pour tous et des politiques de santé solides, partout dans le monde.
Conseil international des infirmières (CII) http://www.icn.ch/fr/
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