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Douleur de la personne âgée et soins palliatifs : la DGS lance deux actions pilotes de formation des soignants

Publié le 06/12/2005

La Direction générale de la santé (DGS) a présenté lundi, lors d'une conférence de presse, deux actions pilotes de formation et de sensibilisation des équipes soignantes des établissements de santé auvergnats et des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (Ehpad) picards, afin de développer les soins palliatifs et d'améliorer la prise en charge de la douleur des personnes âgées.

Ces deux initiatives s'inscrivent à la fois dans le cadre du programme national de développement des soins palliatifs 2002-2005, de la loi sur les droits des malades et la fin de vie du 22 avril 2005, de la loi de santé publique du 9 août 2004 ainsi que dans le troisième plan national de lutte contre la douleur 2006-2010, a souligné le directeur général de la santé, Didier Houssin. Elles ont été développées par la DGS en lien avec la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) et avec les sociétés françaises de gériatrie et de gérontologie (SFGG), d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) et d'étude et de traitement de la douleur (SFTED).

Ces actions sont menées à titre expérimental dans deux régions et, si les résultats sont satisfaisants, elles devraient ensuite être généralisées à l'ensemble de la France courant 2006 ou 2007, a indiqué le DGS. Les différentes instances concernées, comme les agences régionales de l'hospitalisation (ARH), les Conseils régionaux et généraux, les Directions régionales et départementales des affaires sanitaires et sociales (Drass et Ddass), ont été mobilisées pour soutenir ces initiatives, a ajouté le Dr Geneviève Ruault, déléguée générale de la SFGG. Il s'agit de s'appuyer sur "les ressources de proximité existantes" telles que les comités de lutte contre la douleur (Clud), les experts en soins palliatifs et les référents douleur, et de mettre des outils de formation à leur disposition, a-t-elle expliqué.

SENSIBILISATION AUX SOINS PALLIATIFS EN PICARDIE

La première de ces actions a débuté dans 100 des 180 Ehpad sollicitées en Picardie afin de sensibiliser l'ensemble des acteurs intervenant dans ce type d'établissements (équipes de direction, soignants, médecin coordonnateur, équipes mobiles, réseaux) aux aspects à la fois "théoriques, techniques et organisationnels des soins palliatifs", a précisé le Dr Marie-Pierre Hervy, de la SFGG.

Cette action fait intervenir un "facilitateur" de projet externe, le Greta, groupement d'établissements de formation continue pour adultes, qui aura notamment pour mission d'évaluer les besoins en formation des Ehpad et d'aider à préparer une journée de sensibilisation. En pratique, cette journée se déroulera sur site en présence de la direction, du médecin coordonnateur et du référent soignant, ainsi qu'en collaboration avec un expert en soins palliatifs et formera les équipes aux besoins propres de l'Ehpad.

La promotion de l'amélioration de la qualité des soins palliatifs et de l'accompagnement de la fin de vie dans les Ehpad s'appuie sur un classeur développé à la fois par la SFGG et la Sfap, qui contient l'ensemble des documents nécessaires à cette démarche, a indiqué le Dr Régis Aubry, de la Sfap. Cet outil, mis à la disposition des Ehpad pour la formation interne, présente les concepts (définition, textes législatifs, spécificité gériatrique, éthique), les symptômes en fin de vie et la prise en charge de la douleur, la place des aidants, l'organisation des soins, ainsi que des cas cliniques, des outils d'évaluation de la douleur, des textes de référence ou encore un CD-Rom avec notamment des sessions d'actions de sensibilisation collectives.

Cette action de sensibilisation menée en région picarde doit s'achever à la fin du premier trimestre 2006. Elle vise d'une part à accompagner les établissements qui prévoient d'inclure un volet spécifique dans leur projet d'établissement et d'autre part à soutenir les départements et les régions à inscrire des Ehpad dans la structuration de l'offre de soins palliatifs de proximité, a expliqué le Dr Hervy. L'impact de cette action sera évalué notamment par le biais des volets soins palliatifs mis en place dans les projets d'établissements des Ehpad. Le décret invitant les Ehpad à inclure l'accès aux soins palliatifs et à une prise en charge adéquate en fin de vie dans leur projet d'établissement est actuellement examiné par le Conseil d'Etat, a indiqué à APM Santé Carole Cretin, chef du bureau des maladies chroniques et du vieillissement à la DGS.

L'ÉVALUATION DE LA DOULEUR À L'HONNEUR EN AUVERGNE

Le second projet concerne la prise en charge de la douleur des personnes âgées dans les établissements de santé et vise notamment à "lutter contre l'idée fausse que l'évaluation de la douleur chez la personne âgée prend trop de temps", a souligné le Dr Geneviève Ruault. Cette action sera lancée début 2006 en Auvergne, a indiqué Carole Cretin.

Ce travail s'appuiera sur les Clud et le référent douleur régional qui savent "où se trouvent les besoins de formation", a expliqué le Dr Gisèle Pickering, de la SFETD. Il s'agira de sensibiliser les différents chefs de service, mais aussi les soins de suite et de réadaptation ainsi que les équipes mobiles au repérage, à l'évaluation et à la réévaluation de la douleur chez des personnes qui ne l'expriment pas toujours, a-t-elle souligné, mentionnant les cas particuliers des patients présentant une démence.

Une mallette contenant des échelles d'auto- et d'hétéro-évaluation de la douleur, des blocs de suivi et une fiche d'aide à la prise de décision thérapeutique, sera distribuée en plusieurs exemplaires dans chaque service. L'impact de cette action sera évaluée en observant l'inscription du suivi de la douleur dans les soins, ainsi que la présence des blocs de suivi douleur renseignés dans le dossier patient.

Les classeurs sur les soins palliatifs et les mallettes sur la douleur de la personne âgée ont été distribués à 5.000 exemplaires au total dans les deux régions pilotes uniquement, a indiqué à APM Santé Carole Cretin. Ces deux actions de formation et de sensibilisation -les outils et les formations sur sites- bénéficient d'un financement d'un million d'euros sur trois ans, a-t-elle ajouté./ld/mr


Source : infirmiers.com